Face à Samsung, SK Hynix rachète l’activité de puce-mémoire NAND d’Intel pour 9 milliards de dollars
AFP
Le deuxième fabricant mondial de semi-conducteurs, le sud-coréen SK Hynix, a annoncé mardi avoir conclu un accord de 9 milliards de dollars pour acquérir l’activité puces mémoires NAND d’Intel dans l’objectif de renforcer sa position face au géant Samsung. SK Hynix est numéro 2 mondial des puces mémoires DRAM, utilisées dans les ordinateurs et les serveurs, et des puces électroniques en général.
Le fabricant est cependant à la traîne dans la catégorie des puces mémoires Flash NAND, utilisées notamment dans les smartphones, les clés USB, les équipements industriels et médicaux. Il a déclaré qu’il achèterait « toute la division commerciale NAND » d’Intel « à l’exclusion de la division Optane » pour plus de 10 000 milliards de wons. L’accord inclut l’usine d’Intel à Dalian, en Chine, a-t-il ajouté. Au deuxième trimestre, SK Hynix était quatrième position en termes de ventes de NAND, selon le cabinet TrendForce, et Intel en sixième position.
Cet accord devrait permettre au fabricant sud-coréen de représenter désormais plus de 23% des parts de marché et de passer en deuxième position devant le japonais Kioxia et l’américain Western Digital, selon les chiffres de Trendforce. Le marché de puces NAND et DRAM est dominé par le géant sud-coréen Samsung Electronics, et la demande mondiale pour les puces a fait grimper les bénéfices de ces deux entreprises ces dernières années.
Les deux fabricants sud-coréens sont en concurrence pour fournir des puces à des sociétés comme les américaines Apple, Dell et HP, mais aussi à des entreprises chinoises. L’acquisition d’Intel va renforcer la position de SK Hynix sur le marché des puces NAND qui « n’a pas été aussi forte que dans ses autres activités », a estimé Ahn Ki-hyun, le vice-président de l’association de l’industrie sud-coréenne de semi-conducteurs.
«Plus compétitif face à Samsung»
« Avec cet accord, la société a fermement consolidé sa deuxième position dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs », a-t-il ajouté. « À long terme, l’accord lui ouvre la voie pour devenir plus compétitif face à Samsung », selon lui. La société qui a fondé SK Hynix faisait à l’origine partie du puissant groupe Hyundai, l’un des principaux « chaebol » de Corée du Sud, la douzième économie mondiale.
En 2012, à l’issue d’une fusion d’un montant de plusieurs milliards de dollars, le fabricant de semi-conducteurs est entré dans SK Group, le troisième conglomérat du pays, dirigé par Chey Tae-Won, gendre de l’ancien président sud-coréen Roh Tae-Woo. SK Hynix, désormais une entreprise à part entière, est la deuxième société la plus importante cotée à la Bourse de Séoul, avec une capitalisation boursière de 62 000 milliards de wons, derrière Samsung Electronics. Le patron de SK Hynix Seok-Hee Lee a estimé, dans un communiqué, que cette acquisition permettrait à sa société de « répondre de manière proactive aux divers besoins des clients et d’optimiser (sa) structure ».
L’achat rendra aussi, selon lui, la position de SK Hynix sur le marché des puces NAND « comparable à ce que nous avons réalisé dans le secteur des DRAM ». Le PDG d’Intel, Bob Swan, cité dans le communiqué, affirme que l’accord permet à Intel de se concentrer « sur une technologie différenciée dans laquelle nous pouvons jouer un rôle plus important ». Le rachat sera financé en espèces par les réserves existantes et l’emprunt, a précisé SK Hynix.
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