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[Frenchweb Day IoT] «On ne vendra plus un objet une fois, on vendra une expérience continue» Elodie Bongrain (Fabernovel)

Ils sont les prochains speakers du FrenchwebDay IoT du jeudi 11 février. Chaque jour, retrouvez le portrait «100% IoT» de l'un de nos intervenants.

Aujourd'hui, Elodie Bongrain, Spécialiste IoT chez Fabernovel. Sa vision, pourquoi l'IoT, quoi dans l'Iot, et son entreprise coup de coeur dans le secteur.

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«L'IoT, la prochaine révolution»

Ces dernières années, nous avons vu la connexion et la personnalisation intégrer nos objets du quotidien. Darty fidélise ses clients avec un bouton, Nest rend le chauffage intelligent, Apple s’attache à vos baskets et à votre poignet. Cette mutation est à notre porte et il ne se passe plus une semaine sans un nouvel article ou colloque enthousiaste sur le sujet des objets connectés. 

Mais, ne nous voilons pas la face, aujourd’hui, le niveau de qualité global des objets connectés est souvent décevant, la valeur réelle des produits est difficilement perceptible et les produits proposés de plus en plus fréquemment qualifiés de gadgets. Depuis 2014, les bracelets de quantified self ont tendance à rester de plus en plus dans les tiroirs ou à passer à la machine à laver.

Dans ce contexte, tout bon chef de produit réfléchirait à deux fois avant d’aller défendre à sa direction un projet d’objet connecté nécessitant d’investir des sommes non négligeables. De la même façon, aucune direction générale sensée ne s’embarquerait dans un projet d’objet connecté. Pourquoi le ferait-elle ? 

Pourtant je pense que si les entreprises réussissent à penser plus en termes de création de valeur et d’expériences complètes intégrants produit et service, la connectivité des objets sera effectivement un levier de « service et de business » incroyable qui apportera entre autres les révolutions suivantes : 

  • On ne vendra plus un OBJET une fois, on vendra une expérience continue, personnalisée, durable dans le temps, polymorphe. Il sera question de service rendu, l’objet sera avant tout un outil et plus une finalité. Nous allons vers une révolution totale de la relation client, et ce dans tous les domaines. Les marques seront capables d'instaurer une relation continue avec leurs utilisateurs, puisque là où la relation s'arrêtait avant l'acte d'achat, elle est aujourd'hui prolongée à travers l'utilisation.

 

  • Les produits seront en version "beta perpétuelle" et pourront toujours être améliorés. 

 

  • Une autre révolution est celle des business model. Ils vont murir, s’inventer, exploser. Aujourd’hui, le plus mature nous parait le business model de la performance, qui est particulièrement pertinent dans des domaines comme l’énergie, le bâtiment et l’industrie. Le modèle est complètement exploité par General Electrics: en effet, depuis 2011 une partie de son chiffre d'affaires n'est plus directement lié à la vente de moteurs d'avions mais à la performance de ses turbines. Ainsi, ce n'est pas le nombre de moteurs vendus qui définit le chiffre d'affaires du groupe mais des critères de performance du matériel comme  le nombre de temps d'arrêt dans l'année ou le nombre de km parcouru par an par les avions équipés.  

 

  • La dernière révolution que je vois est une révolution de la nature des attentes utilisateurs. Grâce à la connectivité, la data et le reste, nous serons en mesure de répondre aux attentes les plus profondes des utilisateurs : la simplicité, la pertinence et la réactivité personnalisée des services et des objets, et ce à tout moment. Moins d’anticipation, plus d’intelligence artificielle pour réagir en temps réel selon des systèmes infiniment complexes. Tout ça pour des réponses simples et précises.  Aujourd'hui les attentes des utilisateurs ont évolué et il faut répondre à ces nouveaux besoins. Par exemple dans le secteur de la santé, nous assistons à une individualisation de la santé, à une réappropriation par le patient capable de suivre en temps réel des indicateurs sur son état de santé (qui pour le coup devient de moins en moins patient…). Aujourd'hui 35% des américains googlent systématiquement leurs symptômes.

 

Pourquoi l’IoT?

Je pense que nous avons passé la dernière décennie à construire un monde parallèle, un monde virtuel, dématerialisé et qui nous a permis de faciliter nos vies, de gagner du temps, de nous connecter. Mais aujourd’hui, on se rend compte que le monde virtuel a progressé, alors  que notre monde réel lui, est resté le même. Que les avantages d’utilisation, les gains de temps, le confort et la performance que l’on trouve sur nos smartphones et ordinateurs n'ont pas pénétré pas dans notre monde physique. 

Il faut réussir à bâtir des ponts entre ce monde physique et ce monde numérique. Et c’est ça la promesse de l’IoT, apporter le bénéfice du digital dans notre monde réel.  L’envie et le potentiel sont là, à la fois du côté des entreprises et des consommateurs, mais ils faut encore réfléchir à la bonne façon de le faire. 

Designer un objet connecté, c’est avant tout concevoir le service qui l’entoure, c’est concevoir sa « connectivité ». A quoi il se connecte ? Pourquoi faire ? Qui en tire les bénéfices ? C’est un un sujet qui nous passionne…

Quoi dans l'IoT?

Nous suivons l’ensemble de l’écosystème, que nous découpons néanmoins en 3 grandes familles qui ne nous « parlent » pas des mêmes choses : 


Bien sur les start-up, celle qui naissent, celles qui meurent, celles qui deviennent plus que des start-up.

  • Nest, parce que c'est l'exemple parfait d'un produit classique "un thermostat", un produit initial avec peu de valeur ajoutée, qui est réinventé à travers la connectivité. Nest est devenu le produit typique de l'internet of things en étant sur trois propositions de valeur clés du secteur : une centrale domotique, un assistant personnel et une solution de gestion énergétique.

 

  • Sigfox, est la solution française reine sur le marché des protocoles de communication pour IoT. Alors que la 5G est encore à définir, l'ensemble des acteurs de la communication s'allient pour déterminer les standards de demain.

 

Mais aussi, les PME qui changent leur modèle pour le connecté, qui proposent de nouveaux produits et de nouveaux services plus que jamais performants dans des contextes souvent assez spécifiques.  

John Deere est un acteur présent sur un secteur particulier mais très prometteur de l'IoT: l'agriculture. C’est un fabuleux exemple de transformation d'un produit par la connectivité. C'est l'exemple du produit (un tracteur) qui devient un service (un tracteur intelligent et connecté) puis qui s'intègre dans une plateforme de services où tout est connecté (les systèmes d'irrigation, les sources d'eau, la météo, le prix des commodités…)

Les grandes entreprises, ce qu’on appelle des "uses cases" qui sont remarquables par la pertinence de ce qu’elles ont mis en place. Celles qui dépassent l’anecdotique, le buzz pour faire réellement évoluer l’ensemble de leur business. Et elles sont en fait assez peu.

  • Omron, l'exemple d'un industriel japonais qui initialement fabriquait des thermomètres, tensiomètres… et qui maintenant pense la connectivité de ses produits notamment au travers de la collecte d'informations. Aujourd'hui l'ensemble des données des patients issues d'appareils OMRON (pression sanguine, thermomètre, etc.) sont récupérées et analysées, avant d'être ensuite revendues – après avoir été anonymisées – aux praticiens, aux hôpitaux, et à l'Etat.

 

  • General Electrics, c'est la vision de l'industrial internet of things (IIoT) qui transforme les machines pour qu'elles puissent collecter, stocker, échanger des données en M2M (Machine To Machine). C'est la mariage de l'analyse big data et de l'ingénierie industrielle.

 

Son coup de coeur

Plutôt que dans des entreprises précises, j’aime regarder les secteurs où il me semble que la connectivité des choses va apporter des services à forte valeur ajoutée.

  • Notamment dans la santé. La commission européenne estime que le marché de la e-santé représentera 17 milliards de dollars en 2017, 75% des britanniques cherchent des informations de santé sur le net, il y a près de 100 000 applications mobiles sur la santé (Deloitte). C'est un marché qui est clairement en pleine croissance, et il ne se passe plus une journée sans que l'on voit sortir un pilulier, des lunettes, lentilles, thermostat connectés… 

 

  • La voiture est sans aucun doute un sujet fort et en pleine émergence. C'était un thème phare du CES 2016 qui concerne de très nombreux acteurs. La partie infotainment (musique et vidéo) est la plus connue avec Carplay et Android Auto mais la voiture connectée c'est aussi mieux connaitre le conducteur (pour lui fournir des services de sécurité et d'assurance adaptés) et mieux connaitre sa voiture (pour assurer une maintenance aussi préventive que possible). 

 

  • Avec mon approche de designer, je m’intéresse beaucoup à l’expérience et au parcours utilisateur. Avec cette perspective et en observant les grands mouvements de marché, il est possible d’identifier des manques que peuvent combler les IoT. Par exemple, un phénomène mondial comme Airbnb, demande aujourd’hui toute une logistique (de remise de clé, de nettoyage, de sécurité…) qui étaient hier assurée par les employés d’un hôtel. Cette logistique est souvent chronophage pour les propriétaires et les locataires. Donc tous les objets qui permettent de l’alléger (comme les serrures connectées qui s’ouvrent à distance) vont se développer en marchant dans les traces de ces nouvelles plateformes. Airbnb n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

 

  • Enfin, je pense que le domaine des Industrial IoT est un secteur qui a beaucoup d’avenir et où il n’est pas question d’adoption utilisateur, mais simplement d’efficacité. Et en regardant les réussites comme celle de General Electrics, on se rend bien compte que les résultats sont au rendez-vous. Je suis convaincue que tous les chefs d’entreprise vont rapidement se rendre compte de l’opportunité qui se présente devant eux, et que la première révolution des IoT sera industrielle.

 

Elodie Bongrain, interviendra lors du Frenchweb Day IoT.

Pour voir la page dédiée à l'événement, cliquez-ici.

Pour vous inscrire, cliquez-ici. Profitez jusqu'au 28 janvier du tarif early bird, 250€ HT au lieu de 350€ HT.

 

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