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FinTech : les institutions financières européennes sont-elles prêtes à embrasser l’open banking ?

Les institutions financières européennes montent en puissance dans l’open banking. En effet, 63% d’entre elles assurent que leurs investissements dans ce secteur ont augmenté depuis l’année dernière, selon une étude YouGov pour la start-up suédoise Tink, qui permet aux banques et aux FinTech d’enrichir plus rapidement leur offre de services financiers. Dans le cadre de celle-ci, 290 dirigeants de services financiers dans 12 pays européens, dont la France, ont été interrogés en début d’année.

La médiane des investissements dans l’open baking réalisés par les institutions financières européennes se situe entre 50 et 100 millions d’euros, avec des dépenses dépassant 100 millions d’euros pour près de la moitié (45%) d’entre elles. Le Portugal et la France apparaissent comme les deux pays européens dans lesquels sont alloués les plus gros budgets consacrés à l’open banking.

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Dépenses consacrées à l’open banking par pays en Europe. Crédit : Tink & YouGov.

64,5% des établissements financiers françaises dépensent plus de 100 millions d’euros dans l’open banking

Au Portugal, 70% des institutions financières dépensent plus de 100 millions d’euros pour ne pas rater la «révolution de l’open banking». Cette part atteint 64,5% en France. «Les investissements réalisés par les institutions financières françaises montrent que l’open banking est un élément essentiel de leur stratégie globale. Dès lors, la multiplication des cas d’usage va se développer. L’open banking annonce déjà l’open financier !», s’enthousiaste Jérôme Albus, directeur régional France & Benelux de Tink. Les établissements portugais et français, ainsi que les autres institutions financières européennes, sont principalement motivés par la possibilité d’améliorer l’expérience client (44%), de moderniser leur système informatique (39%) et d’optimiser les processus bancaires (34%).

Si la plupart des établissements financiers interrogés estiment que l’ancienneté des systèmes IT en place (33%) et les contraintes réglementaires (31%) constituent des freins à leurs investissements dans l’open banking, ils sont néanmoins 50% à penser qu’il faudra moins de quatre ans pour obtenir un retour sur investissement sur ce segment. Une part qui grimpe même à 55% en France. Plus des deux tiers des institutions financières européennes (69%) indiquent même s’attendre à ce que les avantages engendrés par l’open banking l’emportent sur les efforts financiers consentis en moins de cinq ans.

Temps du retour sur investissement dans l’open banking par pays en Europe. Crédit : Tink & YouGov.

Parmi ces avantages, on retrouve sans surprise l’augmentation des revenus engendrée par les nouveaux clients (44%), la création de revenus complémentaires tirés de nouveaux produits et services (39%) et la monétisation des données grâce à l’offre d’API et de services aux développeurs (37%). En France, c’est la réduction des coûts d’intégration des clients qui apparaît comme le principal indicateur de performance en matière de rentabilité (55%). «L’ampleur de ces investissements prouve que l’open banking est passé du stade de défi lié à la mise en conformité à celui d’opportunité commerciale dans l’esprit des institutions financières. L’open banking est ainsi devenu une partie constitutive de la transformation numérique des institutions financières et a été intégré à toutes les strates de l’organisation. C’est également un élément crucial pour accroître les revenus et se différencier en matière d’engagement et d’expérience client», estime Daniel Kjellén, co-fondateur et CEO de Tink, qui a levé 90 millions d’euros en janvier pour poursuivre son expansion à l’international et proposer de nouveaux services sur sa plateforme d’open banking.

Open banking, mode d’emploi

La «révolution de l’open banking» a été rendue possible par le Parlement européen avec l’adoption en novembre 2015 de la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2). Entrée en vigueur en janvier 2018, celle-ci vise à moderniser les services de paiement, en obligeant les banques à rendre accessibles les données de leurs clients via des API, sous réserve de leur consentement, à des entreprises tierces, à l’image d’applications comme Lydia. Cette ouverture des données doit ainsi permettre à ces acteurs tiers de développer de nouveaux services financiers aux clients des banques.

Avec cette approche, il est possible d’assembler des services financiers comme un simple de jeu construction. A terme, un consommateur pourrait ainsi construire de A à Z sa propre offre de services financiers via de multiples fournisseurs sans rencontrer de difficultés. Au-delà de simplifier le partage de données entre les différents acteurs du secteur bancaire, l’open banking va ainsi permettre aux consommateurs de construire un écosystème de services à la carte, parfaitement adapté à leurs besoins. L’engouement pour ce secteur donné lieu à plusieurs opérateurs d’envergure cette année, à l’image du tour de table de 40 millions d’euros de Lydia et du rachat de la FinTech américaine Plaid par Visa pour 5,3 milliards de dollars.

Lire aussi : Comment l’open banking redistribue les cartes dans le secteur bancaire

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