Festival OFF d’Avignon: quels résultats sur le Web?
A la veille de la clôture du 50e OFF d’Avignon le 26 juillet, nous avons voulu approcher ce festival par le prisme du Web. Posons d’abord le décor avec les données de base : 1 336 spectacles (notamment 998 représentations théâtrales, 125 représentations musicales) donnés sur 127 lieux dont 116 théâtres, 300 000 spectateurs, 52 000 abonnés qui achètent la carte de réduction du OFF et qui assistent à 13 spectacles en moyenne, des retombées financières sur l’ensemble du festival de plus de 100 millions d’euros.
Qu’en est-il des chiffres du Web ?
Pour la période du 29/5 au 19/7, la direction du OFF nous a fourni les chiffres suivants : près de 239 000 visiteurs uniques sur avignonleoff.com (26% d’augmentation par rapport à 2014), 8 minutes en moyenne par session et 20 000 places vendues sur ticket’OFF.
Quant aux contenus dédiés mis en ligne : 202 bandes annonces de spectacles sur tv.avignonleoff.com, 142 VidéOFF (1 minute pour présenter son spectacle). Et sur les réseaux sociaux : 23 000 likers sur la page Facebook, 8135 followers du compte Twitter et 634 abonnés sur Instagram.
Les applications mobiles commencent timidement à s’installer avec 3 000 téléchargements pour iOS et 1 500 pour Android. L’achat, même via le smartphone, nécessite l’impression de la contremarque. Il n’y a pas encore d’intégration avec Passbook. Nous pensons aussi que les réseaux sociaux pourraient être encore plus exploités en permettant par exemple aux spectateurs de liker le spectacle qu’ils viennent de voir.
Le Web au service du festival
Airbnb nous indique qu’il y a, pendant le festival, quatre fois plus de demandes de locations sur Avignon comparativement au reste de l’année. Blablacar nous fait part de près de 2 000 trajets Blablacar vers Avignon entre le 4 et le 20 juillet. Cela représente une progression de plus de 100% par rapport à l’année dernière.
Par contre, point de Uber pour les festivaliers : la direction de Uber France nous a confirmé qu’Avignon ne fait pas partie des 10 villes françaises dans lesquelles le service Uber est proposé.
Le Web s’installe aussi dans les contenus. Entendu dans cette lecture musicale Et vivre était sublime des « Garçons Manqués » Nicolas Rey et Mathieu Saïkaly à La Manufacture :
Imaginez-vous, dans 20 ans, quelques gamins discutent dans une cour d’école :
« Et toi tes parents ils se sont connus où ?
– Moi sur magicworld.com
– Moi sur Twitter
– Moi sur Tinder
– Moi sur Facebook
– et toi ?
– moi… (hésitant) …dans la rue
– Dans la rue, t’es sûr ?
– Oui, oui
– Oh le ringard ! Ses parents se sont rencontrés dans la rue !
Il ne faut pas se laisser méprendre par cette digression : la majorité du spectacle est composée de lectures de textes d’Albert Cohen, Oscar Wilde, Sacha Guitry… entrecoupées de chansons, interprétées par la troublante voix de Mathieu Saïkaly, de Bob Dylan, George Michael, Johnny Cash, Boris Vian…
Des références au Web, il y en avait aussi dans le show du « youtubeur » aux 6,2 millions d’abonnés Norman Thavaud (Norman fait des vidéos) qui est venu se frotter de près à la profession après avoir attiré plus de 150 000 spectateurs dans sa tournée de tous les Zenith de France. Le cahier des charges de l’auteur n’est pas simple puisqu’il faut intéresser un public très jeune (CE1), des ados, des parents et même des grands-parents. Il en résulte un spectacle plaisant, mais qui ne reste pas gravé dans les mémoires.
Dans un style plus impertinent et cinglant, notons Frédéric Fromet, ingénieur en informatique recyclé dans la chanson drôle et méchante. Il s’est fait connaître notamment par son passage tous les vendredis dans l’émission Si tu écoutes j’annule tout sur France-Inter.
A le voir, on le pense timide et bien-pensant. Une fois qu’on l’écoute, on reste bouche bée par son impertinence et la causticité des propos. Il fait souvent allusion au net, notamment dans la complainte des personnes qui ne trouvent pas de connexion internet ou dans la balade où il raconte qu’il a trouvé sa mère dans une vidéo sur un site… pornographique !
Et pour conclure, voici quelques recommandations de spectacles qui ont de bonnes chances de croiser votre chemin à Paris ou en province :
Dans les favoris :
- Les chatouilles de et par Andréa Bescond,
- Le cercle des illusionnistes d’Alexis Michalik
Et aussi :
- Les vibrants de Aïda Asgharzadeh
- Sur la page Wikipédia de Michel Drucker il est écrit que ce dernier… d’Anthony Poupard
- Le cas de la famille Coleman de Claudio Tolcachir, mis en scène par Johanna Boyer
- Fromage de tête, conçu par Mickaël Chouquet, Cécile Coustillac, Balthazar Daninos
- et Léo Larroche
Marc Kawam
« Je suis né au Liban. Arrivé à Paris en pleine guerre civile, découverte d’un Mitra 15 au lycée Jacques Decour (Paris 9e) dans le cadre d’un projet expérimental d’introduction de l’informatique dans l’enseignement du second degré. Cette expérience presque mystique me dévie de mes intentions de carrière dans la réalisation cinématographique. S’en suivent des études à l’Université hébraïque de Jérusalem, le service militaire, puis la chance d’accompagner le développement commercial de l’Internet en Israël avec l’octroi à ma première société de la distribution des logiciels Netscape (du temps où le navigateur et le socket TCP/IP étaient payants…).
Depuis lors j’ai participé à diverses entreprises entrepreneuriales : BackWeb (content push), iPIN/Valista (micro-paiements), Odiogo (vocalisation de contenus). En 2010, je fonde avec Thierry Noisette et Damien Douani le cycle de conférences InnoNapo, Innovation au Napoléon. J’accompagne aujourd’hui quelques start-up dans leur développement stratégique et commercial ».
LinkedIn : Marc Kawam
Twitter : @marckawam