La Nouvelle-Zélande ne veut pas de Huawei pour développer son réseau 5G
Avec l'AFP
La Nouvelle-Zélande a nié jeudi que la nationalité chinoise de Huawei soit la raison pour laquelle elle a interdit d’utiliser des équipements du groupe pour développer son réseau 5G, citant plutôt des problèmes technologiques. Wellington a également rejeté les allégations selon lesquelles ses services secrets auraient fait l’objet de pressions des membres de l’alliance «Five Eyes», qui compte aussi les services de renseignement australiens, britanniques, américains et canadiens, pour interdire Huawei en raison de craintes quant aux liens entre le groupe et le gouvernement chinois.
«Il ne s’agit pas du pays, et même pas particulièrement de l’entreprise. Il s’agit de la technologie qui est proposée», a déclaré à la radio nationale le ministre néo-zélandais de la Justice Andrew Little, qui chapeaute aussi le Bureau gouvernemental pour la sécurité des communications (Government Communications Security Bureau, GCSB). «Aucun avis n’a été transmis au GCSB par l’Australie, par les États-Unis ou autres, quant aux décisions qu’il doit prendre», a-t-il ajouté.
Les équipements de Huawei pour la 5G interdits par les services secrets néo-zélandais
Le principal opérateur de télécommunications en Nouvelle-Zélande, Spark, a annoncé mercredi que les services de sécurité néo-zélandais lui avaient interdit d’utiliser des équipements de Huawei pour développer son réseau 5G en invoquant des «risques significatifs pour la sécurité nationale». Cette annonce était intervenue après des informations du quotidien américain Wall Street Journal sur le lancement par Washington d’une campagne pour dissuader des entreprises de pays alliés d’utiliser des équipements de Huawei pour la 5G, de crainte de donner à Pékin un accès à des informations sensibles.
Andrew Little a refusé de détailler les «risques» évoqués par Spark, disant seulement qu’il y avait un «risque lié à l’utilisation de la technologie», dont les détails sont secrets. «Nous savons que les réseaux de télécommunications, comme d’autres infrastructures, sont dans le monde entier des points de vulnérabilité pour des incursions, des cyberattaques et autres», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Donc nous devons nous assurer que tout est fait pour protéger notre pays de ces risques.»
La Nouvelle-Zélande dans la lignée de l’Australie
A Pékin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a exprimé mercredi une «profonde préoccupation» après cette interdiction. «Le gouvernement chinois encourage les entreprises chinoises à suivre les principes du marché et des réglementations internationales, et à développer à l’étranger des partenariats économiques observant les lois locales», a déclaré le porte-parole, soulignant que «les partenariats économiques et commerciaux entre la Chine et la Nouvelle-Zélande apportent des bénéfices mutuels». La Chine est le premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.
Les réseaux 5G permettront de décupler les accès mobiles et ultra-rapides à Internet, et de connecter d’innombrables objets du quotidien. Huawei, dont le fondateur Ren Zhengfei est un ancien ingénieur de l’armée chinoise, a toujours assuré de son indépendance et affirmé n’avoir jamais utilisé ses équipements pour espionner ou saboter les communications dans les pays où ils sont déployés. En août, l’Australie avait déjà annoncé que Huawei et ZTE, un autre géant chinois des télécoms, seraient exclus du déploiement du réseau 5G sur son sol, Canberra estimant que les sociétés liées à des gouvernements étrangers présentent un risque pour la sécurité.
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Interdire les matériels réseau sans interdire les terminaux de la même marque est illusoire.
Le constructeur ne serait-il pas capable d’intégrer des logiciels espions dans chaque terminal Huawei pour colecter spontanément des informations par exemple à l’occasion de mises à jour système???
Effectivement, rien n’empêche cela…
Toutes ces questions nous emmènes à penser que le gouvernement devrait peut être concevoir lui même ces équipements ? Mais le problème serait ainsi ailleurs…
Il faut en tout cas, pour nous utilisateurs finaux, se faire à l’idée que nous vivons dans un monde où nous sommes espionnés et pas forcément en sécurité. Il est vrai que nous avons tendances à être très sécuritaire en France