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FinTech : « Les banques traditionnelles ont échoué dans leur mission d’innovation »

« Dans un avenir proche, presque toutes les entreprises tireront une part importante de leurs revenus des services financiers », revendique Angela Strange, partner au sein du fonds américain Andreessen Horowitz. Une réalité qui permettrait aux institutions de services financiers de se focaliser sur le lancement de nouveaux produits et moins sur la maintenance ou la gestion de la fraude qui seraient optimisées et traitées par ces entreprises. « Mais il n’est pas forcément aisé de développer des services financiers puisque l’accord du régulateur financier de chaque pays est nécessaire, afin d’obtenir des agréments en se soumettant à des règles de conformité strictes », contre-balance Adrien Touati, cofondateur de manager.one à notre micro.

Des difficultés à innover pour les banques

Actuellement, une enquête du Forum économique mondial a révélé que seulement 28% des millenials et de la génération Z font confiance à leurs banques pour être justes et honnêtes. Ce niveau extrême d’insatisfaction clients est révélatrice d’une difficulté à innover dans le secteur. « La plupart des institutions existent depuis plus de 100 ans et ont une importante surface de vente ce qui rend difficile la réduction des coûts et le déploiement rapide de nouveaux produits. C’est également une industrie très réglementée avec une infrastructure très complexe. Même pour les startups, il y a d’énormes défis », met en avant Angela Strange.

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Retrouvez le point de vue critique d’Adrien Touati sur l’analyse d’Angela Square, cofondateur de manager.one:

Listen to « Adrien Touati, cofondateur de manager.one » on Spreaker.

Les entreprises proposent de plus en plus de services financiers

Mais malgré ces difficultés, l’innovation parvient à toucher les services financiers, provenant des startups, des institutions de services financiers mais surtout d’entreprises existantes qui ajoutent des services financiers pour la toute première fois à leur offre. Cette révolution déjà en marche atteindra une ampleur aussi importante que la nouvelle facilité de créer une entreprise de logiciels, à travers la proposition d’Amazon Web Services qui en a réduit les couts et la complexité. Amazon Web Services a proposé cette infrastructure « comme un service ».

Cette nouveauté d’offrir des infrastructures « comme un service » atteint d’ores et déjà les services financiers. Apple vient notamment de lancer une carte de crédit. Uber et Lyft se positionnent également en tant qu’entreprises de covoiturage mais proposent aussi des services bancaires à leurs chauffeurs afin d’espérer une meilleure rétention des conducteurs. Cette évolution concerne également le BtoB. Shopify fournit notamment des services de site Web à tout commerçant moyennant des frais d’abonnement mensuels. « Ces nouvelles offres proposées par des entreprises déjà en place ne sont pas uniquement des services financiers. Les acteurs veulent surtout simplifier la vie de leurs clients et de leurs partenaires et ça ne passe pas uniquement par des services financiers », nuance Adrien Touati.

De plus en plus d’entreprises se développent également afin de faciliter la création de nouvelles offres. Par exemple, la création d’une simple application de prédiction budgétaire ou financière pour les particulier requière en réalité la nécessité de connaitre l’ensemble des finances de mes clients alors qu’il y a des milliers de banques différentes à travers les Etats-Unis et encore plus à travers le monde, utilisant des formats de données variés. Il est donc difficile d’obtenir ces données alors que l’application n’est même pas encore créée. Des entreprises comme Plaid se sont développées justement pour traduire ces données dans un format utilisable. Cette nouvelle couche d’infrastructure de pré-construction a permis d’accélérer des entreprises comme Earnin, qui permet aux utilisateurs d’accéder rapidement à leur paie.

Des FinTech se développent pour répondre aux besoins des banques

D’autres entreprises se sont quant à elles positionnées sur des créneaux en souffrance dans la sphère bancaire. Comply Advantage effectue, par exemple, la surveillance de listes de sanctions et de terroristes pour les entreprises afin d’aider les banques à se conformer aux lois sur le blanchiment d’argent. L’entreprise Sentilink s’est spécialisée dans le repérage des fraudes réalisées à partir d’identités entièrement fabriquées, qui sont des fraudes très difficiles à repérer pour les banques. « Pouvoir répondre aux problématiques des banques est réalisable mais pas dans un futur proche car la réalité est que les cycles de décision au sein des banques traditionnelles sont très longs, trop longs », déclare Adrien Touati à notre micro.

Près de 2.000 sociétés de technologies financières auraient été lancées l’an dernier seulement. Les institutions financières existantes pourraient enfin être en mesure de remplacer certains de leurs anciens systèmes et de dépenser moins pour la maintenance pour se consacrer sur le lancement de nouveaux produits plus rapidement en s’associant avec certaines de ces startups. « Les banques traditionnelles dépensent des millions en maintenance informatique mais n’ont pas en interne des profils entrepreneurs pour développer de nouveaux produits. Les banques traditionnelles ont complètement échoué dans leur mission d’apporter plus de services à leurs clients », revendique le cofondateur de manager.one.

Choisir entre l’innovation interne ou externe

Les banques traditionnelles pourraient tout de même sortir gagnantes de cette évolution de leur marché en collaborant avec des FinTech ou en poussant en interne des initiatives d’intrapreneurs. La question se situe donc sur l’internalisation ou l’externalisation de ce processus d’innovation. « Ce qui est si unique à propos de cette évolution est que lors des grands changements de l’industrie, il y a souvent un gagnant et de nombreux perdants. Mais dans ce cas précis, tout le monde a la possibilité de participer et de s’améliorer de manière significative. Pour les startups, nous avons vu quelques exemples de nouvelles sociétés d’infrastructure en construction et il y a beaucoup plus d’opportunités. Mais il y a encore plus d’opportunités dans les milliers d’expériences qui vont se déchaîner grâce à la proposition de ces infrastructures », affirme Angela Strange d’Andreessen Horowitz.

L’agence D-Rating, spécialisée dans la notation de la performance digitale des entreprises, a récemment publié un classement des 21 banques de détails intervenant sur le marché français afin de mesurer leur proposition digitale. Pour cela, elle s’est basée sur 420 indicateurs qui mesurent le niveau de digitalisation de l’offre, l’efficacité des canaux de communication digitaux et la performance des parcours client liés à la banque au quotidien. L’étude de 2019 montre que l’écart entre les néobanques et les autres établissements se réduit. «La richesse des fonctionnalités digitales, et la proposition digitale de certains acteurs historiques sont d’un niveau globalement comparable à celle des néobanques», explique D-Rating. Certains ont ainsi réussi à réduire l’écart qui était encore important lors des précédents classements en 2017 et 2018.

Mais même si le digital permet de réduire les coûts, il nécessite des investissements qui demandent à ce que les orientations prises soient bien les bonnes. « La numérisation des banques génère une problématique de sécurité que ces opérateurs ne peuvent ignorer. Dans sa cartographie des risques 2020, publiée en octobre 2019, la BCE présente « la cybercriminalité et les carences informatiques » comme l’un des trois principaux dangers auxquels le système bancaire est actuellement confronté », rappelle Xerfi dans son étude sur le marché bancaire en France.

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