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«La France doit innover au-delà de ses start-up»

Depuis deux ans le développement d'une nouvelle «industrie financière» s'accélère en France, avec désormais près de 300 fonds de capital-investissement, qui tissent un écosystème particulièrement dense et performant. Les 10 milliards d'euros levés en 2014 constituent un record depuis la crise. A l'heure où la loi Macron 2 s'annonce, il faut accélérer en libérant l'innovation pour permettre à ces nouvelles capacités de financement d'inventer l'économie de demain.

La culture de l'innovation gagne les Français et leurs entrepreneurs. Le numérique est incarné par des «serial entrepreneurs», à l'image de Xavier Niel, tandis qu'OVH, Criteo ou Parrot s'imposent mondialement. Leur succès nourrit de nombreuses vocations: la moitié des jeunes de 18 à 24 ans souhaitent aujourd'hui lancer leur propre entreprise. L'Ecole polytechnique, comme la plupart des universités et grandes écoles, dispose désormais de son master entrepreneuriat, de son incubateur et même, demain, d'un fonds d'investissement !

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Le capital-innovation français, en particulier, dédié au financement des start-up, est le deuxième en Europe, presque à égalité avec le Royaume-Uni, loin devant l'Allemagne. Même en matière d'amorçage, les investissements ont progressé de moitié entre 2013 et 2014 tandis que plus de vingt fonds dédiés se sont créés depuis 2012. Les levées importantes «late stage» doublent chaque année depuis 2013.

Cette dynamique autour des start-up est stimulante et prometteuse, mais l'innovation doit aujourd'hui s'imposer comme une priorité pour l'ensemble des entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur. Si, aujourd'hui, près d'un tiers des PME françaises sont innovantes, notre ambition doit être le tout-innovation, afin de doubler cette proportion d'ici à dix ans. Pour atteindre cet objectif, trois frontières encore trop solidement ancrées dans notre économie, et nos esprits, doivent cependant être effacées.

Les frontières doivent être effacées!

En premier lieu, la France a une vision encore trop technologique de l'innovation, alors qu'elle se diffuse depuis plusieurs années dans les entreprises de tout type et de tout secteur sous des formes nouvelles en termes d'usages, de modèles d'affaires, de procédés, de marketing ou encore sur le plan social. En faisant de cette vision de l' «innovation nouvelle génération» une ambition nationale fédératrice, nous avons l'opportunité d'accélérer la transformation de nos industries et services pour créer les leaders de l'économie de demain.

La deuxième frontière à dépasser est celle qui enferme l'entreprise sur elle-même et l'étouffe. Les partenariats entre entreprises, grandes et moyennes, et start-up deviennent indispensables. Google a réalisé près de 70 acquisitions sur les trois dernières années, soit plus que l'ensemble des sociétés du SBF 120! Si chaque groupe investissait chaque année 10 % de son budget de R&D dans des acquisitions de PME innovantes, la vitesse de transformation de ces entreprises s'accélérerait fortement, favorisant à leur tour l'émergence de nouveaux écosystèmes.

Enfin, la dernière frontière réside dans l'inadaptation du cadre réglementaire aux nouvelles formes de formation, d'emploi, de financement ou de propriété. C'est là que la volonté politique peut intervenir pour libérer les énergies créatrices : celles des grands ensembles économiques comme celles des individus. On pense notamment aux milliers de «business angels» qui sont aussi entrepreneurs, et dont les capitaux et l'expérience peuvent faire beaucoup pour nos start-up.

Oui, face à beaucoup des divers maux français, l'innovation est à la fois un impératif et une voie de sortie par le haut. C'est bien pourquoi il faut transformer, déplacer et dépasser nos frontières, car c'est sans doute le seul enjeu réellement capable de mobiliser celle qui sera à la fois l'acteur et le principal bénéficiaire de ce mouvement : notre jeunesse !

Paul-François-FournierPaul-François Fournier est directeur exécutif innovation – membre du comité exécutif chez SEVP Innovation Bpifrance. 

 

 

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2 commentaires

  1. +1 … en rajoutant que plus que jamais, les Entreprises du numérique Françaises ont besoin de … CLIENTS.
    Si chaque « grande Entreprise » pouvait consacrer 10% de son budget publicitaire ou de frais de bouche dans l’achat de solutions innovantes Francaises, avec CONFIANCE les choses changeraient drastiquement. Certaines le font et c’est une formidable relation gagnant / gagnant.

    1. je ne peux qu’abonder à cela, l’ecosysteme FrenchTech brille par son dynamisme en terme d’innovation et de création de valeurs et ouvre de nouvelles opportunités à beaucoup d’entreprises, PME comme grands groupes. Il est essentiel que beaucoup plus d’entre elle adaptent leurs process d’achat, et / ou évitent de mettre en concurrence trop de compétiteurs, ce qui n’incitent pas les startups à y répondre. Nous recevons encore trop de demandes ou appels d’offres très excluant par les garanties demandées ou les délais inadaptés qui donnent une prime aux entreprises capables de mettre à disposition des ressources en 48h alors que nous pourrions tr§s bien opérer leurs demandes.

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