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[FW500] La téléconsultation, l’arme ultime pour améliorer l’accès aux soins en France?

Interview avec Marie-Laure Saillard, CEO de MesDocteurs

Depuis septembre 2018 et dans le cadre de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé « Ma santé 2022 », les Français peuvent se voir rembourser les actes de téléconsultation. A condition toutefois que le patient ait eu au moins une consultation physique avec le médecin au cours des douze mois précédents ou que le patient ait, selon sa situation, été orienté par son médecin traitant vers le médecin téléconsultant (si ceux-ci ne sont pas les mêmes). Les téléconsultations sont facturées de la même façon que pour une consultation classique, soit 25 euros pour un généraliste et 30 euros pour un spécialiste.

Dans l’espoir d’améliorer l’accès aux soins, particulièrement dans les déserts médicaux, tout en désengorgeant des hôpitaux à bout de souffle, le gouvernement s’attendait à voir un demi-million de téléconsultations remboursées en 2019, un million en 2020 et 1,3 million en 2021. Mais à la mi-septembre, seulement 60 000 téléconsultations avaient été prises en charge, selon des chiffres du gouvernement. Au total, 1 600 médecins libéraux ou structures de santé ont facturé des téléconsultations depuis septembre 2018, et ce, majoritairement en Ile-de-France.

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Pourquoi un démarrage si lent? Plusieurs facteurs interviennent, selon Marie-Laure Saillard, CEO de MesDocteurs, startup spécialiste de la télémédecine. D’abord, l’objectif de 500 000 téléconsultations s’avérait compliqué dès le départ car il est « difficile de susciter un usage sans l’avoir encore construit ». Ensuite, le cadre du remboursement des téléconsultations « est assez stricte » et « ne permet pas à un patient qui n’a pas de médecin traitant ou de médecin sur son territoire de bénéficier de la téléconsultation ». Pour la CEO, « c‘est un usage qui viendra plus tard, mais dans ce cadre-là, ce n’est pas possible ». Enfin, ce retard s’expliquerait de manière pragmatique: « c’est un nouveau changement de pratiques pour les professionnels de santé et il ne suffit pas de l’autoriser pour que du jour au lendemain tout le monde change ses pratiques. Il y a un apprentissage, c’est normal (…) que le démarrage soit un petit peu modeste ».

Selon Marie-Laure Saillard, l’explosion de la télémédecine ne se fera que lorsque les professionnels de la santé et les patients auront appris « à vivre autrement le parcours de soins ». Au-delà du médecin, « il faut aussi que se mette en oeuvre toute cette réforme de ‘Ma Santé 2022’ avec la mobilisation du pharmacien, de l’infirmière autour d’un patient », ajoute-t-elle.

Plus de détails dans notre interview de Marie-Laure Saillard:
  • (00:25) Quel bilan après un an à la tête de MesDocteurs?
  • (01:45) Le lent déploiement de la téléconsultation en France
  • (03:41) La fracture numérique, un frein?
  • (04:31) Le plan « Ma Santé 2022 », une méthode de subsidiarité particulière 
  • (05:34) L’importance d’inscrire la télémédecine dans le continuum de l’offre de soins 
  • (07:47) La data pour éclairer le plus possible les diagnostiques
  • (09:16) Le BtoBtoC, un positionnement central chez MesDocteurs
  • (09:55) MesDocteurs sur le chemin de la rentabilité?
  • (10:46) Quel bilan dans un an?

Fondée en 2015 par Chloé Ramade, Séverine Grégoire et Nicolas Orofino, MesDocteurs a d’abord développé une plateforme de téléconseils médicaux qui propose aux internautes de poser des questions et de discuter en direct avec des médecins via une interface web ou mobile. Avec cette offre, MesDocteurs entendait s’adresser aux personnes qui habitent dans les déserts médicaux et qui doivent parfois parcourir de longues distances pour obtenir un avis médical, en particulier dans les zones en manque de médecins spécialistes.

Aujourd’hui, MesDocteurs a fait évoluer son offre et proposer aujourd’hui non seulement des services de téléconseil, mais aussi de téléconsultation financée par des complémentaires santé. Depuis cette année, la startup forte d’une vingtaine d’employés, propose aussi un service qui permet aux professionnels de santé de faire de la téléconsultation avec leur propre patientèle, et un autre service de contrôle médical.

L’entreprise avait levé 1,2 millions d’euros en 2016 auprès d’Omnes Capital et Partech Ventures. En 2017, le groupe Vyv a pris une participation majoritaire dans MesDocteurs.

Le marché français de la téléconsultation, qui compte également des acteurs tels que Qare, Hellocare, TokTokDoc, Medicitus ou Doctoconsult, pourrait valoir près de 2,2 milliards d’euros en 2020. Il se consolide particulièrement depuis l’introduction du remboursement des téléconsultations médicales, à l’image du rachat en mars dernier de MédecinDirect par le groupe américain Teladoc Health ou du rapprochement en septembre des startups Medadom et Docadom. Doctolib a par ailleurs récemment rejoint le club fermé des licornes françaises après une levée de fonds de 150 millions d’euros. L’entreprise avait commencé à déployer en début d’année son outil de consultation en ligne. Enfin, la start-up Hellocare avait également réuni 2 millions d’euros en mars, peu après une levée du même montant de TokTokDoc.

La téléconsultation explose surtout aux Etats-Unis, où le cabinet Forrester estime que les visites médicales virtuelles pourraient dépasser les visites physiques d’ici fin 2020.

MesDocteurs: les données clés

Création: 2015
Siège social: Paris
Secteur: e-santé
Activité: plateforme de télémédecine
Concurrents: Doctolib, Qare, Hellocare, TokTokDoc, Medicitus, Doctoconsult…

Financement: 1,2 millions d’euros en 2016 auprès notamment d’Omnes Capital et Partech Ventures
FW500 : le classement des 500 entreprises de la Tech française

Pour la quatrième année consécutive, FrenchWeb établit un panorama des entreprises de la Tech française, qu’elles soient start-up, PME ou grands groupes : le FW500.

Le FW500 s’intéresse aux entreprises françaises, leur potentiel, leurs performances (taux de croissance annuel du chiffre d’affaires sur les trois derniers exercices, effectifs…), et ce afin d’établir un classement des sociétés par rapport à leur dynamique de développement.

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