eSport: 4 métiers devenus incontournables avec l’essor du secteur
Jouer à Call of Duty ou League of Legends n’est plus seulement un loisir. Pour la plupart des joueurs à travers le monde, leur jeu de prédilection est devenu leur profession. Tout droit venu d’Asie, notamment de Corée du Sud où des milliers de personnes se rassemblent dans des stades pour assister en direct aux exploits de ces sportifs d’un nouveau genre, l’e-sport commence à s’imposer en Europe et en France.
Chaque année, la Paris Games Week, salon dédié au jeu-vidéo, accueille désormais l’ESWC, la Coupe du monde du jeu-vidéo. L’événement a suscité l’intérêt du groupe français Webedia, qui a fini par racheter l’an passé Oxent, la société qui organise 20 000 tournois e-sport par an, dont l’ESWC. Webedia a entamé une mutation pour devenir un acteur majeur de l’e-sport en France.
Déjà propriétaire de Jeuxvidéo.com, Millenium et Mixicom, le groupe français a envoyé un signal fort fin 2016 en s’associant au Paris Saint-Germain pour créer un club «PSG e-sport» à l’ambition internationale. En 2017, les revenus générés par le secteur en France devraient atteindre 26 millions de dollars, selon une étude réalisée par PayPal et le cabinet SuperData. L’e-sport est en pleine explosion dans l’Hexagone, et avec son arrivée, de nouvelles professions émergent. Tour d’horizon des métiers de l’e-sport, à l’occasion d’une conférence organisée le 28 février dernier par EdFab, l'entité de Cap Digital dédiée à l'éducation et à la formation, dans les locaux de l’école 42, l’établissement créé par Xavier Niel en 2013.
Joueur professionnel de jeux-vidéo, le sportif 2.0
Quand un joueur excelle sur un jeu, à l’échelle mondiale, il peut aspirer à une carrière professionnelle. Toutefois, il ne suffit pas de jouer des heures et des heures durant dans sa chambre pour espérer atteindre les sommets. Être joueur professionnel requiert des qualités propres à un sportif de haut niveau.
La réussite passe avant tout par de la rigueur au quotidien. Cela passe notamment par l’apprentissage et la pratique du jeu, la maîtrise du «gameplay» (comportement du joueur sur le jeu-vidéo) et l’analyse des concurrents. Cette rigueur doit permettre au joueur de renforcer ses capacités d’adaptation en fonction du contexte.
Pour arriver au sommet, il est indispensable de se remettre en question régulièrement pour progresser. De cette remise en question, naîtra l’ambition pour se fixer des objectifs. En parallèle, l’hygiène de vie est essentielle pour se mettre dans les meilleures conditions avant chaque compétition. Observer des plages de repos, éviter la routine en jouant à d’autres jeux et s’oxygéner l’esprit sont les trois points clés à respecter. Enfin, il est important d’être entouré des bonnes personnes, ce qui peut notamment passer par le recours à une aide externe, comme un manager.
En ce qui concerne le salaire, il est très fluctuent. «Cela dépend des résultats en compétition et de l’aide fournie par les sponsors», explique Olivier Hay, alias «Luffy», champion du monde de Street Fighter IV en 2014. Ces derniers peuvent notamment être d’un grand secours pour fournir du matériel au joueur et payer ses frais de voyage.
eSport Manager, le bras droit du gamer
Pour se concentrer exclusivement sur leur compétition, la plupart des joueurs font appel à des managers. Rattaché à une structure qui regroupe plusieurs joueurs, l’eSport Manager doit dorénavant détecter les nouvelles pépites et analyser les résultats des tournois pour réaliser son recrutement. Dès lors qu’il a un ou plusieurs joueurs sous sa responsabilité, il doit les accompagner au quotidien pour les conseiller et les rassurer. L’eSport Manager doit ainsi trouver des compétitions et organiser les déplacements.
Sa mission est complexe dans la mesure où il doit assurer la liaison entre la structure et les joueurs qu’il gère. Cela passe par la défense des intérêts des deux parties, aussi bien sur le plan financier qu’au niveau de l’exposition médiatique. Que ce soit en compétition ou dans les médias, l’eSport Manager doit d’ailleurs toujours veiller à la bonne représentativité des sponsors. Ce sont ces derniers qui font vivre les structures e-sport.
Streamers, YouTubers, animateurs : les nouveaux commentateurs sportifs
Les streamers, YouTubers et animateurs donnent à l’e-sport un ton plus coloré et décalé. En effet, ils rendent la discipline plus accessible et dynamique. Sur YouTube, ils réalisent des vidéos dans lesquelles ils jouent tout en expliquant les actions et les choix qu’ils effectuent à l’écran, un peu à l’image des commentateurs sportifs.
Pour gonfler son compteur d’abonnées sur la plateforme vidéo de Google, il est impératif de tenir une veille permanente sur l’actualité gaming et de rencontrer d’autres YouTubers. Faire des collaborations vous permettra d’ailleurs de gagner en visibilité et en notoriété. Cela passera également par la gestion des réseaux sociaux pour être plus proche de sa communauté. A l’écran, il est essentiel de mettre d’abord en avant la qualité de votre contenu puis votre personnalité.
En dehors de leur activité sur YouTube, Thomas Trystram, alias «Proto», et Alexandre Delattre, alias «Lutti», animent par exemple des événements, comme la Paris Games Week ou le Montpellier eSport Show.
Réalisateur eSport, «made in Internet»
Il y avait déjà les réalisateurs du cinéma et de la télévision, il y a désormais les réalisateurs eSport. Leur rôle implique la diffusion de tournois et d’émissions gaming sur des plateformes vidéo (YouTube, Twitch) ou sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter). L’enjeu, c’est de «réussir à capter un événement pour que l’expérience utilisateur soit la meilleure», définit ainsi Victor Jolivet, réalisateur eSport chez Webedia Gaming.
Lors des événements majeurs, comme la Paris Games Week, le réalisateur doit être le véritable chef d’orchestre pour veiller au confort des joueurs et des spectateurs. Rien ne doit être laissé au hasard. Du dosage de la lumière sur les joueurs à la disposition du public, en passant par l’emplacement des casters, qui commentent la compétition, le réalisateur eSport doit avoir un regard global sur l’événement. Si les moyens sont plus modestes qu’à la télévision, Victor Jolivet note tout de même un point positif : «La télévision s’inspire d’Internet pour afficher des jeux à l’écran.»
Pour devenir réalisateur eSport, aucune formation spécifique existe. Cependant, «un BTS audiovisuel allié à une bonne connaissance de l’univers des jeux-vidéo constitue un parcours idéal pour faire ce métier», conclut Victor Jolivet.
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Crédits photo : ©ESWC / ©Alain GUIET
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