Jugé à Paris, le créateur d’eMule Paradise risque 3 ans de prison
eMule Paradise aura été la porte d’entrée vers les premiers téléchargements illégaux en «peer-to-peer» pour de nombreux internautes. Son créateur, Vincent Valade, risque aujourd’hui trois ans de prison et 300 000 euros d’amende selon son avocat. Son procès s’est ouvert ce lundi à Paris.
Il avait permis la mise à disposition de milliers de fichiers contenant des séries et des films entre 2005 et 2006 et se retrouve attaqué par les professionnels du cinéma (producteurs et distributeurs) qui détenait les droits sur ces productions. Leurs avocats exigent aujourd’hui un total de 8 millions d’euros pour leurs clients.
« Je ne faisais qu’informer, je suis juste un relayeur »
Lundi, à la barre, Vincent Valade s’est défendu en insistant sur le fait qu’il avait répertorié et non stocké des fichiers, « je ne faisais qu’informer, je suis juste un relayeur » a-t-il fait valoir. A ses côtés, 5 autres prévenus (dont la régie publicitaire Net Avenir) sont également jugés en ce début de semaine. Au milieu des années 2000, eMule Paradise était un acteur majeur du téléchargement illégal en France, il attirait jusqu’à 300 000 visiteurs uniques par jours et été utilisé par des millions d’internautes. Des films aussi populaires que Les Choristes et le deuxième volet de Pirates des Caraïbes étaient accessibles à tous les membres du réseau P2P.
Outre cette procédure au pénal, le fisc réclame entre 400 000 et 500 000 euros à Vincent Vallade pour lui avoir dissimulé 180 000 euros de recettes publicitaires en ouvrant des comptes à Chypre et Belize. La décision des juges sur le plan pénal devrait être rendue mercredi au plus tard.