Google ouvre à Malaga son plus grand centre européen de cybersécurité
AFP
Google a inauguré mercredi à Malaga (sud de l’Espagne) son plus grand centre européen de cybersécurité, qui développera des outils de lutte contre les cybermenaces en collaboration avec les institutions et entreprises européennes, a annoncé le groupe américain.
Dans un contexte de forte hausse des cyberattaques dans le monde, Google ouvre ainsi son troisième centre de cybersécurité en Europe, après ceux de Munich, spécialisé dans la confidentialité, et de Dublin, dédié aux contenus.
« Les cyberattaques mondiales ont augmenté de 38% en 2022, les hackers sont de plus en plus agressifs et tentent aussi de déstabiliser la démocratie. C’est pourquoi nous devons travailler ensemble à l’échelle internationale », a déclaré devant la presse Kent Walker, responsable des affaires publiques de Google.
L’UE estime manquer de 500.000 experts, 46% des PME européennes ne parviennent pas à en recruter alors que 43% d’entre elles ont subi des cyberattaques, a-t-il souligné.
« L’UE estime que 230.000 nouvelles infections par des logiciels malveillants sont détectées chaque jour », a renchéri Dita Charanzova, vice-présidente du Parlement européen, dans une allocution vidéo. « Nous n’avons aucun doute sur le fait que les prochains élections européennes (en juin 2024, ndlr) seront la cible de désinformation et d’interférence ».
Google compte faire du centre de Malaga une « référence dans la cybersécurité mondiale », dans un partenariat public-privé englobant des institutions, des entreprises, des universités et des gouvernements européens.
Google a par ailleurs annoncé mercredi qu’il allait donner 10 millions de dollars à des universités de huit pays européens, dont la France, pour développer des formations en cybersécurité.
Cible constante des hackers, le géant américain a annoncé en 2021 qu’il allait investir 10 milliards de dollars sur cinq ans pour renforcer la cybersécurité des infrastructures mondiales.
Il a étoffé ses équipes internes, y compris en recrutant plusieurs dizaines de hackers éthiques. En 2012, il a racheté la start-up espagnole VirusTotal, basée à Malaga, qui possède aujourd’hui l’une des plus grandes bases de données mondiales de logiciels malveillants.
L’an dernier, il a acquis l’américain Mandiant, un leader de la réponse aux cyberattaques.
« Nous constatons une prééminence des attaques par rançongiciels », a expliqué à l’AFP David Grout, analyste chez Mandiant.
Autre tendance, « une course à l’échalote sur les vulnérabilités ». Dès qu’une société annonce avoir découvert une faille de sécurité et propose un patch pour la corriger, des hackers se précipitent pour exploiter cette faille avant que les utilisateurs n’aient eu le temps de mettre à jour leur systèmes.
Les pirates s’attaquent aussi aux éditeurs de logiciels, pour avoir accès à leurs clients. Ainsi le récent piratage du logiciel de partage de fichiers MOVEit par le groupe russophone Clop a impacté des milliers d’entreprises dans le monde.
Dernière tendance, une recrudescence des campagnes de désinformation, allant des faux sites de presse aux deepfakes, comme les fausses vidéos du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Mi-novembre, Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, a dénoncé une campagne de désinformation contre les JO 2024, liée à l’Azerbaïdjan.
En revanche, les forces de l’ordre accroissent leurs arrestations: cette semaine, Europol vient d’arrêter en Ukraine le chef d’un célèbre gang de pirates.
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