FrenchTech: des licornes pour financer le Fonds national d’amorçage dédié à l’innovation
AFP
Le Fonds national d’amorçage (FNA) créé il y a dix ans pour aider à la formation d’un écosystème français de start-up innovantes, est aujourd’hui financièrement soutenu par une poignée de licornes, a indiqué mardi Bpifrance. Au total depuis 2011, 1,1 milliard d’euros ont été mobilisés par le programme investissement d’avenir, dont la gestion a été confiée à la banque publique, au titre du FNA. Sur cette somme, 750 millions ont été décaissés. Sur 600 entreprises investies, 110 sont sorties du dispositif. Parmi ces dernières, 60% avaient une valorisation inférieure à l’argent qui y avait été placé, et 40% ont été liquidées, ce qui montre qu’il s’agit d’investissements risqués. Et 60% des sociétés soutenues ne réalisaient aucun chiffre d’affaires à leur entrée dans le FNA.
«Il suffit d’avoir une demi-douzaine de licornes»
Mais le dispositif dans son ensemble est loin d’être déficitaire puisque la valorisation actuelle du portefeuille du FNA est supérieure de 90% à l’argent qui y a été injecté. En outre, les deux tiers des 37 fonds souscrits par le FNA ont rapporté de l’argent à leurs investisseurs. « Il suffit d’avoir une demi-douzaine de licornes pour redresser massivement la performance globale » du système, a expliqué le directeur général de Bpifrance Nicolas Dufourcq lors d’une conférence de presse. Une licorne est une start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. M. Dufourcq s’est félicité d’une « baisse du ratio d’emprise de la puissance publique » sur le FNA, qui avait été conçu au départ comme une aide d’État nécessitant l’aval de la Commission européenne.
Parmi les projets soutenus, 345, soit 60% du total, sont des innovations de rupture (DeepTech), dans des secteurs aussi variés que la cybersécurité, les biotechnologies pharmaceutiques ou industrielles, la médecine (MedTech), l’agriculture et l’alimentation (FoodTech) ou encore les équipements informatiques (Hardware). La deeptech pèse aussi 70% des montants investis par les fonds du FNA, avec 557 millions d’euros. Depuis dix ans, « la durée de l’amorçage a été réduite », un nombre croissant d’entreprises intéressant des investisseurs privés à un stade précoce de leur développement, avec parfois un « risque de prédation », a encore expliqué le directeur général de Bpifrance.
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