[DECODE] La France reste derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne en matière d’investissements Tech
Avec presque 8,3 milliards d’euros (9,3 milliards de dollars) investis, le premier trimestre 2019 a franchi de nouveaux record en Europe
Les secteurs de la FinTech et du logiciel ont été particulièrement bien financés, avec +60% d’investissements sur la période par rapport au trimestre précédent, selon des données de Dealroom.
Un autre record a été atteint en termes de « méga-financements » visant à développer des entreprises de taille internationale: les dix plus grosses opérations au premier trimestre en Europe représentent 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), soit 26% du total des investissements. Une dynamique qui suit une tendance amorcée en 2018. Ce sont 31 milliards de dollars d’investissements qui ont été consacrés à des entreprises européennes et israéliennes l’année dernière, contre près de 29 milliards de dollars en 2017.
Business as usual, le Royaume-Uni reste de loin le premier pays où investissent les fonds de capital-risque en 2018
Malgré un processus de Brexit complexe, le Royaume-Uni a continué à attirer la majorité des investissements technologiques en Europe, avec 7,9 milliards de dollars d’investissements en 2018. Légèrement moins que l’année précédente, où les entreprises britanniques avaient bénéficié de 8,1 milliards de dollars d’investissement.
Malgré le soutien massif de la BPI, la France ne se positionne qu’en troisième place en 2018
En 2018, l’Allemagne a connu une forte progression, avec 4,6 milliards de dollars de financements, contre 3,2 milliards en 2017.
Avec 4,4 milliards de dollars d’investissement (2,8 milliards en 2017), la France n’arrive qu’en troisième position, malgré une stratégie de financement de l’écosystème français très dépendante de la BPI, qui y investit directement à travers la plupart des grands fonds d’investissements français auxquelles elle a souscrit, et des aides octroyées par ses différentes entités d’aide et accompagnement.
A noter que très logiquement, de part l’évolution de la maturité de nos start-up, le nombre d’investissement en amorçage reste stable, et les tours de table augmentent en série A (+56%), B (+37%) et C (+300%).
Trois sociétés françaises ont réalisé des levées de fonds supérieur à 100 millions d’euros: Blablacar avec 101 millions d’euros (Baring Vostok Capital Partners et la SNCF) , Deezer avec 160 millions d’euros (Kingdom Holding Company, la société d’investissement du Prince Alwaleed bin Talal bin Abdulaziz Al Saud et Rotana) et Voodoo avec 171 millions d’euros (Goldman Sachs), principalement auprès de fonds étrangers.
Coté sorties, la Suède bénéficie des meilleures valorisations en 2018 grâce à Spotify et iZettle
Les entreprises européennes de la tech ont enregistré au total 107 milliards de dollars en sorties (reventes ou IPO), dont 40 milliards au Royaume-Uni (avec les entrées en Bourse de Funding Circle, Farfetch et Orchard Therapeutics), 14,2 milliards en Italie, en France et en Allemagne combinés, et 34 milliards en Suède (grâce notamment à l’entrée en Bourse de Spotify et au rachat de iZettle par PayPal). L’Europe réduisait ainsi la distance qui la sépare des Etats-Unis, où les entreprises financées en capital-risque ont enregistré 136 milliards de dollars en rachats et entrées en Bourse.
Un bon démarrage en 2019
Cette tendance a continué au premier trimestre 2019 avec 9,3 milliards de dollars (autour de 7,8 milliards de dollars sans compter Israël) sur les trois premiers mois de l’année, soit 15,2% du total mondial (61 milliards de dollars).
Les investissements en Europe ont été effectués en 800 opérations, dont 418 ont dépassé les 2,25 millions de dollars. A titre de comparaison, le premier trimestre 2018 avait enregistré 7,4 milliards de dollars d’investissements en capital-risque en Europe, avec un nombre toutefois plus élevé d’opérations (1 412, dont 422 dépassaient les 2,25 millions de dollars). Au premier trimestre 2017, le total atteignait 5,7 milliards de dollars pour 1 868 investissements. A noter que la valeur des opérations au-dessus de 28 millions de dollars croît de manière significative au premier trimestre 2019. Elle a quasiment doublé par rapport à la même période en 2017.
Veeam, OakNorth Bank et N26 enregistrent les investissements les plus importants
Parmi les entreprises européennes qui ont enregistré les investissements les plus importants sur le premier trimestre 2019, figurent le spécialiste suisse les logiciels de sauvegarde Veeam (500 millions de dollars en janvier auprès notamment d’Insight Venture Partners et le Canada Pension Plan Investment Board – CPPIB), la banque britannique destinée aux petites et moyennes entreprises OakNorth Bank (440 millions de dollars en février auprès notamment de SoftBank et The Clermont Group), la banque en ligne allemande N26 (300 millions de dollars en janvier auprès notamment d’Insight Venture Partners et GIC), la société britannique de fourniture d’énergie Ovo Energy (262 millions de dollars en février auprès notamment de Mitsubishi Corporation), le spécialiste finlandais des solutions de planification pour le retail et la supply chain Relex Solutions (200 millions de dollars en février auprès notamment de Technology Crossover Ventures), ou encore la plateforme française de prise de rendez-vous en ligne chez les professionnels de santé Doctolib (168 millions de dollars en mars auprès notamment d’Accel Partners, General Atlantic, Bpifrance, Eurazeo et Kernel).
The first quarter of 2019 ended yesterday and broke the all-time record for venture investment with €8 bn invested in Europe & Israel (€7 bn excl. Israel). Full data: https://t.co/wG2o6fsXgS pic.twitter.com/GP0BnbzM7R
— Dealroom.co (@dealroomco) 1 avril 2019
Doctolib réalise la plus grosse levée en France
La France représente près de 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) du total européen de 9,3 milliards au premier trimestre 2019, soit presque 14%. Au niveau mondial, il s’agit de 2% du total. Mis à part Doctolib, qui a effectué la plus grosse levée dans l’Hexagone sur les trois premiers mois de l’année, ces investissements incluent ceux d’Ynsect, start-up qui élève des insectes pour l’aquaculture et la nutrition des animaux de compagnie (112 millions de dollars en février auprès notamment de Bpifrance, Talis Capital, Idinvest Partners, Astanor Ventures, Finasucre), la solution de digitalisation du point de vente Wynd (81 millions de dollars en janvier, auprès notamment d’Alven, Sofina, Orange Digital Ventures, Natixis et Sodexo Ventures), le fournisseur de solutions marketplace Mirakl (70 millions de dollars en février auprès notamment de Bain Capital, Elaia Partners et 83North), ou encore l’AssurTech Shift Technology (60 millions de dollars en mars auprès notamment d’Accel Partners, Bessemer Venture Partners, Elaia Partners, Iris Capital et General Catalyst Partners). En comparaison, ces investissements au premier trimestre 2018 en France atteignaient 853 millions de dollars, soit 11,5 % du total européen.
Le Royaume-Uni concentre plus du quart de l’investissement en Europe
Au Royaume-Uni, les investissements au premier trimestre 2019 ont atteint près de 2,5 milliards de dollars, soit presque 27% du total européen et 4% du total mondial. Après OakNorth Bank et Ovo Energy, les investissements les plus importants ont été enregistrés (tous en février) par la start-up spécialisée dans les voitures connectées Wejo (102 millions de dollars auprès de General Motors), la banque mobile Starling Bank (98 millions de dollars auprès notamment de Harald McPike et Merian Global Investors) et la solution de paiement en ligne GoCardless (75 millions de dollars auprès d’Accel Partners, Adams Street Partners, Balderton Capital, Passion Capital et Notion Capital). Au premier trimestre 2018, ces investissements au Royaume-Uni atteignaient 1,7 milliard de dollars, soit 23% du total européen.
En Allemagne, N26 est talonné par Wefox, Raisin et BioNTech
Du côté de l’Allemagne, les entreprises ont enregistré 1,35 milliard de dollars d’investissements. Cela équivaut à 14,5% du total européen et 2,2% du total mondial. Si N26 occupe la première place des investissements les plus importants dans le pays, la start-up est suivie par le spécialiste de l’AssurTech Wefox Group (125 millions de dollars en mars auprès notamment de Goldman Sachs, CreditEase et Mubadala Investment Company), la FinTech Raisin (112 millions de dollars en février auprès d’Index Ventures, PayPal et Ribbit Capital), la société de biotechnologie BioNTech (90 millions de dollars en janvier auprès de Sanofi), ou la start-up spécialisée dans l’assurance automobile digitale Friday (84 millions de dollars en mars auprès de Baloise Group). Au premier trimestre 2018, toutefois, les investissements en Allemagne avaient atteint un niveau record de 2,2 milliards de dollars (grâce notamment à des méga-levées d’Auto1 Group, NuCOm Group, BioNTech et N26), soit presque 30% du total européen.
Les Etats-Unis pèsent toujours plus de la moitié du total mondial
On reste toutefois encore loin du niveau record atteint par les Etats-Unis. Les entreprises y ont enregistré 32,3 milliards de dollars d’investissements, soit plus de la moitié (53%) du total mondial. Le pays a vu au cours des trois premiers mois de 2019 des levées colossales de la part de l’éditeur de logiciels Infor (1,5 milliard de dollars en janvier auprès de Golden Gate Capital et Koch Equity Development), la start-up spécialiste des satellites de télécommunication OneWeb (1,3 milliard de dollars en mars auprès de Qualcomm et SoftBank), la société de transport et de courtage en douane Flexport (1 milliard de dollars en février auprès de Cherubic Ventures, DST Global, Susa Ventures, Founders Fund et SoftBank), Verily, l’organisation de recherche en sciences de la vie et ingénierie d’Alphabet (1 milliard de dollars en janvier auprès de Silver Lake Partners et Ontario Teachers’ Pension Plan), ou le spécialiste en robotique Nuro (940 millions de dollars en février auprès de SoftBank).
Les investissements du premier trimestre 2019 aux Etats-Unis sont supérieurs à ceux de la même période l’année dernière. Ils atteignaient 25,6 milliards de dollars, soit « seulement » 45,5% du total mondial (56,2 milliards de dollars). Les investissements représentaient 44,2% du total mondial au quatrième trimestre 2018, 43% au troisième trimestre, et 34,2% au deuxième trimestre.
Bpifrance à la quatrième place des plus gros investisseurs en France
A date, Index Ventures reste le premier investisseur européen, et mondial (2,8 milliards de dollars investis dans le monde au cours des douze derniers mois). Le géant du capital-risque basé à San Francisco et à Londres se situe dans le top 5 européen devant HV Holtzbrinck Ventures, Northzone, Balderton Capital et Atomico. Au niveau mondial, Index Ventures se positionne, dans l’ordre, devant Accel Partners, HV Holtzbrinck Ventures, Northzone et Balderton Capital.
En France, Bpifrance se trouve à la quatrième place des plus gros investisseurs (et à la 38e place mondiale), derrière, respectivement, Sofinnova Partners, Idinvest Partners, Elaia Partners, et devant l’investisseur Oleg Tscheltzoff.
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