La confiance, prochain enjeu de la BeautyTech en Chine
Interview d'Odile Roujol, fondatrice de Fashion and BeautyTech Community
En Chine, « les grandes marques ont un succès extraordinaire », assure Odile Roujol>, business angel et fondatrice de Fashion and BeautyTech Community, communauté de plus de 1 500 entrepreneurs, basée à San Francisco qui œuvre au développement des secteurs de la mode et de la beauté en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Mais un des prochains enjeux de la BeautyTech sur le marché chinois réside dans « l’émergence de nouvelles marques, d’entrepreneurs chinois » qui ont pour ambition d’avoir « à nouveau un but, un impact dans la vie des gens », ajoute l’ancienne CEO de Lancôme et directrice de la stratégie client et data d’Orange. La confiance et la transparence, sur les ingrédients, la fabrication, l’origine des produits, pourraient ainsi avoir un rôle central à jouer dans le développement des secteurs de la mode et de la beauté dans le pays dans les prochaines années.
Le marché devrait voir apparaître « une nouvelle génération très avertie sur la clean beauty, par exemple sur la beauté organique, vegan, qui fait attention aux ingrédients », continue Odile Roujol>. Une tendance soutenue par les key opinion leaders (KOL) chinois, mais aussi par l’influence des micro-communautés (amis, famille), un élément clé pour émerger en tant que marque de mode et de beauté dans le pays. Les consommateurs chinois devraient en outre s’orienter vers une « conscious consumption », c’est-à-dire « comment faire attention à l’impact qu’on a sur les employés quand on produit des vêtements, éviter la fast fashion, qui a un impact assez colossal ».
Autre élément essentiel : la présence sur les « super-app » chinoises, telles que WeChat ou Meituan. Celles-ci, mi-réseau social, mi-marketplace, font toujours figure de particularité dans le monde. « On n’a pas ça chez nous, y compris aux Etats-Unis », continue Odile Roujol>. « Il n’y a pas cette logique où tout est fluide (…) et sans couture » au sein d’une seule application.
A l’inverse, une marque qui souhaite s’implanter en Chine doit s’adapter à des comportements consommateurs différents. Pour Mme Roujol, ses « camarades de jeu » Facebook et Google ont fait l’erreur d’y « appliquer un modèle de manière unilatérale en pensant que les Chinois [allaient] s’adapter ». Selon elle, il existe sur le marché « une culture, y compris online, une façon de browser, de surfer, de regarder les choses qui est très particulière ».
Du côté de Fashion and BeautyTech Community, qui compte aujourd’hui douze branches dans le monde, la communauté peut compter sur son chapter chinois, basé à Shanghai et piloté par Lulu Yun et Grégoire Grandchamp, fondateurs de Next Beauty, pour développer davantage son expertise du marché chinois.
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