Dernière ligne droite pour l’e-commerçant africain Jumia avant son entrée en Bourse à Wall Street
Les choses se précisent pour les débuts de Jumia sur le marché boursier américain. En effet, le leader du commerce en ligne en Afrique vient de déposer un premier document public auprès de la SEC en vue de son entrée en Bourse à Wall Street, au New York Stock Exchange (NYSE). Le calendrier de l’IPO ainsi que ses modalités n’ont pas été dévoilés, cela doit encore fait l’objet de discussions entre les différents acteurs (investisseurs, banquiers…) prenant part à l’opération.
Celle-ci est très attendue en Afrique puisqu’il s’agira de la première entreprise technologique africaine à faire son entrée en Bourse aux États-Unis. Une autre grande première pour Jumia qui était déjà devenue en 2016 la première start-up africaine à intégrer le cercle des licornes, ces sociétés valorisées plus d’un milliard de dollars, après un tour de table de 326 millions de dollars.
A ce jour, le capital de la société basée à Lagos, au Nigeria, se répartit principalement entre l’opérateur télécoms sud-africain MTN (30%), le start-up studio allemand Rocket Internet (21%) et l’opérateur latino-américain Millicom (9,6%). Les Français Orange et Axa sont également présents (6% chacun), ainsi que Pernod-Ricard (5%).
4 millions de clients dans 14 pays
Lancée par les Français Jérémy Hodara et Sacha Poignonnec, Jumia a vu le jour en 2012 au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec près de 190 millions d’habitants. Épaulée par Rocket Internet, le start-up studio allemand (Zalando, Delivery Hero, Foodora, HelloFresh…) qui a participé aux quatre tours de table de la société, la plateforme dispose aujourd’hui d’une infrastructure complète pour gérer les commandes jusqu’à leur livraison sur un continent où encore une faible partie de la population dispose d’un accès à Internet et d’un compte bancaire. Outre la marketplace, Jumia a développé un service de logistique, qui permet l’expédition et la livraison de colis des vendeurs aux consommateurs, et un service de paiement, pour faciliter les transactions. La société propose également la livraison de repas et les réservations hôtelières.
Considérée comme «l’Amazon africain», la société, qui emploie 3 000 personnes et collabore avec 80 000 vendeurs, est opérationnelle dans 14 pays africains (Algérie, Maroc, Tanzanie, Sénégal, Kenya…). Dans ces pays, qui totalisent 660 millions d’habitants, l’entreprise revendique à peine 4 millions de clients actifs, ce qui démontre le potentiel de développement de la plateforme en Afrique. Pas encore rentable, Jumia a enregistré un volume d’affaires de 828 millions d’euros l’an passé, en progression de 63% sur un an. En 2018, la licorne africaine, qui s’est alliée à Carrefour, assure avoir traité 13 millions de commandes. Dans ce contexte, l’entrée en Bourse à Wall Street doit servir de levier à Jumia pour atteindre la rentabilité et doper sa croissance pour renforcer son leadership sur l’e-commerce africain.
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