Facebook a laissé Apple, Amazon, Microsoft et Samsung accéder aux données de ses utilisateurs sans leur consentement
L’année 2018 ressemble de plus en plus à un calvaire pour Facebook. Déjà englué dans le scandale Cambridge Analytica, le réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs doit affronter une nouvelle polémique. Et pour cause, le New York Times révèle que Facebook a partagé les données personnelles de ses utilisateurs avec une soixantaine de fabricants de produits électroniques. Parmi ces derniers, figurent notamment Apple, Amazon, Microsoft, Samsung ou encore BlackBerry.
Selon le journal américain, ces accords ont permis à ces entreprises de récupérer les informations personnelles des utilisateurs de Facebook, ainsi que celles de leurs amis, comme le statut de leur relation (en couple, marié…), leur religion, leur orientation politique ou encore les événements ayant suscité leur intérêt, sans leur consentement explicite. Des révélations malvenues pour la firme américaine alors que le RGPD vient tout juste d’entrer en application pour imposer un cadre plus strict aux entreprises opérant dans l’Union européenne pour le traitement et la circulation des données personnelles.
Dans son article, le New York Times expose le cas de l’un de ses journalistes qui s’est connecté à Facebook depuis un smartphone BlackBerry. Après s’être connecté au réseau social, le journaliste a eu la mauvaise surprise de voir que l’application BlackBerry Hub avait recueilli ses données et celles de ses 556 amis. Si Facebook reconnaît avoir noué des accords de ce genre au cours des dix dernières années, le réseau social se défend en affirmant qu’ils permettaient d’offrir la meilleure expérience possible à ses utilisateurs sur mobile. Cependant, le géant américain assure que les informations personnelles des amis d’utilisateurs n’ont pas été partagées sans permission.
Des pratiques qui contredisent la position de Zuckerberg au Congrès américain
Ces révélations viennent mettre à mal la position de Mark Zuckerberg exprimée devant le Congrès américain en avril. Devant les parlementaires à Washington, le patron de Facebook avait affirmé que chaque utilisateur disposait d’un contrôle total sur les données partagées sur le réseau social. Pourtant, ces partenariats, laissant le champ libre aux fabricants de produits électroniques, sont décriés au sein même de Facebook depuis 2012. «Cela a été signalé en interne comme étant un problème de vie privée», indique Sandy Parakilas, qui était à l’époque à la tête de la conformité de Facebook en matière de protection de la vie privée. Et d’ajouter : «Il est choquant de constater que cette pratique peut encore se poursuivre six ans plus tard, et il semble contredire le témoignage de Facebook au Congrès selon lequel toutes les permissions d’amis ont été désactivées.»
Visiblement, les partenaires de Facebook, comme Apple, Amazon et Microsoft, ont joui d’un statut supérieur à celui des développeurs tiers, dont les capacités ont été fortement restreintes dès 2014 pour assurer une meilleure protection des données personnelles des utilisateurs. Avec cette polémique, une de plus, la crédibilité de Mark Zuckerberg à la tête de Facebook risque une nouvelle fois d’être remise en cause. Pour l’heure, le milliardaire s’est seulement fait remontrer les bretelles au Congrès américain et au Parlement européen, mais le risque de la mise en place d’une régulation freinant la croissance du réseau social se rapproche de plus en plus. En dépit de la controverse autour de sa gestion des données privées, Facebook a vu son chiffre d’affaires bondir de 49% sur un an au premier trimestre, à 12 milliards de dollars. Quant au bénéfice net de la firme américaine, il s’est envolé de 63% sur les trois premiers mois de l’année pour atteindre 5 milliards de dollars.
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