Fret routier : l’Europe, un marché trop difficile à conquérir pour Uber ?
Interview de Maxime Legardez, fondateur et CEO d’Everoad
En mars 2019, Uber annonçait le lancement d’Uber Freight, son application exclusivement dédiée au transport routier de marchandises, sur le continent européen. Lancée en mai 2017 aux États-Unis, l’application Uber Freight fonctionne exactement sur le même modèle que l’application classique de VTC et reprend d’ailleurs le même design. La plateforme permet ainsi de mettre en relation les entreprises ayant besoin de livrer des marchandises et les camionneurs indépendants ou non. Après avoir éprouvé son modèle sur son marché domestique, Uber entendait alors se faire une place de choix sur un marché du fret routier européen estimé à 400 milliards d’euros.
Pourtant, 18 mois plus tard, Uber a décidé d’abdiquer en cédant les activités européennes d’Uber Freight au groupe allemand Sennder. Au cours de ces derniers mois, ce dernier s’est montré particulièrement actif puisqu’il a notamment racheté son rival français Everoad en juin dernier. Lors de ce rapprochement, Maxime Legardez, fondateur d’Everoad, indiquait alors que Sennder visait le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2024.
Le fret routier, un marché très différent des VTC
Cet objectif semble encore plus à la portée de l’entreprise allemande avec le rachat de la branche européenne d’Uber Freight dans le cadre d’une transaction réalisée via un échange d’actions. Dans ce cadre, Uber détiendra une participation minoritaire dans Sennder. Un procédé qui rappelle celui employé par la firme américaine avec Didi Chuxing pour se retirer du marché chinois des VTC.
Si l’Europe a été un marché facile à conquérir pour Uber avec son offre de base, les VTC, l’équation est bien plus complexe sur le marché du fret routier. Et pour cause, transporter des marchandises n’est pas aussi simple que transporter des personnes. De plus, le marché européen est fractionné, avec plusieurs milliers de PME opérant dans le secteur sur le Vieux Continent. «Dans ce secteur, il n’y a de la place que pour quelques très gros acteurs», estime Maxime Legardez, qui nous explique les raisons qui ont poussé Uber Freight à céder ses activités européennes à Sennder.
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