Facebook : deux Français accusent le réseau social de plagiat après la sortie de Rooms
Quelle ne fut pas la surprise de Frank-David Cohen et Damien Rottemberg lorsqu’ils ont découvert le lancement de Rooms par Facebook via un article paru sur TechCrunch. Ces deux Français venaient de lancer il y a quelques semaines – le 18 septembre exactement – une application permettant de compartimenter son réseau social privé, baptisée Room. Voilà que le 23 octobre, Facebook annonce une application au fonctionnement, certes relativement basique, mais en tous cas très similaire, bien que le design, lui, soit différent. « Je ne crois pas à la coïncidence, l’équipe de Facebook a forcément vu qu’on existait, ils ne pouvaient pas l’ignorer. Il y a trop d’enjeux sur les applications, je ne peut pas croire qu’ils n’aient pas fait de veille. Le b.a – ba c’est de vérifier si d’autres applications portent déjà le même nom. J’en déduis qu’ils n’avaient strictement rien à faire du fait que nous existions déjà, sous le nom de Room » s’insurge Frank-David Cohen ce lundi matin par téléphone.
« Avant le lancement de l’application, on était frileux sur sa stabilité en cas d’utilisation par de nombreuses personnes, c’est pourquoi je n’en avais parlé dans un premier temps que sur mon mur Facebook. Et il se trouve que parmi mes amis Facebook, j’ai des personnes assez haut placées chez Facebook… » assure Frank-David Cohen. Il soutient également que des discussions avaient été parallèlement entamées pour lever des fonds aux Etats-Unis, et que l’information du nom de leur application a pu fuiter par ce biais et remonter aux oreilles de Facebook. Contactée ce lundi matin, le réseau social américain n’a – pour l’instant – pas donné suite à nos demandes d’interview ni commenté l’information.
« Ils nous empêchent d’exister ! »
Pour développer leur application Room, les deux Français qui s’étaient rencontrés sur les bancs de Dauphine ont créé une société aux Etats-Unis en mars dernier, puis demandé dans la foulée le dépôt de la marque « Room » auprès de l’INPI en France et de l’USPTO américaine (United States Patent and Trademark Office). Au printemps, ils avaient réalisé une première levée de fonds en amorçage auprès d’investisseurs comme Jean-David Blanc – fondateur d’Allocine – , Daniel Kahn – fondateur de Kahn & associés – et Hervé Bourgeois – VP de Cter. Objectif: financer la partie recherche et développement et pouvoir rapidement lancer l’application.
Aujourd’hui, le lancement de Rooms compromet sérieusement leurs projets. « Avoir de la concurrence confirme le marché, le problème vient du fait qu’il se soient appelé Rooms. En procédant ainsi, ils nous empêchent d’exister ! » lance celui qui avait déjà créé trois autres sociétés (Controle X, Faisonsaffaire.com et AboutMyStar). Une bataille juridique s’annonce, des avocats engagés par Room sont en train de préparer un dépôt de plainte aux Etats-Unis qui pourrait intervenir « dans les prochains jours ». « Nous disposons de données qui prouvent notre antériorité » rappelle Frank-David Cohen.
Ce n’est en tous cas pas le première fois que Facebook est accusé de plagiat, après avoir lancé des applications reprenant des concepts similaires à Snapchat et Instagram notamment. C’est en revanche la première fois que cette présumée copie va jusqu’au nom de l’application…
Lire aussi:
>> [Bon App’] Room, le réseau social qui segmente les chats par groupes privés
Le plagiat c’est la norme dans le monde des Startups, ce qui importe c’est la traction, surtout dans le B2C. Les mecs ont un peu rêvé, attaquer Facebook pour une histoire de nom et de concept similaire, par contre, ça leur fait une bonne publicité, merci Frenchweb.
> C’est en revanche la première fois que cette présumée copie va jusqu’au nom de l’application…
Euh… on dirait que non. Paper (par Facebook) a déjà crée des remous en utilisant le même nom que Paper (par 53). Source : http://news.fiftythree.com/post/75486632209/every-story-has-a-name-fiftythrees-story-began
Après Paper est Rooms sont des termes tellement usités que clamer l’exclusivité dessus devient compliqué. Si on veut jouer au jeu de celui qui remonte le plus loin, il y avait des chat-rooms avant Rooms…
Il y a plusieurs façon d’aborder le sujet. On peut notamment voir ça comme une opportunité incroyable pour créer une communauté rapidement sur la base de la notoriété de Facebook. A eux de créer la visibilité nécessaire pour en tirer profit.