IA : comment la startup bordelaise Delfox épaule ArianeGroup dans la surveillance de l’espace
Interview d'Alice Memang, co-fondatrice de Delfox
Si les Français pensent surtout à Thomas Pesquet et à la Station spatiale internationale quant il s’agit de parler de l’espace, il y a bien d’autres objets qui se baladent à plusieurs centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. On ne parle pas encore d’embouteillage dans l’espace, mais ça commence sérieusement à se bousculer au portillon, notamment à cause d’Elon Musk via sa société SpaceX, qui a déjà mis en orbite autour de la Terre un millier de satellites pour son réseau Starlink, destiné à fournir un accès à Internet à haut débit partout sur le globe, ce qui en fait la constellation satellitaire la plus fournie de l’histoire.
Dans ce contexte, la surveillance de l’espace est une problématique qui devient de plus en plus sensible au fil du temps. Pour l’aider dans ce domaine, ArianeGroup s’est associé à la start-up bordelaise Delfox, qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour développer une plateforme permettant de modéliser des systèmes capables d’évoluer de manière autonome dans un environnement en évolution constante. Pour y parvenir, l’IA repose sur une technique d’apprentissage par renforcement. Concrètement, cela signifie qu’elle doit trouver un moyen d’atteindre par elle-même les objectifs qui lui sont octroyés. Lorsqu’elle est confrontée à un problème, elle essaie donc plusieurs solutions pour le résoudre. Quand l’IA réussie ses missions, elle reçoit des récompenses. Quand elle échoue, elle se voit infliger des pénalités. L’objectif ? «Converger vers un comportement intelligent», explique Alice Memang, co-fondatrice de Delfox.
Écoutez notre échange avec Alice Memang pour comprendre l’approche de son entreprise avec l’IA :
«La troisième révolution industrielle sera celle de l’autonomie»
Dans le cas d’ArianeGroup, l’IA de la société bordelaise est ainsi capable de détecter les trajectoires de satellites à partir de données provenant du réseau de surveillance de l’espace GEOTracker pour éviter les collisions et les interférences. Toutefois, la technologie de Delfox, commercialisée en SaaS, n’est pas seulement applicable au secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense (ASD), elle peut aussi se révéler utile pour d’autres domaines, comme la logistique et la mobilité. L’intelligence artificielle développée par la société pourrait par exemple permettre de faciliter le déploiement de flottes de drones autonomes pour assurer des livraisons en milieu urbain.
Soutenue notamment par Starburst Accelerator, l’accélérateur dédié aux start-up de l’aéronautique et du spatial lancé par François Chopard, l’entreprise bordelaise se positionne sur un segment d’activité dont le potentiel devrait pleinement s’exprimer au cours de la prochaine décennie. «La première révolution industrielle fut celle de la mécanique, la deuxième celle de l’automatisation, et la troisième, de façon évidente, sera celle de l’autonomie. C’est l’évolution logique», estime Alice Memang, qui a mis sur orbite Delfox avec Maxime Rey, dont les travaux de recherche autour de l’apprentissage des algorithmes en matière d’intelligence artificielle ont servi de socle au projet. Fondée en 2018, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 500 000 euros l’an passé et espère doubler la mise en 2021 pour atteindre le cap symbolique du million d’euros de revenus. Pour accélérer son développement, Delfox, qui compte actuellement une quinzaine de collaborateurs, envisage de réaliser une levée de fonds.
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