FinTech : pourquoi Visa s’associe à la startup africaine Paga ?
Pour les spécialistes mondiaux des paiements, l’avenir passe par l’Afrique. Dans ce sens, le géant américain Visa vient de conclure un partenariat avec la start-up nigériane Paga, qui développe une application de paiement. L’accord ne prévoit pas d’investissement dans la société africaine, mais il devrait permettre de générer des volumes de paiement plus importants pour les deux entreprises.
Fondée en 2009 par Jay Alabraba et Tayo Oviosu, la start-up Paga a mis sur orbite une application de paiement mobile qui permet d’effectuer des transferts d’argent, de régler ses achats chez les commerçants ou encore de payer ses factures. Pour les personnes ne disposant pas de téléphones portables, elles ont la possibilité d’accéder au service via des agents locaux positionnés dans des kiosques. A ce jour, la jeune pousse basée à Lagos revendique plus de 14 millions de clients au Nigeria.
Le Nigeria et l’Éthiopie, les deux pays les plus peuplés d’Afrique
Cependant, l’application, qui se rapproche de ce que fait Lydia en Europe, n’est pas limitée au marché nigérian. En effet, la société cherche à étendre ses activités en Afrique de l’Ouest et au-delà. En janvier, Paga a ainsi mis la main sur la société éthiopienne Apposit pour se développer dans ce pays d’Afrique de l’Est. L’Éthiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 109 millions d’habitants, derrière le Nigeria et ses 200 millions d’habitants. Paga a également ouvert un bureau au Mexique pour déployer son service de paiement mobile cette année. Une expansion à l’international qui traduit les ambitions de la start-up de devenir une plateforme FinTech de référence dans les pays émergents.
Cette approche a séduit Visa, qui veut gagner du terrain en Afrique en tissant une toile de partenariats avec les start-up les plus prometteuses du continent. La FinTech a actuellement le vent en poupe de l’autre côté de la Méditerranée puisqu’il s’agit du secteur le mieux financé de la Tech africaine. En effet, les FinTech africaines ont capté 41,4% des investissements du continent en 2019, soit 836 millions de dollars, selon les données du fonds Partech Africa. Le marché financier africain, et plus précisément bancaire, représente ainsi une belle opportunité. «La pénétration de la banque de détail en Afrique ne représente que 38% du PIB, soit la moitié de la moyenne mondiale pour les marchés émergents», rappelait McKinsey dans un rapport publié en 2018.
La FinTech, secteur le mieux financé de la Tech africaine
Plus de 60% des investissements réalisés au Nigeria sont concentrés dans la FinTech. Ainsi, il n’est pas surprenant que la première licorne nigériane soit une FinTech : Interswitch. Cette dernière gère une infrastructure de paiement et fournit des des services transactionnels dans différents pays africains. En novembre 2019, l’entreprise a levé près de 200 millions de dollars auprès de Visa. Le rival du géant des cartes de paiement, à savoir Mastercard, nourrit également de fortes ambitions en Afrique. Illustration l’an passé avec un investissement de 56 millions de dollars dans Jumia pour développer des services financiers à travers le réseau de clients du leader africain du commerce en ligne.
Sur un continent africain où des millions de personnes s’affranchissent des banques pour effectuer leurs dépenses quotidiennes, c’est le numérique, porté le fort taux de pénétration du mobile, qui a pris le dessus pour fournir des services financiers à la population locale. Une aubaine que Visa et Mastercard entendent exploiter pleinement, ainsi que d’autres acteurs, comme Orange qui revendique 18,2 millions de clients actifs pour Orange Money, son service de transfert d’argent et de paiement mobile lancé en 2008.
Lire aussi :
- Pourquoi la FinTech africaine est en pleine ébullition
- Tech africaine : des investissements records portés par les FinTech
- EDEN AI lève 3 millions d’euros pour démocratiser l’accès à l’IA en entreprise - 21/11/2024
- Plan marketing 2025 : la méthode de Maxime Baumard pour structurer la stratégie B2B de PENNYLANE - 21/11/2024
- Freqens lève 3 millions d’euros pour accompagner les équipes achats dans leurs décisions. - 21/11/2024