En pleine guerre avec son actionnaire, Influencia ferme son site
Le site Influencia.net, spécialisé dans les tendances et communication, n'est plus accessible depuis le lundi 1er février. En cause, une guerre intestine révélée au grand jour dans un post Facebook d'Isabelle Musnik, la fondatrice de la revue. Dans ce billet, celle qui tient les commandes de la marque depuis 2004, vise directement son propriétaire et actionnaire, le Groupe d'Après, dirigé par l'entrepreneur Adrien de Blanzy.
La fondatrice, et la SAS Influencia créées en 2012 pour séparer les entités, dénoncent la gestion du président de Blanzy. Elle l'accuse aussi de concurrence déloyale, avec le titre «ADN», un autre cahier de tendances édité par le groupe d'Après, et qui serait utilisé comme un cheval de Troie au sein du groupe. «Plusieurs actions juridiques ont été engagées contre le groupe de Blanzy et ses filiales pour conflit d’intérêt, concurrence déloyale (favorisation d'autres sociétés du groupe au détriment d'INfluencia, détournement de fichiers…), contrefaçon (création d'une revue concurrente sous le titre ‘ADN’) et violation de droits d’auteurs», écrit la fondatrice qui annonce également sa démission.
Les difficultés d'Influencia
Repris en 2009 par le groupe d'Après après avoir déposé le bilan, Influencia vivrait aujourd'hui très mal sa cohabitation avec son faux jumeau. «Les marques ADN et INfluencia ne sont aucunement liées, et sur aucun exercice depuis 2012, et que la rédaction d’INfluencia ne dirige pas la rédaction de l’ADN et n’a rien à voir avec ce média», précise Isabelle Musnik.
Influencia existait jusqu'à aujourd'hui en revue papier publiée tous les trois mois et sur un site avec une newsletter tous les matins. Reste que, dans ce conflit, il semble diffificile de départager les conflits de personnes, des enjeux économiques. Un an avant le post de la fondatrice, le consultant Emery Doligé écrivait sur son blog: «Quand en 2009, Isabelle Musnik et les équipes d'Influencia déposèrent le bilan, ils ne pensaient pas que le Groupe Après présidé par Adrien de Blanzy allait sauver le titre et leurs jobs. Aujourd'hui, Influencia est en croissance, Adrien de Blanzy a même lancé une version papier en 2012 pour accompagner le développement».
Sur l'OJD, l'audience du site est en recul. En décembre 2015, elle comptait un peu plus de 107 000 visites totales, en baisse de 10% d'une année sur l'autre.
Pourquoi un écran noir sur INfluencia.net ce matin?
Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous vous informons que l’accès au site INfluencia.net, sur la directive du Cercle INfluencia, association Loi de 1901 et propriétaire de la marque, a été désactivé ce jour. Fondatrice du concept et de la marque en 2004 puis Directrice générale de la société Influencia S.A.S depuis 2012, je dirige les contenus et la rédaction des supports INfluencia (Web et print), édités par la société, dont Adrien de Blanzy est associé et président, et qui assure également la présidence du groupe de Blanzy (ou groupe d’Après).
En effet, l’association fait le constat, depuis de nombreux mois, d’une mauvaise exploitation de la marque par la S.A.S. et en dépit de ses efforts pour rétablir une situation conforme, n’a eu d’autre solution que de faire cesser l’usage de la marque par la société Influencia, pour protéger la marque d'une asphyxie qui aurait été inévitable si aucune action de protection n'avait été entreprise. Les raisons du désaccord avec le président :
Plusieurs actions juridiques ont été engagées contre le groupe de Blanzy et ses filiales pour conflit d’intérêt, concurrence déloyale (favorisation d'autres sociétés du groupe au détriment d'INfluencia, détournement de fichiers…), contrefaçon (création d'une revue concurrente sous le titre «ADN») et violation de droits d’auteurs. Le préjudice touche l’ensemble de l’activité d’INfluencia, à la fois éditoriale, commerciale, et promotionnelle, et pire encore ses projets de développement. Au-delà des problèmes économiques que cela engendre, INfluencia doit faire face à un véritable pillage industriel.
Les conséquences : ce constat est renforcé en 2016 par de nombreuses remontées du marché qui ne comprend pas le positionnement des deux marques médias (INfluencia et l’ADN), aujourd’hui affiliées au groupe de Blanzy, ce qui entraîne jusqu’à la confusion des supports, à savoir les revues trimestrielles et les newsletters quotidiennes. Je précise que les activités financières des marques ADN et INfluencia ne sont aucunement liées, et sur aucun exercice depuis 2012, et que la rédaction d’INfluencia ne dirige pas la rédaction de l’ADN et n’a rien à voir avec ce média.
Dans ce contexte, et face à d’autres faits graves récents de mauvaise gestion du président, le retrait de marque par le Cercle INfluencia est désormais effectif. En qualité de Directrice générale de la société Influencia S.A.S., je donne ma démission et je tiens à me désolidariser de la gestion de la société. Je m’oppose au pillage des droits de propriété intellectuelle, et aux actes de concurrence déloyale auxquelles se livre la société Groupe de Blanzy et son président pour assurer la promotion de supports devenus concurrents au sein de son groupe.
Ce message à caractère informatif a pour but de vous livrer les faits et rien que les faits. Les agissements auxquels mes associés qui me soutiennent et moi-même avons dû faire face et leurs conséquences sont une première dans l’univers de la presse professionnelle de la communication et du marketing. Vous pouvez nous retrouver sur nos réseaux sociaux. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés du devenir de la marque et du média INfluencia.
Forte d'une vraie conviction, et d'une éthique à laquelle je ne renoncerai pas, forte d'avoir créé un média utile, pertinent, pointu et influent et forte grâce à vous d'un soutien exponentiel depuis le début, je vous dis : «à suivre»…
Merci de nous avoir lu et de votre soutien, Force et honneur…
Isabelle Musnik fondatrice, INfluencia
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