Plus de la moitié (55%) des consommateurs ont déjà renoncé à un achat en ligne en raison d'un manque de protection de leurs données personnelles, selon les résultats de l'étude «Crossing the Line» réalisée par KPMG. Près d'une personne sur deux ne voit aucun inconvénient à partager des informations concernant son niveau d'études, ou son origine avec des marques. Elles sont en revanche plus réticentes (moins de 20%) à accepter de partager leur historique de recherches sur Internet, ou encore leur géolocalisation.
Où se situe la frontière entre ce que les individus sont prêts à partager, et les données qu'ils considèrent comme sensibles? C'est la question à laquelle le cabinet de conseil à souhaité répondre. Pour les besoins de son étude, KPMG a interrogé près de 7 000 personnes, originaires de 24 pays.
Les réseaux sociaux suscitent la crainte
Premier constat, certaines données sont unanimement considérées comme sensibles par les consommateurs. Entrent dans cette catégorie leur niveau de revenu, leur adresse et leur dossier médical à 80%, ainsi que leur historique d'achat à 75%. Les deux tiers des répondants se disent également mal à l'aise avec l'idée de partager des données via leur smartphone et leur tablette.
Autre constat, en matière de protection de la vie privée, certaines entreprises inspirent naturellement confiance. Les banques (à 41%), les établissements de santé (à 39%) et les forces de l'ordre (à 36%) sont dans cette situation. Les réseaux sociaux arrivent quant à eux en tête des sociétés qui suscitent le plus de défiance, avec 87% de répondants qui déclarent ne pas leur faire confiance. Ils sont suivis des retailers (86%) et des sociétés de gaming (86% également).
Télévision, assurances…ce qu'ils peuvent partager
Bien que certaines données soient unanimement considérées comme sensibles, l'utilisation qui en est faite in-fine change la perception des consommateurs, souligne le rapport.
Ils sont ainsi 78% à considérer les panneaux d'affichage personnalisés comme trop intrusifs. 54% sont en revanche prêts à partager des informations concernant ce qu'ils regardent à la télévision en contrepartie de remises commerciales. Dans la même logique, 45% des répondants sont prêts à partager leurs données de conduite avec leur assureur, en contrepartie d'une tarification adaptée à leur conduite. C'est d'ailleurs vers cette juste répartition de la valeur créée grâce aux données personnelles entre les marques et les consommateurs que s'oriente l'étude.
L'impression d'intrusion dans la vie privée varie également en fonction des pays. Là où 78% des Indiens trouvent pratique qu'une compagnie de taxi puisse les géolocaliser, une proportion équivalente de Danois trouve cela trop intrusif. Autre exemple, seuls 40% des Chinois trouvent les panneaux d'affichage personnalisés trop intrusifs, tandis que 88% des Japonais partagent ce point de vue.
A défaut de se voir proposer une juste répartition de la valeur créée grâce à leurs données, la moitié des répondants déclarent effacer régulièrement leur historique de connection, et un tiers d'entre eux utilisent la navigation privée. 25% vont jusqu'à utiliser du cryptage pour protéger leur vie privée.
** Méthodologie: étude réalisée auprès de 7 000 personnes, originaires de 24 pays différents.
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