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[FW500] Comment Bruce digitalise le marché de l’intérim face à Adecco et Manpower

Interview d'Adrien Moreira, co-fondateur et CEO de Bruce

Actuellement en pleine reconfiguration, le marché du travail n’a jamais été aussi flexible et international. Pour autant, dans ce contexte de grande mobilité professionnelle et des nouvelles manières de travailler (coworking, télétravail…), le segment de l’intérim n’a pas encore pleinement embrassé l’ère du digital, la faute à des géants du secteur, Adecco, Manpower et Randstad en tête, qui ont tardé à opérer leur transformation numérique. Une brèche dans laquelle n’ont pas hésité à s’engouffrer des start-up pour dépoussiérer un secteur reposant encore sur un fonctionnement très archaïque. 

Parmi ces nouveaux acteurs, Bruce a mis sur pied une plateforme pour permettre aux entreprises d’avoir plus facilement recours au travail temporaire, de type CDD et intérim. Fondée en 2015 par Adrien Moreira et Henrik Perrochon, la société reprend les codes du matching qui ont popularisé les applications de rencontres pour les transposer sur le marché de l’intérim afin de dénicher le travailleur temporaire le plus adapté au besoin du client.

L’intérim, un marché de 27 milliards d’euros en France

A l’inverse des agences d’intérim classiques, Bruce se veut entièrement digital. En effet, de l’entretien, qui s’effectue en visioconférence, à la finalisation du contrat de travail, signé électroniquement, le processus est totalement dématérialisé. Dès qu’une mission correspond aux envies et aux disponibilités d’un candidat, ce dernier, averti par une notification en temps réel, peut aussitôt l’accepter ou la refuser. De son côté, l’employeur peut laisser Bruce sélectionner le meilleur profil ou bien visionner le CV vidéo des candidats pour faire son choix. La notation des profils aide également les employeurs dans leur processus de recrutement. Pour se rémunérer, la société prélève une commission comprise entre 15% et 20% du salaire versé au candidat recruté.

Avec ce dispositif, Bruce se positionne sur un marché qui pèse près de 27 milliards d’euros en France. La manne à exploiter est conséquente dans la mesure où l’Hexagone héberge un vivier de 2,5 millions de travailleurs intérimaires. Bruce n’est pas le seul acteur à vouloir en tirer profit, comme en témoigne l’appétit d’Iziwork, qui vient de lever 12 millions d’euros, ou de Gojob, qui a bouclé un tour de table de 17 millions d’euros début 2018.

Uber Works bientôt en Europe ?

De son côté, Bruce a levé 5 millions d’euros à l’été 2018 pour accélérer la cadence sur ce marché lucratif en France, mais aussi en Europe. En effet, la start-up française prévoit de lancer sa plateforme en Belgique et en Espagne en 2020. Toutefois, l’échiquier français et européen pourrait rapidement être perturbé par l’arrivée d’un géant américain dans ce secteur. 

Et pour cause, Uber a lancé il y a quelques semaines à Chicago le service «Uber Works» pour se positionner sur le marché de l’intérim. Si l’expérience est concluante dans la ville américaine, nul doute que la firme, qui cherche à développer une application tout-en-un regroupant plusieurs services, mettra en oeuvre des moyens conséquents pour étendre ce service à l’ensemble des États-Unis avant de l’exporter de l’autre côté de l’Atlantique. 

Bruce : les données clés

Fondateurs : Adrien Moreira et Henrik Perrochon
Création : 2015
Siège social : Paris
Secteur : RH
Activité : digitalisation du recrutement temporaire
Effectifs : 50 collaborateurs
Concurrents : Iziwork, Gojob, Side, Qapa, Brigad, Badakan, Extracadabra…


Financement : 5 millions d’euros en série A en juillet 2018 auprès de Sofiouest et de Bpifrance…

FW500 : le classement des 500 entreprises de la Tech française

Pour la quatrième année consécutive, FrenchWeb établit un panorama des entreprises de la Tech française, qu’elles soient start-up, PME ou grands groupes : le FW500.

Le FW500 s’intéresse aux entreprises françaises, leur potentiel, leurs performances (taux de croissance annuel du chiffre d’affaires sur les trois derniers exercices, effectifs…), et ce afin d’établir un classement des sociétés par rapport à leur dynamique de développement.

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