Honda mise sur Cruise de General Motors pour développer des voitures autonomes
Le groupe automobile japonais Honda va investir 2,75 milliards de dollars dans Cruise, l’unité de General Motors dédiée à la voiture autonome, pour participer à la révolution de la conduite sans chauffeur et en faire un produit de masse. «C’est la prochaine étape logique dans la relation entre General Motors et Honda, vu notre collaboration dans les véhicules électriques et notre intégration étroite avec Cruise», a affirmé la PDG de General Motors, Mary Barra, dans un communiqué.
Quatre mois après SoftBank, le géant japonais des télécoms et services en ligne qui avait déjà mis 2,2 milliards de dollars dans l’entreprise de San Francisco pour une part un peu inférieure à 20%, Honda va prendre une participation pour 750 millions de dollars. «Honda a choisi de travailler avec Cruise et General Motors en raison de leur leadership dans la technologie des véhicules autonomes et électriques et notre vision commune d’un monde avec zéro-émission et zéro-collision», a expliqué Seiji Kuraishi, responsable de Honda.
Le groupe japonais s’est aussi engagé à investir deux milliards de dollars supplémentaires sur 12 ans dans Cruise, dont General Motors a fait une unité indépendante pour attirer les investissements. Cette prise de participation valorise Cruise à quelque 14,6 milliards de dollars. Les voitures autonomes de Cruise sont à l’essai sur les routes en Californie, en Arizona ou encore dans le Michigan, mais leur déploiement reste relativement confidentiel, comme celui de tous les autres acteurs de ce secteur. Avec Honda, «nous pouvons donner à Cruise le meilleur design du monde, l’expertise en ingénierie et en fabrication ainsi que la dimension mondiale pour en faire le leader dans la technologie des véhicules autonomes, pendant qu’ils poursuivent le déploiement de voitures sans conducteur à grande échelle», a souligné Mary Barra.
Honda et General Motors dans la roue de Google et Uber
La conduite autonome est considérée comme le prochain eldorado de l’industrie automobile en combinaison avec la voiture électrique. Les grands noms du secteur en sont, tout comme les constructeurs plus récents comme Tesla, des géants de la high-tech (Waymo né chez Google), ou ceux de l’économie de partage comme Uber. Toyota avait ainsi annoncé en août un investissement de 500 millions de dollars dans Uber pour renforcer son alliance avec le groupe américain de voitures avec chauffeur (VTC), dans l’objectif de développer ensemble des véhicules autonomes.
«C’est de plus en plus évident, il s’agit là d’un effort qui demande beaucoup, beaucoup de ressources pour arriver au but et nous sommes contents que Honda soit venu nous rejoindre», a souligné le président de General Motors, Dan Ammann, pendant une téléconférence avec les journalistes. Il a souligné que les développeurs travaillaient «aussi vite que possible» pour déployer la nouvelle technologie, sans donner de date. «Nous vous donnons juste un avant-goût de ce que sera le futur», a-t-il ajouté.
Plusieurs accidents impliquant des voitures autonomes
Ces sommes énormes investies et les alliances qui se nouent traduisent la difficulté de mettre en oeuvre une technologie qui soit sûre et qui puisse convaincre le conducteur lambda que le dispositif de senseurs couplé à de l’intelligence artificielle saura faire mieux que lui et l’amènera à bon port en toute sécurité. C’est cet enjeu d’image et de confiance qui fait que chaque incident impliquant une voiture autonome fait la Une.
Ainsi, Uber a arrêté ses essais pendant plusieurs mois après un accident mortel en mars impliquant une de ses voitures autonomes en Arizona. L’entreprise a repris en juillet ses essais sur voie publique, mais en mode manuel. Le groupe a expliqué qu’à l’occasion des nouveaux tests à Pittsburgh (Pennsylvanie), les véhicules autonomes seraient équipés d’un système de surveillance du conducteur «pour s’assurer que les opérateurs demeurent attentifs derrière le volant». Waymo a lui aussi connu un certains nombre d’accidents, mais ils étaient en général causés par des conducteurs «humains».
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