Digital et recrutement: ce qui a changé en 5 ans
Jonathan Azoulay est CEO et fondateur d’Urban Linker, un cabinet de recrutement web qui fête cette année ses 5 ans. Il commente pour FrenchWeb les évolutions du marché de l’emploi sans cesse en mutation.
Les notions d’analyse du marché de l’emploi et des salaires (cf nos études de salaires), de marque employeur, de processus d’embauche optimisés demandent une compréhension claire pour une exécution de qualité.
La croissance exponentielle des projets de startups à aussi mis en avant le besoin de chacun d’adhérer à un écosystème permettant d’apprendre et d’exécuter dans de meilleures conditions. Les accélérateurs et incubateurs intègrent donc de plus en plus des ateliers/workshops/retours d’expérience sur ces sujets qui semblent donc être de mieux en mieux traités.
Le développement du secteur numérique implique la croissance de la formation des ingénieurs et de la création de plus en plus de nouveaux métiers (techniques et fonctionnels). Pour exemple sur 2013 / 2014, les métiers du Big Data, du product management, de l’UX Design et l’apparition de nouveaux langages / Frameworks pour les ingénieurs.
Les formations publiques paraissent avoir du mal à suivre le mouvement du digital et ses innovations, ainsi les étudiants n’ont pas la possibilité d’être directement formés à ces nouveaux métiers et doivent donc apprendre sur le tas.
Néanmoins depuis quelques années nous avons assisté à la création de nombreuses écoles privées, nées de ce même constat et proposants des programmes bien plus actuels. Bien que cela soit une avancée intéressante (formation à des métiers nouveaux, tout type de durée, remise en question des critères à l’entrée) le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi dans le digital est trop important pour être comblé par ces seules initiatives trop peu nombreuses et la qualité de la formation ne peut être réellement vérifiée.
Selon moi, ce déséquilibre sur le marché du travail entre une offre importante d’emplois et un nombre de candidats qualifiés faible n’est donc pas prêt de s’inverser, à l’image de cette problématique grandissante dans la Silicon Valley où les géants, qui subissent les conséquences de ce manque de formation, en sont réduits à des deals de « non agression » totalement illégaux depuis plusieurs années.
Avec 7 millions de membres en France et 300 millions dans le monde, LinkedIn développe une base de donnée universelle qui devient l’outil de sourcing mondial incontournable. La question n’est donc plus « comment trouver un profil » mais « comment l’approcher ». (comprendre « comment l’intéresser »)
Ce qui modifie donc l’intérêt des cabinets de recrutements de cadres et, particulièrement dans le digital, le type d’approche et la marque employeur (du cabinet et du client final) ainsi que la bonne compréhension des enjeux joueront un rôle de plus en plus central dans la réussite de cette chasse.
Il y a fort à parier que Linkedin et d’autres acteurs plus spécialisés vont de mieux en mieux organiser la gestion et l’accès à leur data pendant les années à venir, ce qui appuiera naturellement cette orientation du recrutement.
Via les innovations et visions RH de entreprises innovantes californiennes (de toute taille), la notion de bien être au travail est de plus en plus présente. Facebook remet carrément en question la notion d’horaires de travail, Zappos met la culture d’entreprise au centre de ses priorités et Google bien sûr, avec sa volonté de rendre la vie de ses salariés facile avec un minimum de contraintes.
L’influence est forte ! Par exemple, le métier de « Feel Good Manager » est en pleine démocratisation, au point que nous en recherchons un pour qu’Urban Linker puisse proposer un service de conseil sur ce créneau !
Les valeurs managériales sont donc de plus en plus tournées vers la motivation par l’autonomie, l’implication par l’adhésion au projet. Il y a fort à parier que les startups vont profiter encore quelques années de l’attrait d’un grand nombre de talents qui ne se retrouvent pas dans les valeurs ancestrales des grands groupes.
La mobilité est hyper simplifiée à l’échelle européenne et donnent accès à des millions de profils potentiels. De plus, les sociétés du digitale baignent dans une culture globalement similaire car souvent plus influencées par les mêmes exemples de réussite que par la culture intrinsèque du lieu où elles sont installées. Elles sont de plus en plus internationalisées.
Des capitales du digital telles que Londres ou Berlin l’ont bien compris et créent un réseau de chasse international via les pays de l’Est alors que Paris va avoir de gros efforts à faire pour devenir une terre accueillante pour un développeur Polonais. Selon moi, ces efforts devront être tournés vers l’évangélisation, la création de facilités administratives à l’arrivée, le langage, l’intérêt culturel…
Urban Linker a fêté sa 5ème bougie cette semaine. Cela nous a permis de faire une belle fête avec tous ceux qui nous on suivi depuis le début et de faire un point sur tout ce qui s’était passé. Tout est résumé dans ce TEASER:
Beaucoup de clichés sur les formations publics encore une fois… J’invite ce cabinet à lire plus attentivement certaines études (Challenges ou Nouvel Obs) et constater que dans le public il y a aussi les meilleurs formations : http://www.master2-ecotic.fr/
Bonne analyse, les formations publiques ne sont absolument pas adaptées pour l’apprentissage de ces nouveaux métiers et cela a comme conséquence que les étudiants sortant de ces filières n’y connaissent pas grand chose si ce n’est absolument rien !
Bien, bien, bien… Ca fait le troisième article que je vois où limite on traite de bouseux ceux qui ont fait un master dans une fac. C’est avec ce genre d’article et les commentaires qui suivent que l’on renforce ce sentiment de nullité. Or je veux bien qu’on crache sur l’université (moi en premier car j’y suis allé) mais pas qu’un mec qui a payé son école 20 000€ viennent nous faire la moral.
De plus une formation comme MIAGE, qui au passage est la formation la plus demandée en scientifique (les personne recalées payent une école d’ingénieur ensuite), propose de très bons programmes sur le numérique et tous les enjeux niveau startup (moitié programmation, moitié finance/business). De plus c’est une formation en alternance, il y a donc la pratique de prévu dans le diplôme…