La start-up du jour: FontYou, une plate-forme de co-création de typographies
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir FontYou, une start-up française fondée en janvier 2014. Elle édite une plate-forme de co-création de typographies. Celles-ci sont vendues aux clients sous forme de licences d’utilisation, FonYou reversant ensuite des royalties aux co-créateurs. La société revendique plus de 4 000 licences vendues à ce jour. Plus de détails avec Grégori Vincens, cofondateur.
Frenchweb : Comment avez-vous eu l’idée de votre société ?
Grégori Vincens : Designer, spécialisé en création typographique à l’origine, j’ai toujours eu comme rêve de monter une “fonderie” (société qui crée, édite et distribue des polices de caractères). J’ai entre-temps cofondé une agence de design de marque il y a 12 ans. En 2011, lors de mon Executive MBA à HEC, j’ai eu une révélation pendant un de mes cours de Business Strategy, notamment sur le cas IKEA : j’ai compris que l’on pouvait générer des innovations de rupture en modifiant sa logistique.
Fort de mon expérience à la fois de créateur-producteur de polices et d’utilisateur (en agence), j’ai donc eu l’idée de positionner les clients/utilisateurs de polices (qui sont des millions dans le monde) en amont de la chaîne de valeur de production pour en faire des “co-designers” et de proposer ainsi une créativité collaborative sans limites.
Constatant par ailleurs la propension de cette industrie de niche à rester repliée sur elle-même, j’ai voulu casser les codes en démocratisant et en rendant plus accessible cette fantastique discipline.
A quel besoin apportez-vous une réponse ?
Face aux enjeux concurrentiels de leur business, les professionnels de la création (agences, designers indépendants, web designers, sites, marques, etc), ont un besoin constant et quotidien de renouvellement, de diversité et de tendances. Les polices, au même titre que l’illustration et les photos, sont des “actifs créatifs” fondamentaux pour tout designer.
Notre plateforme de co-création, permet, grâce à la communauté et aux outils de design collaboratifs que nous leur proposons, de générer très rapidement une grande collection de produits inédits, hyper créatifs et techniquement parfaits. La Bêta de notre plateforme est publique depuis 2 mois :
- plus de 900 utilisateurs, provenant de 70 pays, ont proposé plus de 1000 contenus ;
- près de 180 fontes originales ont été co-créées et commercialisées depuis 8 mois ;
- 150 projets sont en cours de production.
Nous répondons par conséquent, grâce à ce modèle de co-création, en quasi-temps réel, aux besoins grandissants de nos clients en terme de tendances et d’innovation créative.
Très simplement, comment gagnez-vous de l’argent ?
Notre business model est très simple : les polices sont des logiciels, vendues à nos clients sous forme de licences d’utilisation (desktop et web), nous reversons entre 5 et 55% de royalties à nos co-créateurs, selon leur degré de contribution.
Plus de 4000 licences ont été vendues à ce jour. La collection Fontyou est commercialisée à travers 3 canaux :
- en direct sur notre site de e-commerce ;
- chez nos principaux distributeurs en ligne (Myfonts, Fontshop, …) ;
- sous forme d’abonnements dédiés pour les agences de design ou de communication. En effet ces dernières sont de fortes consommatrices de polices, notre modèle de renouvellement constant, leur permet tous les mois de choisir et d’utiliser de nouveaux produits. Nous développons par ailleurs des outils technologiques de gestion et de management en cloud, que nous offrons pour l’instant dans l’abonnement, mais qui seront probablement bientôt monétisés sur un modèle freemium.
Qui sont vos compétiteurs ?
Nos concurrents sont les fonderies indépendantes. Les grosses marketplaces américaines comme Myfonts, Fontshop, Fonts.com sont des concurrents, mais aussi nos distributeurs.
Nous regardons avec attention des acteurs e-commerce comme Fotolia, qui pourraient potentiellement ouvrir une verticale de distribution de fontes, voire des acteurs tech comme Adobe, qui trustent l’environnement logiciel des professionnels de la création et qui sont idéalement placés pour monétiser des contenus créatifs directement à leurs clients utilisateurs.
A quoi ou à quelles sociétés vous compare-t-on par erreur ?
Notre modèle est inédit donc on nous compare assez peu, néanmoins le fait que notre marque porte la racine sémantique “font”, nous amène à être assimilés à Myfonts ou Dafont. Grâce à l’approche réseau social de Fontyou, certains utilisateurs disent que nous sommes le Behance de la typo, voire le Fotolia de la typo pour la volonté de démocratisation d’une discipline.
Quelle a été l’une des premières problématiques dans votre développement, et comment y avez-vous fait face ?
Nous avons eu dès le début de l’aventure Fontyou, la chance de pouvoir monétiser les produits issus de notre plateforme de co-création. Cette opportunité est rapidement devenue un enjeu stratégique : comment vendre en ligne nos fontes, mieux que les autres ?
Nous étions alors très focalisés sur les outils de design en ligne, sur le collaboratif, etc. Pour ne pas dépenser ni trop de temps ni trop d’argent pour vendre nos produits, nous avons eu l’idée de passer des deals avec tous les distributeurs déjà en place, pour lesquels l’e-commerce est le vrai cœur de métier. Cela nous a permis de commencer à générer rapidement des revenus.
Maintenant que le modèle de co-création de Fontyou est bien avancé, nous pouvons, un an après, nous focaliser sur notre marketing. Notre recul sur le marché nous permet désormais d’avoir une vision beaucoup plus innovante. Nous entrons donc dans une séquence de développement stratégique que nous n’aurions certainement pas abordée comme cela, si nous n’avions pas fait de choix (donc de renoncement) à l’époque sur notre e-commerce.
Sur ce marché, quel est votre principal atout ?
Nous avons trois principaux atouts :
- Notre communauté internationale, qui est un avantage concurrentiel redoutable, à la fois pour la marque Fontyou et sa capacité à se diffuser dans notre écosystème et pour la scalabilité de notre business model ;
- Notre ADN de startup très orientée R&D, qui créé des barrières à l’entrée importantes sur le marché avec un travail déjà très avancé sur nos technologies propriétaires (outils de design collaboratif en temps réel et multi-utilisateur, outils de management des fontes en cloud, etc …) ;
- Nous créons nos produits avec nos utilisateurs, pour nos utilisateurs, selon leurs besoins et leurs envies et il s’avère que ce sont aussi nos clients. Le modèle est donc très vertueux.
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
“Si tu veux voyager loin, ménage ta monture” — Mon grand-père, citant Racine. L’entrepreneuriat m’obsède, mais je dois faire des choix pour mieux exécuter et donc pour aller encore plus loin dans mes projets.
Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?
Albator, parce qu’il est indépendant, pirate et progressiste. Et parce que son terrain de jeu est sans limites.
Fondateurs : Grégori Vincens, Nicolas Boudriot, Valentine Proust, Gia Tran
Investisseurs : business angels
Date de création : janvier 2013
Nombre de salariés : 9
Chiffres d’affaires: actuellement 20 000 euros par mois
Société basée à : Paris
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