FinTech : Lydia lève 72 millions d’euros auprès d’Accel et Tencent
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Dans une année marquée par la crise du coronavirus, qui accélère considérablement la transition vers une société «cashless» et favorise l’essor de nouveaux services financiers numériques, Lydia veut surfer sur la vague de l’open banking pour passer la vitesse supérieure. Dans ce sens, la FinTech française avait bouclé en début d’année un tour de table de 40 millions d’euros mené par le géant chinois Tencent. Les actionnaires historiques, à savoir CNP Assurances, XAnge et New Alpha, avaient également participé à l’opération. Ces même actionnaires, y compris Tencent, ont décidé de remettre au pot en injectant 72 millions d’euros de plus dans l’entreprise tricolore. Cette extension porte la série B de Lydia à 112 millions d’euros.
Ce nouvel apport financier porte cependant le sceau d’Accel, puisque la FinTech française a tapé dans l’œil d’Amit Jhawar, associé du fonds d’investissement américain et ancien patron de Venmo, application de transfert d’argent peer-to-peer rachetée par PayPal en 2013. Et Lydia lui «rappelle beaucoup Venmo»… Dans ce contexte, il a pris les choses en main pour faire entrer Accel au capital de la start-up parisienne. C’est désormais chose faite. Il pourra désormais suivre de plus près les avancées de Lydia depuis son siège au conseil d’administration. Les planètes sont d’autant plus alignées, dans la mesure où la start-up française ambitionne de devenir «le PayPal de la nouvelle génération mobile».
Lydia veut devenir «la première super-application financière en Europe»
Lancée en 2013 par Antoine Porte et Cyril Chiche, l’application Lydia a été popularisée par sa fonctionnalité de remboursement entre particuliers. La start-up parisienne a depuis étendu son champ d’action en permettant à ses utilisateurs de regrouper leurs comptes bancaires sur une seule application, de faire des virements bancaires, de créer des cagnottes en ligne, de programmer des paiements récurrents (pour payer son loyer par exemple) ou encore de payer avec son smartphone via Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay ou par QR code. Pour se rémunérer, Lydia prélève une commission de 1,9% du montant collecté sur chaque transaction auprès des commerçants qui acceptent les paiements via l’application.
Disponible gratuitement à ses débuts, l’application s’est dotée début 2018 d’une offre payante (et sans commission prélevée), Lydia Premium, pour doper ses revenus. Ce service permet notamment de bénéficier de cartes virtuelles pour les paiements en ligne et de disposer d’une carte Mastercard qui remplace toutes les autres cartes bancaires. Une manière pour Lydia de rivaliser avec les néobanques comme N26, Revolut et Orange Bank qui ont actuellement le vent en poupe face aux banques traditionnelles qui tentent de rattraper leur retard sur les fers de lance de la FinTech. Pour se différencier, la start-up française propose également d’autres produits financiers, comme l’assurance habitation dans le cadre d’un partenariat avec Luko ou encore le crédit à la consommation avec Younited Credit.
En se diversifiant de la sorte, Lydia veut devenir «la première super-application financière en Europe», selon Cyril Chiche, co-fondateur et CEO de Lydia. En effet, l’objectif est d’en faire une applications dite «méta-bancaire» qui permet d’accéder et de gérer depuis une seule interface l’ensemble de ses comptes et divers services bancaires. Une ambition rendue possible par la démocratisation de l’open banking, accélérée par la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2).
Lydia et Tink, partenaires à la trajectoire similaire
A ce jour, Lydia revendique 4 millions d’utilisateurs en Europe. Positionnée sur un marché français occupé par des solutions comme Paylib et Lyf Pay, l’application a également été déployée à l’automne 2017 au Royaume-Uni, en Irlande, en Espagne et au Portugal. Une expansion européenne qui n’est cependant pas simple, puisque la société s’est retirée cette année du marché britannique, suivant ainsi les pas de N26 qui a également jeté l’éponge outre-Manche. Si la raison officielle de ce retrait n’est autre que le Brexit, ce départ est en réalité imputable à une concurrence trop rude qui nécessite des coûts marketing trop lourds pour se démarquer. Mais qu’importe, Lydia entend s’appuyer sur les 112 millions d’euros levés cette année pour lancer l’application dans de nouveaux pays européens en 2021.
Pour accélérer son développement à l’échelle européenne, Lydia a d’ailleurs noué en octobre un partenariat avec Tink, start-up suédoise qui permet aux banques et aux FinTech d’enrichir plus rapidement leur offre de services financiers, pour bénéficier de sa plateforme d’open banking et ainsi ajouter de nouveaux services financiers pour ses utilisateurs. «Dans un premier temps, les services d’agrégation de comptes et d’initiation de paiements de Tink seront intégrés à l’application, avec les objectifs suivants : améliorer la façon dont les utilisateurs connectent leurs comptes bancaires à Lydia, gèrent les bénéficiaires de virements (récupération des bénéficiaires auprès de leurs banques, ajout de nouveaux bénéficiaires depuis Lydia), et initient des paiements, le tout sans quitter l’application», indique Lydia.
Le rapprochement entre ces deux sociétés n’a rien d’étonnant dans la mesure où elles suivent la même trajectoire. Comme Lydia, Tink a bouclé un tour de table en début d’année avant d’annoncer une extension en décembre. En janvier, la start-up scandinave avait levé 90 millions d’euros, avant d’en recevoir 85 millions supplémentaires il y a quelques jours, soit 175 millions d’euros levés sur l’ensemble de l’année 2020. La «révolution de l’open banking» ne fait que débuter, et Lydia et Tink entendent bien en profiter pour devenir les leaders européens en la matière.
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Lydia : les données clés
Fondateurs : Antoine Porte et Cyril Chiche
Création : 2013
Siège social : Paris
Secteur : FinTech
Activité : paiement mobile
Financement : 72 millions d’euros en décembre 2020, 40 millions d’euros en janvier 2020, 13 millions d’euros en février 2018…
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