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Innovation en Afrique entre mythes et réalités

Par Grégory Pouy, expert FrenchWeb

Stephan Eloise Gras est docteur en science de l’information et docteur en philosophie mais elle a également crée l’Oreille, un bureau d’innovation sur l’Afrique.
Et puis, elle a crée une conférence, Africa for Tech il y a quelques années (oui elle fait beaucoup de choses et elle est brillante).
Je parle souvent du désintérêt pour la Chine mais l’Afrique est également l’un de ces zones que l’on connait mal voire que l’on regarde un peu de haut.

Appartée: je vous rappelle que vous pouvez retrouver Vlan sur toutes les plateformes de podcasts: itunes, soundcloud, Deezer, Google, Audible et autres ?

Les médias nous en donne une image unique, celle de pays uniformes, ruinés, dépendants, sous le joug d’un dictateur et qui n’arrivent pas à s’aider eux même.
La réalité est évidemment bien plus complexe et donc intéressante.
Cela peut sembler étrange de parler d’innovation en Afrique sur un podcast marketing mais dans ma conception de notre métier, un marketer doit avoir une bonne compréhension  du monde dans lequel il vit afin de faire son métier correctement.

L’innovation frugale en Afrique: un modèle à suivre

C’est la thèse de Stephan Eloise en tous cas : l’Occident doit apprendre des modèles d’innovation africains, moins consommateurs en ressource et en capitaux s’il veut faire face aux challenges qui l’attendent:Apple-converted-space »>  le réchauffement climatique, les migrations, l’accès à l’eau et l’énergie entre autres.
En Occident, nous avons dans l’inconscient collectif un regard post colonial de l’Afrique.
On ne connaît pas le nombre de pays qui forment ce continent, on connaît mal les différences entre les pays etc…

Il y a 3 éléments fondateurs dans l’innovation africaine:

1. Un modèle moins individualiste et profondément collectif
Souvent derrière le terme « communautaire, on envisage le crowdfunding mais en Afrique, cela est beaucoup plus profond.

2. Une innovation frugale: faire mieux avec moins
Bien sur les ressources sont plus rares dans la majorité des cas et l’idée n’est pas de faire ce que l’on peut avec 2 ou 3 bouts de ficelle mais de faire mieux avec moins. Ils ont des trésors d’inventivité pour innover en consommant moins de ressources énergétique ou de capitaux (car ils sont aussi moins disponibles). Ce sont des questions que nous serons aussi forcés de nous poser à un moment donné.

3. Une propriété intellectuelleApple-converted-space »> totalement remise en question
L’open Source est légion pour limiter les barrières à l’entrée de l’innovation et cela nécessairement remet complètement en cause la propriété intellectuelle.
On doit penser la propriété autrement et les modèles économiques doivent donc être repensés.

Afrique: l’invention d’un autre modèle décentralisé

Il y a 54 pays en Afriques avec 3 zones d’innovation majeures:

– Afrique de l’est: le Kenya en tête de pont puisque Mpesa y est né en 2007 (1ère monnaie mobile) et ce qui a valu au pays l’installation du centre de R&D mondial d’IBM.
Aujourd’hui, on estime que 95% du retail passe par Mpesa et on a donc sauté une étape par rapport à la supposée nécessaire bancarisation de la population. Cela a également permis de développer toute une économie de services.
Mais aussi, en Afrique de l’Est anglophone on pourra noté également la Tanzanie mais aussi l’Ouganda.

– L’Afrique du sud créé un bloc particulier à elle toute seule bien sur. Elle a des liens très forts avec la Chine en particulier

– L’Afrique de l’Ouest avec le Nigeria qui est considéré par la C.I.A. comme le 1er pays du monde d’ici 2050 en terme de dynamisme.

L’idée n’est pas d’encenser l’innovation africaine car la situation locale est loin d’être parfaite mais on est obligé de considérer ce qui s’y passe et apprendre d’eux car ils sont parfois plus en avance que nous simplement.
Il faut absolument décentrer notre regard de l’occident.

Afrique: le réservoir de croissance d’ici quelques années

On n’y pense pas nécessairement en ces termes mais avec un continent qui représentera 30% de la population mondiale d’ici 7 ans dont 65% de moins de 25 ans, il est évident, que l’Afrique va être le réservoir de croissance et d’employés d’ici quelques années.
D’ailleurs, il est intéressant de noter l’émergence d’une classe moyenne dans de nombreux pays du continent.
Les grands groupes ont déjà bien compris ces mouvements bien entendu mais il est sans doute temps de modifier la perception des marketers pour qu’ils puissent faire évoluer la manière dont ils parlent des noirs et de l’Afrique mais aussi simplement dans la manière dont ils envisagent leurs produits.
Egalement, l’offgreed (ce qui n’est pas rattaché au réseau national) est intéressant à suivre en Afrique mais surtout pour la problématique qui intéresse tout le monde, France y compris, c’est à dire le service du dernier kilomètre.
Il y a une émergence de la décentralisation des réseaux, la blockchain en est l’une des ouvrières les plus déterminées (podcast à venir). Comme le souligne Stephan

Eloise, il faut regarder en Afrique pour imaginer le monde de demain, un monde décentralisé, frugal, plus communautaire et responsable.

À vous Marketers de prendre tout cela en considération dans la manière dont vous souhaitez embrasser ce monde.

L’expert:

gregory-pouyGrégory Pouy est le fondateur de LaMercatique, un cabinet de conseil de transformation digitale axé sur la partie marketing. Basé entre New York et Paris, il est «expert» marketing pour FrenchWeb.fr. Pour suivre ses écrits et échanger avec lui:

Son blog: http://www.gregorypouy.fr

Son compte sur Twitter: @gregfromparis

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