En pleine crise du coronavirus, Thecamp se cherche un nouveau souffle
Un peu plus de trois ans après son ouverture, Thecamp veut entamer une nouvelle phase de son histoire. Dans ce sens, le campus dédié à l’innovation annonce avoir conclu un accord de refinancement avec ses actionnaires et ses principaux partenaires bancaires et publics. En première ligne depuis le début du projet, Crédit Agricole a contribué à l’effort de guerre pour assurer la pérennité de ce campus qui a vocation à imaginer le «monde de demain». «Pour permettre le redéploiement de Thecamp, nous avons décidé d’investir à nouveau en capital à hauteur de 4 millions d’euros. Nous avons travaillé avec l’ensemble des partenaires financiers (NDLR : CEPAC, CDC, BNP Paribas, CIC et LIXXBAIL) et collectivités publiques (NDLR : métropole, région, département et chambre de commerce) pour aboutir à un schéma de restructuration», indique Serge Magdeleine, directeur général du Crédit Agricole Alpes Provence.
L’opération doit permettre à la structure aixoise de poser les bases de son développement pour les années à venir, alors que la crise du coronavirus a fortement ralenti l’activité du campus qui propose depuis septembre 2017 des programmes d’accélération, d’expérimentation et de formation pour répondre à des enjeux d’innovation, d’intelligence collective et d’appropriation des technologies émergentes. Pour sa première année d’exploitation complète, Thecamp avait ainsi accueilli 30 000 personnes en formation et réalisé un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros en 2018. Étalé sur 12 hectares, ce campus futuriste est l’aboutissement d’un projet pour lequel 85 millions d’euros ont été mobilisés, dont 40 millions pour la construction du site. Pour que le campus voit le jour, Frédéric Chevalier, son créateur, avait d’ailleurs sorti 12 millions d’euros de sa poche.
Olivier Mathiot chargé de redresser la barre
Les débuts du campus basé à Aix-en-Provence n’ont pas été faciles, notamment en raison du décès de Frédéric Chevalier, juste avant son inauguration en septembre 2017. Après des premiers mois délicats, c’est Olivier Mathiot, figure bien connue de l’écosystème numérique français (PriceMinister, France Digitale…), qui avait été choisi pour succéder à Jean-Paul Bailly à la tête de Thecamp en mai 2018. Chargé de remettre de l’orde au sein d’une structure à la recherche de son rythme de croisière, l’entrepreneur français a revu l’organigramme et l’offre du campus pour le rendre plus attractif.
Dans ce cadre, un plan d’action a été mis en place dans la foulée de l’arrivée d’Olivier Mathiot. «Dès 2019, nous avons lancé un plan qui reposait sur 3 phases : Rationalisation de l’entreprise – Recapitalisation – Écriture d’un nouveau plan stratégique. Nous avons donc lancé très rapidement un plan d’économies car il fallait, dans un délai très court, baisser les charges fixes de 50%. Cela a été réalisé collectivement avec l’ensemble des équipes, du management de Thecamp. Nous avons aussi, au titre de cette rationalisation, retravaillé sur les métiers et les offres pour les rendre plus lisibles», explique Patrice Ceccaldi, directeur général de Thecamp.
Une recapitalisation de près de 20 millions d’euros
Une fois les charges d’exploitation allégées, s’est posée «la question du refinancement avec nos actionnaires ainsi qu’avec les collectivités territoriales partenaires qui ont contribué de manière constructive à ce long processus», indique Olivier Mathiot, président de Thecamp. «Nous avons décidé d’engager une procédure confidentielle de prévention des difficultés des entreprises sous la protection du président du tribunal de commerce d’Aix-en-Provence, afin d’entamer des négociations en vue de la recapitalisation de la société et afin de la remettre sur des rails», explique-t-il. Et d’ajouter : «Au total, cette recapitalisation porte sur près de 20 millions d’euros qui sont injectés directement (augmentation de capital, PGE, cession d’actifs) ou indirectement (abandons, renégociation) sur les 5 prochaines années.»
Si cette recapitalisation est une bonne nouvelle pour Thecamp, surtout dans le contexte actuel particulièrement incertain, elle ne constitue pas pour autant la solution à tous les problèmes du campus aixois. «Ce refinancement n’est pas une fin en soi, car la crise est toujours bien présente, mais il constitue une respiration qui permet de réinventer l’avenir de Thecamp», prévient Patrice Ceccaldi. Avec cette bulle d’oxygène désormais acquise, le campus aixois veut désormais se tourner vers ses nouveaux chantiers. «La raison d’être de Thecamp se trouve paradoxalement renforcée par la crise actuelle car elle a fait comprendre à chacun, tous secteurs et toutes générations confondus, que l’innovation positive, porteuse d’un sens commun et collaboratif, permettra de sortir par le haut de cette période inédite et difficile», estime Olivier Mathiot.
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