
Google a licencié lundi quatre salariés pour avoir consulté des documents auxquels qu’ils n’auraient pas dû accéder, provoquant l’ire de certains de leurs collègues qui y voient une mesure de représailles envers des personnes impliquées dans des mouvements de protestation. Cette décision de l’entreprise est surtout destinée « à entraver toute tentative d’organisation parmi les salariés», estime dans un message publié sur la plateforme Medium un groupe d’employés de Google qui avait co-organisé fin 2018 un arrêt de travail, baptisé « Google Walkout For Real Change », pour dénoncer la gestion du harcèlement sexuel au sein de l’entreprise.
Selon l’agence Bloomberg, la direction a envoyé lundi un courriel à tous les salariés expliquant avoir licencié quatre personnes ayant « clairement et à plusieurs reprises enfreint nos politiques en termes de sécurité des données». « Une enquête approfondie a montré que ces personnes ont délibérément effectué des recherches systématiques sur les documents et les travaux d’autres salariés», des recherches qui n’entraient pas dans le cadre de leurs propres fonctions, ajoute l’entreprise dans le document.
Un « changement de politique »
Sans préciser l’identité des salariés concernés, Google a confirmé à l’AFP avoir licencié quatre personnes et le contenu du courriel dévoilé par Bloomberg. Le groupe n’a pas souhaité faire plus de commentaires. Une des personnes concernées, Rebecca Rivers, a confirmé lundi sur son compte Twitter avoir été démise de ses fonctions. Elle avait notamment critiqué le fait que Google travaille avec l’agence américaine en charge de l’immigration et des frontières.
Selon le texte de salariés sur Medium, l’entreprise a commencé par engager une société spécialisée dans la lutte contre la syndicalisation dans les entreprises. « A peu près au même moment, Google a remodelé ses politiques pour faire de la simple consultation de certains documents une infraction pouvant justifier un licenciement», est-il écrit dans le message. « Ce changement de politique constituait une excuse pour exercer des représailles contre les salariés cherchant à s’organiser, donnant (à Google) un prétexte pour choisir qui cibler», est-il ajouté.
Le groupe, filiale d’Alphabet, se retrouve de plus en plus souvent pris à partie par ses propres employés sur des questions telles que le harcèlement sexuel sur le lieu de travail ou sa participation à des appels d’offres pour des agences américaines dans le domaine de la défense ou de l’immigration.
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