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Hervé Schricke, XAnge Private Equity: « Il y a une appétence croissante en Asie pour les technologies européennes »

Le fonds d’investissement, filiale de la Banque Postale, dresse un bilan de sept sorties « majeures » au total en deux ans. Dont le français Neolane vendu à l’américain Adobe. 

Dix ans après son lancement, XAnge Private Equity a réalisé ces 24 derniers sept sorties industrielles importantes, au sein de son pôle Technologie et Innovation. XAnge prend des participations comprises entre 500 000 euros et 5 millions d’euros.

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  6. Webedia par Fimalac
  7. Neolane par Adobe

Hervé Schricke est à la tête du fonds XAnge Private Equity, qui fête ses dix ans, revient sur les sorties et l’internationalisation des sociétés accompagnées. Nous l’avons aussi interrogé sur sa vision de l’investissement en général.

[FW] Peut-on quantifier le potentiel des 7 sorties effectuées par XAnge Private Equity ?

Hervé Schricke: Ces sorties constituent 7 succès pour les entrepreneurs comme pour les actionnaires. Les employés rejoignent de grands groupes internationaux qui valorisent leur expertise sans conséquences négatives pour l’emploi, au contraire.

Les multiples réalisés par XAnge sur ces sorties sont au niveau des meilleurs standards du venture capital international et atteignent même 15x sur Neolane.

[FW] Qu’attendez-vous aujourd’hui des projets qui vous sont soumis ?

Hervé Schricke: Avant tout de la croissance, qui elle-même est la signature d’une bonne équipe entrepreneuriale et d’un marché bien orienté, et une perspective internationale.

Qu’est-ce qu’une bonne équipe entrepreneuriale ? On ne souligne peut-être pas assez les qualités d’exécution, c’est-à-dire de mise en œuvre, dans les facteurs clefs de succès des startups.

[FW] Le pacte d’actionnaires a-t-il changé en 10 ans ? Globalement, les conditions d’investissement ont-elles changé ?

Hervé Schricke: Le pacte d’actionnaire est relativement stable sur les 10 dernières années, tout comme les conditions d’investissement, après une phase de resserrement suite à l’éclatement de la bulle.

On pourrait néanmoins mentionner les accords de partage de création de valeur (rétrocession d’actions en case de succès), qui deviennent plus fréquents et permettent de résoudre d’éventuelles divergences autour de la valorisation de départ.

Dans les grandes lignes, le métier de VC a évolué marginalement sur la décennie 2003-2013.

On peut noter une concentration sur de plus gros deals ainsi que des enjeux plus marqués et plus précoces autour de l’internationalisation.

Certains business nous arrivent même immédiatement « internationaux », avant même le premier tour de financement institutionnel.

Le métier du capital innovation va probablement être impacté sur la prochaine décennie par le rôle de la data (analyse), du crowdfunding et du corporate VC.

[FW] Les perspectives de sortie pour les investisseurs ont-elles changé en dix ans  ? 

Hervé Schricke: Paradoxalement, alors que les usages du numérique se développent de façon exponentielle, nos marchés boursiers restent prudents sur ces secteurs.

En revanche,  l’intérêt stratégique des industriels est vif lorsqu’il s’agit de compléter leurs gammes de produits ou leur présence géographique ; ils savent anticiper les sortie de crise. Il faut leur fournir des opportunités d’acquisitions stratégiques, c’est notre boulot !

L’année 2013 se présente ainsi plutôt bien et nous anticipons que cette situation se pourrait se prolonger en 2014.

[FW] Vous aidez les entreprises innovantes à s’internationaliser, notamment aux Etats-Unis. Quid de l’Asie et la Chine, où les potentiels d’acquisition sont réels ? 

Hervé Schricke: Soyons modestes, l’internationalisation est une question à manier avec précaution. XAnge discerne bien des facteurs critiques dans l’accès au marché américain et nous nous réjouissons de pouvoir les partager avec nos entrepreneurs.

Si nous n’avons pas encore le même degré d’expérience vers l’Asie, nous avons néanmoins réussi de belles cessions à Taiwan, en Inde et au Japon sur les deux dernières années – avec une appétence croissante en Asie pour les technologies européennes.

[FW] Quelle est la répartition des secteurs qui émergent aujourd’hui ? Remarquez-vous des spécificités d’investissement en fonction du secteur, si oui lesquelles ? 

Hervé Schricke: Sur la dernière décennie, la stabilité du software (en tant que secteur d’investissement) est remarquable, alors que d’autres verticales comme les cleantechs ou les semi-conducteurs ont été chahutés.

Nous apprécions particulièrement chez XAnge les modèles de places de marché, de consommation collaborative, les modèles SaaS, les verticales logicielles ‘métier’ et les ‘fintechs’ (ou technologies de rupture dans la finance), pour ne pas parler de l’impression 3D.

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