La Banque postale envisage de fermer sa banque en ligne Ma French Bank
AFP
La Banque postale a annoncé mercredi qu’elle étudiait un « projet de cessation des activités » de sa banque en ligne Ma French Bank, non rentable, et a engagé lundi une procédure d’information et de consultation des syndicats en ce sens.
« Malgré un succès indéniable auprès des clients, Ma French Bank n’a pas atteint la rentabilité et n’a pas encore trouvé son modèle économique », note la filiale bancaire du groupe La Poste, dans un communiqué.
« Dans un marché extrêmement concurrentiel, (…) des investissements massifs seraient nécessaires pour le développement de Ma French Bank », ajoute l’établissement, mais cette « orientation n’apparaît plus compatible avec le plan stratégique du groupe ».
Dans le cas d’une fermeture d’activité sur une période évaluée entre 12 et 18 mois, les 161 salariés de Ma French Bank « se verraient proposer de poursuivre leur carrière au sein du groupe », a précisé la Banque postale.
« Le reclassement des salariés de la French Bank » constitue un « vrai défi au vu des perspectives de non remplacement des départs dans la maison-mère », dénonce le syndicat Sud PTT dans un communiqué mercredi soir.
Les 750.000 clients de Ma French Bank quant à eux seraient réorientés vers le réseau physique de la Banque postale, à travers sa présence dans 7.000 bureaux de poste.
La Banque postale n’exclut cependant pas la vente du portefeuille de clients à un éventuel repreneur.
Le marché de la banque en ligne vit une période compliquée en France.
Deux acteurs, ING et Orange Bank, ont déjà jeté l’éponge, leurs clients étant encouragés à migrer chez Boursorama, filiale de la Société Générale, pour le premier, et vers Hello Bank!, filiale de BNP Paribas, pour le deuxième.
Après une période de développement tous azimuts menée par le précédent président du directoire, Philippe Heim (refonte de la banque privée, acquisition d’un gestionnaire d’actifs, développement du crédit à la consommation…), la Banque postale cherche désormais à se recentrer sur ses fondamentaux.
C’est en tout cas le mandat du nouveau président du directoire, Stéphane Dedeyan, ancien patron de CNP Assurances (rapproché l’an dernier de la Banque postale) et arrivé à ce poste début août.
Mais pour le syndicat Sud PTT, « la valse des dirigeants de la banque » et la « complexité » du groupe « rendent sa stratégie difficilement lisible ».
Actant l’absence de rentabilité de sa filiale de banque en ligne BforBank, le Crédit Agricole a fait en septembre le choix inverse, en repositionnant la marque et en lui donnant de nouveaux objectifs ambitieux.
La Banque postale, filiale de La Poste, elle-même détenue par la Caisse des dépôts (CDC) et l’État, revendique 20 millions de clients particuliers, entreprises et acteurs du secteur public local en France.
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