La guerre (pas si secrète) des taxes d’Amazon
Jusqu’en 2013, Amazon avait une longueur d’avance par rapport aux magasins physiques aux États-Unis en ne faisant pas payer à ses clients les taxes de vente, sorte de TVA, propres à chaque État américain, d’où des prix inférieurs en moyenne de 10% et un sacré avantage concurrentiel.
Moins d’un mois après la décision du sénat américain d’imposer aux e-commerçants la mise en place d’une taxe unique allant jusqu’à 7,5%, le magazine Fortune faisait la semaine dernière sa une sur la véritable guerre fiscale livrée par Amazon depuis 15 ans.
Si la firme de Jeff Bezos s’était soulevée contre ces taxes et le droit des différents États à les prélever, les experts interrogés par Fortune sont unanimes: la stratégie fiscale d’Amazon, proche de « l’évasion fiscale » selon certain, fait entièrement partie des pratiques de « cost killing » mises en place par le géant américain depuis sa création.
Dans son enquête, Fortune révèle comment, au nom de la préservation des commerces de proximité, les concurrents d’Amazon ont lancé les hostilités dans une douzaine d’États, tandis que l’e-commerçant faisait pression pour garder ces avantages. Et il n’y va pas par quatre chemins, quand la Caroline du Sud lui demande de sortir le chéquier, ce dernier menace d’annuler la construction d’un nouvel entrepôt et parvient à négocier une exonération de taxes jusqu’en 2016.
Même scénario au Texas mais où une fois l’avantage acquis, Amazon a finalement supprimé 119 postes et fermé son centre logistique.
Amazon n’hésite pas à s’appuyer sur les milliers de petits commerçants utilisant sa plateforme de vente en ligne pour faire pression sur les décideurs publics. Ce lobbying permet au site marchand de gagner du temps.
Forbes conclut de manière laconique: « Après des années de politique de la terre brûlée pour éviter de collecter ces taxes, Amazon a réussi à drainer une partie de l’argent sortant des poches de consommateurs directement dans ses coffres. »
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