Fonds d'investissementInvestissements

La performance des fonds de capital-risque : entre mythe et réalité

FRENCHWEB VC: le guide sur l'investissement startup

Ah, le monde du capital-risque ! Un univers fascinant et mystérieux, où les fonds d’investissement sont en quête permanente de la prochaine licorne à soutenir, tout en s’efforçant d’afficher des performances à faire pâlir d’envie les investisseurs institutionnels et les entrepreneurs. Mais qu’en est-il réellement de la performance des fonds de capital-risque ? Est-elle à la hauteur des espérances et des discours bien rodés des gestionnaires de fonds ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter ensemble.

Actions préférentielles, Post-money valuation, Ratchet… Découvrez les nouveaux mots clés du capital risque dans notre lexique du capital investissement

La performance des fonds de capital-risque : une quête du Graal

La performance des fonds de capital-risque est un sujet complexe et souvent débattu, car elle repose sur de nombreux paramètres et indicateurs. Parmi les plus connus, on trouve le Taux de Rendement Interne (TRI) et les multiples de retour sur investissement (DPI, RVPI et TVPI). Si ces indicateurs sont utiles pour mesurer la rentabilité des fonds et séduire les investisseurs, ils présentent néanmoins certaines limites.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

La newsletter hebdo

Recevez chaque lundi l'actualité de notre écosystème

Prenons l’exemple du TRI, qui est souvent mis en avant pour vanter les mérites d’un fonds. Si un fonds revend une startup de son portefeuille à un multiple de 5 après seulement 3 ans, le TRI sera de 71 %. En revanche, si la revente a lieu au même prix après 10 ans, le TRI chute à 17 %. Le TRI récompense donc les sorties rapides, ce qui peut inciter les gestionnaires de fonds à privilégier des stratégies de revente rapide, quitte à sacrifier une plus-value potentielle sur le long terme.

De même, les multiples DPI, RVPI et TVPI sont intéressants pour mesurer la performance globale d’un fonds, mais ils reposent en partie sur des hypothèses de valorisation des startups du portefeuille, qui peuvent être sujettes à caution.

Les « home runs » : la clé du succès pour les fonds de capital-risque

Dans l’univers du capital-risque, un « home run » désigne un investissement qui rapporte un multiple très élevé de la mise initiale lors de l’exit, permettant ainsi de rembourser l’intégralité du fonds. Les exemples de home runs les plus célèbres incluent Alibaba (Softbank), Facebook (Accel), WhatsApp (Sequoia), Twitter (Union Square Venture) et Google (Kleiner Perkins et Sequoia).

Le « Babe Ruth Effect », popularisé par Chris Dixon du fonds Andreessen Horowitz, illustre bien cette notion : pour réaliser des performances exceptionnelles, un fonds de capital-risque doit être prêt à prendre des risques importants et à accepter de nombreux échecs. En somme, il doit « frapper fort » pour espérer décrocher le gros lot.

La performance globale d’un fonds : un indicateur à nuancer

Si les home runs constituent indéniablement un gage de réussite pour un fond de de capital-risque, il est important de nuancer cette approche. En effet, l’impact d’un fonds sur l’écosystème entrepreneurial et l’économie ne se limite pas à sa performance financière. Il peut être tout aussi pertinent d’évaluer la capacité d’un fonds à générer un portefeuille d’entreprises solides et pérennes, même si les rendements sont moins spectaculaires.

Plusieurs méthodes d’analyse complémentaires peuvent être utilisées pour évaluer la performance globale d’un fonds. Par exemple, on peut étudier le nombre de startups soutenues par le fonds ayant réussi à lever des fonds lors des séries B ou C, témoignant ainsi de leur capacité à sélectionner et accompagner des entreprises viables.

La présence d’investisseurs étrangers au sein du capital des startups soutenues par un fonds peut également être un indicateur de qualité et de rayonnement du portefeuille.

Enfin, le Fonds Européen d’Investissement (FEI) propose d’évaluer la performance des équipes de gestion des fonds en étudiant d’autres critères, tels que les processus internes, la stratégie opérationnelle et les termes et conditions du fonds.

La performance des fonds de capital-risque doit être appréhendée de manière nuancée et globale, en tenant compte des éléments suivants :

  • La réussite d’un fonds ne se limite pas à sa capacité à réaliser des home runs, mais dépend également de sa faculté à soutenir un ensemble d’entreprises viables et pérennes.
  • Les indicateurs classiques de performance financière, tels que le TRI et les multiples, présentent des limites et doivent être analysés avec discernement.
  • La performance réelle d’un fonds se mesure notamment par son DPI, tandis que les autres multiples reposent sur des hypothèses de valorisation.
  • L’opacité et l’asymétrie d’information qui caractérisent le marché du capital-risque rendent l’évaluation de la performance des fonds d’autant plus délicate.
  • La performance financière n’est pas le seul critère à prendre en compte pour évaluer un fonds de capital-risque : d’autres indicateurs, tels que la qualité et la diversité du portefeuille, peuvent être tout aussi pertinents.
Vous pouvez retrouver le podcast FrenchWeb VC sur Apple PodcastSpotify, et Deezer. Si vous appréciez l’émission, n’hésitez pas à nous laisser un petit commentaire, ou une note sur Apple Podcast.
Découvrez WE, le nouveau media d'intelligence économique consacré à l'innovation en europe. Retrouvez les informations de plus de 4500 startups et 600 fonds d'investissements Pour en savoir plus, cliquez ici
Bouton retour en haut de la page
Share This