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DeepTech: comment Elwave veut révolutionner la vision sous-marine des robots

Elwave a été créé en 2018 pour commercialiser plus de 10 ans de travaux de recherche du laboratoire de biorobotique de l’Institut Mines-Telecom Atlantique sur la technologie du «sens électrique». Fondée par Pierre Tuffigo, le but de la startup est donc de parvenir à lancer sur le marché les produits issus de ces recherches. Dans le cadre de cet accord de collaboration, la DeepTech est hébergée au sein de l’incubateur de l’Institut. Et un brevet en copropriété a été déposé.

Mais, qu’est-ce que «le sens électrique»?  «Ce mode de perception a été découvert dans les années 50. C’est un mode de perception développé par des poissons tropicaux qui vivent en Afrique et en Amérique du Sud. Depuis 2005, le laboratoire de biorobotique de l’Institut Mines-Telecom Atlantique travaille sur la reproduction- c’est du biomimétisme- de ce mode de perception à des fins de robotique, en particulier de robotique sous-marine», explique Pierre Tuffigo, CEO d’Elwave.

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Crédit: Elwave.

Plus précisément, la technologie développée par la DeepTech consiste en «une une sorte de caméra électrique. Nous générons un champ électromagnétique dans l’environnement du véhicule, du robot sous-marin, sur lequel nous avons installé notre capteur. Nous créons ainsi une bulle électromagnétique de perception autour de ce véhicule. Et quand un objet entre dans cette bulle electromagnétique, celui-ci va perturber le champ et nous mesurons en temps réel les perturbations de ce dernier», commence Pierre Tuffigo.

«Avec des traitements logiciels, algorithmiques et d’intelligence artificielle, nous recréons une image de cet environnement. Nous détectons, localisons, positionnons ensuite l’objet qui a perturbé le champ électromagnétique. Puis, nous en déduisons également sa forme, sa taille et sa nature électrique: c’est-à-dire est-ce que l’objet est un objet conducteur ou isolant?», poursuit le CEO d’Elwave.

Retrouvez l’interview complète de Pierre Tuffigo, CEO d’Elwave

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Une technologie moins coûteuse que les caméras et les sonars

Ce qui fait la particularité de cette technologie, selon Pierre Tuffigo, est que contrairement aux techniques jusqu’ici utilisées- des caméras et des sonars- un seul capteur suffit pour créer en temps réel une image à 360 degrés de l’environnement, limitant alors les coûts et les risques de défaillance.

Elwave compte sur la forte demande en robotique sous-marine, notamment avec le développement du marché de l’éolien offshore et des drones sous-marins, pour diffuser sa technologie.

Le deuxième champ d’application est celui de la robotique industrielle dans la pharmaceutique ou encore l’automobile, par exemple. Sa technologie peut être utilisée dans le cadre de la «cobotique», c’est-à-dire la collaboration entre des bras robotisés et des opérateurs. Le but est que ces bras robotisés puissent avoir une perception très fine de leur environnement.

Aujourd’hui, la startup travaille déjà avec des acteurs de la robotique sous-marine comme Saipem, Subsea7, Technip, Ixblue, Total ou encore Naval Group et souhaite maintenant accélérer.

10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans

Pour cela, la DeepTech a récemment levé 2 millions d’euros. Ses investisseurs sont notamment Sofimac Innovation, Litto Invest, AVI (Crédit Agricole Atlantique Vendée) et Bpifrance.

A part Elwave, selon Pierre Tuffigo, un seul autre laboratoire, celui de la Northwestern University aux Etats-Unis, travaille également sur la reproduction du sens électrique mais sans avoir lancé la commercialisation de produits.

Ainsi, étant donné la profondeur du marché, le CEO d’Elwave pense que la startup peut atteindre 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici quatre-cinq ans. Du côté d’une éventuelle nouvelle levée de fonds, cela ne devrait pas être nécessaire avant 2023-2024 pour pouvoir accélérer l’internationalisation des produits.

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