
Klaro lève 3 millions d’euros pour devenir la brique “pouvoir d’achat” des RH
Face à la montée des tensions salariales et à la difficulté croissante d’attirer des talents dans les secteurs à faibles revenus, Klaro veut consolider sa position et devenir un maillon essentiel de l’infrastructure RH, en s’intégrant directement dans les outils des entreprises, des banques et des plateformes d’avantages salariés.
Après avoir adressé en direct les directions des ressources humaines, Klaro amorce désormais une seconde phase : celle de la distribution indirecte. La startup passe du rôle de prestataire à celui de brique technologique en mode “as a service”. Elle ambitionne ainsi de proposer sa technologie à l’ensemble des écosystèmes RH et bancaires désireux d’enrichir leur offre avec une solution de soutien au pouvoir d’achat.
Klaro, nouvelle infrastructure sociale pour les SIRH
Klaro ne se contente plus d’être une application pour salariés. Elle veut devenir une API pour les systèmes RH, les néobanques, les comités d’entreprise externalisés, les plateformes d’avantages et les acteurs de l’assurance collective.
Première concrétisation : un partenariat avec WiiSmile, spécialiste des avantages salariés. D’autres intégrations sont en cours, notamment avec des SIRH et des néobanques. Objectif : permettre aux partenaires d’embarquer Klaro dans leur stack produit, sans friction, et en marque blanche si nécessaire.
La logique est celle de la plateformisation. Klaro centralise une base de plus de 2 200 aides nationales et locales, calcule les droits ouverts selon le profil utilisateur, intègre les spécificités liées aux conventions collectives, et fournit un accompagnement sur les démarches. En s’intégrant aux outils du quotidien des salariés, elle devient une extension fonctionnelle à haute valeur ajoutée, sans avoir besoin de se battre pour l’acquisition utilisateur finale.
Un marché sous tension, mais mûr
La stratégie repose sur une hypothèse simple : dans un marché de l’emploi en tension, mais contraint budgétairement, les entreprises cherchent des solutions alternatives aux augmentations de salaire. Klaro propose de générer l’équivalent d’une hausse de revenu en optimisant les aides existantes, tout en réduisant la charge administrative côté employeur.
Les données de 2024 donnent du crédit à cette approche :
-
- 14 000 permis de conduire financés
- 13 000 relogements facilités
- 5 000 améliorations d’accès à la santé
- 200 entreprises clientes, dont Décathlon et Norauto
Vers un Klaro modulaire
Cette évolution vers Klaro-as-a-Service s’accompagne de nouveaux développements fonctionnels. La startup prévoit notamment de lancer un outil de réduction des factures contraintes (énergie, télécoms, assurances), toujours selon la même logique : identifier automatiquement les offres les plus avantageuses selon la situation individuelle de l’utilisateur, et l’accompagner dans le changement. Klaro ne se positionne pas en courtier, mais en agent de simplification.
L’ambition 2025 est d’atteindre 400 000 utilisateurs actifs (soit 1 million de personnes touchées), élargir encore son catalogue d’aides, et déployer massivement son infrastructure en marque blanche. La startup prépare également une offre spécifique pour les secteurs à forte intensité RH : hôtellerie-restauration, logistique, industrie, grande distribution.
Klaro, structure à impact ou startup modulaire ?
L’entreprise, née en 2019, se définit comme une entreprise à mission et figure parmi les 40 futures licornes à impact identifiées par le Mouvement Impact France. Mais le virage technologique engagé, avec son orientation produit/API, démontre une volonté de scalabilité peu courante dans les HRTech à vocation sociale. Klaro entend concilier impact et standardisation, mission sociale et intégration logicielle, ce qui pourrait bien en faire une infrastructure nationale du bien-être financier des salariés.
Klaro annonce avoir levé 3 millions d’euros, auprès de ses investisseurs historiques : ASTERION, MALAKOFF HUMANIS et AG2R LA MONDIALE. Ce tour a été complété par de la dette, via Bpifrance et des organismes bancaires. La startup avait déjà levé un montant équivalent en 2022. L’ensemble des capitaux levés atteint désormais 6 millions d’euros, auxquels s’ajoutent les financements non dilutifs.