Fake news : 6 outils pour les traquer
Par Franck Perrier, PDG de l'agence d'influence digitale Idaos et de la DigitalAcademy, formation et transformation digitale
Les députés viennent de voter en catimini la controversée loi dite “anti fake news”. Mais si on présente souvent cette lutte comme perdue d’avance, on dispose de plus en plus d’outils pour contrer la malinformation. A condition de vouloir s’en donner la peine.
Le plus sérieux : Factuel, le fact-checking de l’AFP
Petite phrase de politique ou engagement de campagne non tenue, info reprise en boucle par les médias, vidéo virale, sondage manipulé, chiffres bidonnés… En quatre langues – français, anglais, espagnol, portugais – Factuel est “consacré à la vérification et à la démystification des fausses informations propagées en ligne”. Le blog bénéficie de la force de frappe de l’AFP, et de ses correspondants présents dans 151 pays à travers le monde.
Le plus pédagogique : le Décodex, l’outil du Monde
C’est une base de données qui référence des centaines de sites qui indique en couleurs aux visiteurs la fiabilité des sources présentées dans l’info. Le but : encourager les internautes à vérifier une info avant de la partager. Mais le Décodex, outil développé par le service Les Décodeurs, c’est en réalité un trois outils en un : une extension à installer sur Chrome ou Firefox capable de démêler le vrai du faux en temps réel, un moteur de recherche si vous ne souhaitez pas installer l’extension, et enfin un bot Facebook qui lui aussi vous aide à vérifier les informations que vous lisez.
Le plus interactif : CheckNews, le service de vérification de Libération
CheckNews est né dans la continuité de Désintox, dont le but est de démonter les fausses infos. Son petit frère possède une dimension interactive qui fait son succès. L’internaute est invité à poser une question aux journalistes du service, qui s’occupent de vérifier les faits. Les près de 1000 questions auxquelles une réponse a été apportée sont consultables via un moteur de recherche interne.
Le plus image : TinEye, un outil de recherche d’image inversée
TinEye est le pionnier du secteur, lancé en 2008, bien avant que Google n’inclut la fonction dans Images. Créé à la base pour aider les photographes à débusquer les images volées, dorénavant cet outil sert également remonter le fil de photos utilisées hors contexte à des fins d’intox, jusqu’à leur source.
CitizenEvidence, monté par Amnesty International fonctionne de la même manière, mais pour les vidéos uploadées sur YouTube.
Un peu technique d’utilisation mais capable de dire si une photo a été modifiée, il convient de citer Fotoforencics.
Et si vous réalisiez votre propre fact-checking ?
Cela nécessite un peu de temps et de méthode mais c’est tout à fait possible. Voici quelques conseils.
– Identifier la source qui diffuse l’info : site d’info, parodique, complotiste…
– Analyser la construction de l’info et faites des recherches sur les données disponibles: noms de lieux, dates, personnes…
– Examiner ce qui accompagne l’info: images, vidéo, infographie…
– Etre attentif aux détails sur une photo ou dans une vidéo : météo, tenue des protagonistes, arrière-plan, témoignage direct ou secondaire…
A savoir :
Juste avant l’élection présidentielle française de 2017, huit médias français ont conclu un accord avec Facebook pour tenter de limiter la propagation de fake news sur le réseau social. Il s’agit de Le Monde, l’Agence France-Presse, BFM-TV, France Télévisions, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes. Un dispositif identique existe dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne. Ainsi, depuis un et demi on peut signaler un lien menant à une info que l’on considère peu fiable. Les médias partenaires, qui bénéficient du soutien financier de Facebook, peuvent alors l’analyser.
Le contributeur :
Franck Perrier
PDG de l’agence d’influence digitale Idaos et de la DigitalAcademy, formation et transformation digitale.
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