IA: Accenture fait concourir son voilier sans pilote au Vendée Globe virtuel
AFP
En matière de course au large, un algorithme peut-il battre un vieux loup de mer? Une équipe de développeurs du cabinet de conseils en technologie Accenture a imaginé RoBoat, une intelligence artificielle qui skippe seule un voilier monocoque engagé pour un tour du monde virtuel. L’expérience se déroule au sein du jeu Virtual Regatta, dont les quelque 900 000 inscrits tentent de se mesurer aux vrais marins de la 9e édition du Vendée Globe.
Le spécialiste du cloud Gekko, acquis en juin par Accenture, était au départ chargé d’aider l’équipe de Virtual Regatta à migrer sur l’infrastructure d’Amazon, en prévision de la forte affluence prévisible en temps de confinement. Mais une petite équipe décide de pousser l’exercice un peu plus loin et d’apprendre les bases de la navigation à un ordinateur.
« On a commencé par le calcul des isochrones (qui permettent de prédire une position en fonction d’un temps défini) », explique à l’AFP le directeur du centre d’innovation d’Accenture en France Thomas Malnoury. « Puis on est passé à la définition d’une stratégie globale par rapport à la météo, et enfin d’une trajectoire selon les conditions locales autour du bateau ». Surtout, l’équipe récupère les données de navigation des 50 meilleurs joueurs de Virtual Regatta, et entraîne un algorithme à imiter leurs décisions.
Un nouveau type de course
Prêt juste à temps pour le départ, RoBoat perd 400 000 places dès le premier jour, en raison d’un mauvais réglage qui le pousse à louvoyer face au vent. Après un correctif réalisé dans l’urgence, il trouve enfin sa « vitesse de croisière », relate le journal de bord en ligne. La stratégie du robot, désormais classé 331 000e, laisse encore dubitatif : il persiste à caboter le long des côtes africaines, plutôt que d’aller chercher, comme la majorité des participants, les allures portantes de l’autre côté de l’Atlantique. « Le but est déjà de terminer la course, et si possible dans la première moitié du tableau », affirme Thomas Malnoury.
Faute de temps, l’équipe n’a pas pu essayer « l’apprentissage par renforcement », c’est à dire simuler un très grand nombre de courses pour aider la machine à identifier les meilleures stratégies, raconte Adrien Jacquot, analyste de données. Pour les créateurs de RoBoat, l’ambition est ailleurs: ils imaginent déjà un nouveau type de course avec plusieurs robots, pour trouver les meilleurs algorithmes, mais sont également entrés en contact avec des entreprises intéressées par cette technologie pour faire naviguer des voiliers bien réels.
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