Interstellar Lab, le projet de Barbara Belvisi pour créer des villes autonomes et durables sur Mars
Interview de Barbara Belvisi, fondatrice et CEO d'Interstellar Lab
Après avoir posé le pied sur la Lune, l’Homme veut désormais habiter sur Mars. C’est en tout cas l’objectif affiché par Elon Musk avec son entreprise SpaceX. L’idée serait d’effectuer une première mission de reconnaissance en 2022 pour identifier les risques et les atouts de la Planète Rouge, avant d’envoyer deux ans plus tard une mission habitée qui marquerait alors le début d’une colonisation sur une autre planète que celle où nous habitons. Cependant, habiter sur une planète différente de la Terre induit des caractéristiques différentes à prendre à compte pour qu’une civilisation autonome puisse se développer. Et c’est dans ce cadre que Barbara Belvisi a fondé l’an passé la start-up Interstellar Lab. Un nom qui n’est pas sans rappeler le film «Interstellar» dans lequel un groupe d’explorateurs tentent d’établir une colonie sur une planète habitable alors que la Terre est de moins en moins accueillante.
Après avoir lancé le Hardware Club et contribué à l’envol de Hello Tomorrow et de The Family, Barbara Belvisi cherche désormais à concevoir des villages auto-suffisants et bio-régénératifs, de manière à développer une approche dans laquelle l’Homme peut vivre en harmonie avec son environnement sur Terre et sur d’autres planètes, et donc notamment sur Mars. Baptisé EBIOS (Experimental BIOregenerative Station), le concept vise ainsi à créer un habitat en circuit fermé qui génère et recycle l’eau, la nourriture et l’énergie nécessaire pour accueillir 100 personnes avec une empreinte carbone neutre. Dans le cadre de ce projet, développé entre Paris, à Station F, et Los Angeles, Insterstellar Lab collabore avec plusieurs acteurs du secteur aérospatial, au premier rang desquels on retrouve la Nasa.
Un premier village EBIOS en 2021 en Californie
Pensé comme s’il était le premier habitat que l’Homme aurait développé en s’installant sur Terre, le village EBIOS sera dans un premier temps testé aux États-Unis. «Une installation à long terme sur Mars et la construction d’une base lunaire ne sera possible que si nous construisons en amont sur Terre une base autonome en circuit fermé pour tester la viabilité des différents systèmes», estime Greg Autry, membre du board d’Interstellar Lab et ancien représentant de la Nasa à la Maison Blanche. De ce fait, le premier village EBIOS devrait voir le jour à la fin de l’année 2021 dans le désert de Mojave, en Californie. Une deuxième base est d’ores et déjà prévue en Floride. Ces villages seront ouverts aux scientifiques et aux ingénieurs qui pourront y mener des recherches, aux astronautes pour qu’ils puissent s’entraîner, ainsi qu’au grand public afin de découvrir et s’approprier cette nouvelle forme d’habitat.
Pour lancer Interstellar Lab, Barbara Belvisi a pu compter sur le soutien de plusieurs business angels, à l’image de Bruno Maisonnier, fondateur d’Aldebaran Robotics et d’AnotherBrain. Cependant, il ne s’agit que du premier étage de la fusée, car le projet sera long et coûteux. En effet, il faudra plusieurs années pour éprouver le modèle du village sur Terre avant de pouvoir l’exporter sur Mars d’ici une dizaine d’années. Dans cette optique, la société espère boucler un nouveau tour de table au premier trimestre 2020. Avec Elon Musk (SpaceX), Jeff Bezos (Blue Origin) et désormais Barbara Belvisi, le rêve d’une civilisation humaine au-delà de la Terre n’a jamais semblé aussi proche.
Interstellar Lab : les données clés
Fondatrice : Barbara Belvisi
Création : 2018
Siège social : Paris
Secteur : Aérospatial
Activité : création d’habitats autonomes et durables sur Terre et dans l’espace
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