Deux députés PS et LR proposent de nationaliser tout ou partie d’Atos
AFP
Au nom de la « souveraineté », deux députés de gauche et de droite proposent dans deux amendements séparés de nationaliser « temporairement », pour le premier les activités stratégiques du groupe informatique français Atos, pour le second l’ensemble de l’entreprise.
« Acteur crucial de la souveraineté et de la sécurité nationale, le groupe Atos est aujourd’hui en pleine restructuration, laissant courir le risque d’une perte de souveraineté sur des activités comme les supercalculateurs, les systèmes d’intégration de systèmes de sécurité ou encore la cybersécurité », soutient le député socialiste Philippe Brun dans son amendement déposé vendredi, et cité samedi dans le Parisien. Il valorise les entités à nationaliser à 390 millions d’euros.
Olivier Marleix, chef de file des députés LR qui ont tous signé l’amendement, confirme à l’AFP vouloir « interpeller le gouvernement » sur l’avenir d’une entreprise « stratégique » dans son ensemble, qu’il évalue à 500 millions d’euros, « héritière de la volonté d’indépendance du général De Gaulle » sur par exemple le calcul de haute intensité.
Une « nationalisation temporaire, ça s’est toujours pratiqué » pour les entreprises en difficulté, « le temps de retrouver la confiance », fait-il valoir, jugeant « scandaleux » qu »‘on laisse l’avenir de cette entreprise se jouer dans le bureau d’Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée, NDLR) avec deux, trois banquiers d’affaires ».
En août, 82 parlementaires LR avaient appelé à maintenir Atos « sous le giron français », notamment car sa branche spécialisée dans les supercalculateurs est indispensable aux simulations d’essais nucléaires et à la dissuasion.
Ces amendements, déposés sur la partie dépenses du projet de loi de budget pour 2024, seront examinés en commission des Finances à compter de mardi.
Sous le feu de critiques d’actionnaires et de politiques pour son projet de scinder Atos en deux branches, son président Bertrand Meunier a démissionné lundi. Et son projet contesté de céder une des branches au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a été reporté au « début du deuxième trimestre 2024 ».
Dans le détail, M. Brun propose de nationaliser la division Atos Big Data and Cybersecurities (BDS), qui assure « la gestion du téléphone sécurisé des armées, développe des clés de cryptage pour systèmes sécurisés, des logiciels de surveillances », de gestion des services d’urgence, le portail des douanes, le Système de Combat Scorpion pour les armées (SICS), des logiciels de communication et de combat pour la marine, des connectiques pour le Dassault Rafale, la production de supercalculateurs, ou encore le logiciel de recherche du renseignement intérieur, une entité qu’il évalue à 372 millions d’euros, tout comme M. Marleix.
Il propose aussi de nationaliser Atos Worldgrid qui « développe des logiciels de gestion des centrales nucléaires, gère la transformation digitale des activités énergétiques, développe des logiciels de gestion des réseaux » et divers logiciels de gestion informatique de service publics et parapublics (Linky, Cnam, SNCF…) etc, valorisée à 17,6 millions d’euros.
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