De Toronto à Tokyo : Sam Altman influence les politiques pour paver la voie de la régulation de l’IA
Toronto, Washington, Rio, Lagos, Madrid, Brussels, Munich, London, Paris, Tel Aviv, Dubai, New Delhi, Singapore, Jakarta, Seoul, Tokyo, Melbourne sont les étapes du SAMA TOUR, démarré le 29 mars.
En l’espace de quelques semaines, Sam Altman a rencontré un nombre impressionnant de dirigeants et personnalités politiques de 1er rang, à l’instar de la Vice Présidente des Etats Unis, Kamala Harris, Emmanuel Macron, le Premier Ministre anglais Rishi Sunak, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez (qui prendra la Présidence de l’Europe en juillet prochain). Tous s’empressent d’accepter son invitation. Seul Benjamin Netanyahu n’a pas rencontré Altman en raison de la situation polique en Israel, Sam Altman lui aurait préféré son ministre de l’éducation Yoav Kisch pour le recevoir. C’est aussi l’occasion de rencontrer de nombreux dirigeants d’entreprises et acteurs de l’écosystème tech.
En France Emmanuel Macron, Bruno Lemaire, et le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, ainsi que de nombreux entrepreneurs invités à Station F ont rencontré le CEO d’OPEN AI à Paris
Ce tour du monde poursuit différents objectifs, d’influence en premier lieu, Sam Altman reconnaît l’importance d’engager précocement le dialogue avec les régulateurs et les législateurs pour garantir une bonne compréhension de la technologie de l’IA avec en vue de façonner efficacement les réglementations à venir. C’est aussi le moyen pour lui de renforcer sa réputation et de s’inscrire comme le nouvel homme fort de l’IA dans un univers qui va se densifier avec l’arrivée de nombreux acteurs tout aussi importants, et enfin de créer des opportunités de partenariats business ou technologiques.
Quelles sont les idées et positions défendues par Sam Altman?
Lors de ce tour, Sam Altman défend plusieurs idées auprès des législateurs et aux régulateurs :
- Création d’une agence de régulation indépendante : il suggère la mise en place d’une agence dédiée à la régulation de l’IA. Cette entité aurait pour mission de superviser les développements technologiques, de définir des normes de sécurité et d’établir des règles pour l’utilisation responsable de l’IA.
- Licences pour l’IA : Sam Altman propose l’idée de licences obligatoires pour les développeurs et les utilisateurs d’IA. Ces licences pourraient garantir que seules les personnes et les organisations qualifiées et responsables aient accès et puissent utiliser cette technologie avancée.
- Normes de sécurité : il souligne l’importance de définir des normes de sécurité rigoureuses pour l’IA. Ces normes pourraient inclure des exigences en matière de transparence des algorithmes, de protection des données et de prévention des biais discriminatoires.
- Étiquetage des risques pour les utilisateurs : Sam Altman soutient l’idée d’introduire des étiquettes de risque pour les outils d’IA, similaires aux étiquettes nutritionnelles des aliments. Cela permettrait aux utilisateurs de mieux comprendre les caractéristiques, les limitations et les risques potentiels des systèmes d’IA qu’ils utilisent.
- Collaboration internationale : Sam Altman souligne la nécessité d’une coopération internationale pour réglementer l’IA. Il a discuté des préoccupations concernant le développement de l’IA en Chine et a plaidé en faveur d’une coordination entre les pays pour promouvoir des réglementations cohérentes et éviter les déséquilibres concurrentiels.
Si le SAMA Tour est orchestré à baton rompus, cette démarche s’inscrit dans la lignée des efforts de lobbying d’autres géants de la technologie, tels que Mark Zuckerberg et Sundar Pichai, qui ont cherché à engager le dialogue avec les chefs de gouvernement sur les principales politiques numériques de l’UE, comme le Digital Services Act et le Digital Markets Act. OpenAI suit ainsi une stratégie similaire pour influencer la mise en place des régulations et des politiques en matière d’IA dans l’Union européenne.
En plus des réunions en coulisses, Altman participe à des discussions publiques et à des interviews dans des medias choisis sur mesure pour exprimer ses opinions sur la régulation. Il participe également à de nombreux évènements notamment dans des universités comme l’University College London ou l’université de Tel Aviv où il s’est exprimé devant 1200 étudiants cette semaine
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