La startup du jour : LM3LABS développe des produits basés sur la vision
Certaines de ses technologies sont commercialisées en marque blanche par de grands groupes comme Panasonic
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir LM3LABS, une startup fondée par un Français mais basée à Sophia-Antipolis, Tokyo et Singapour. Elle développe des produits basés sur la vision par ordinateur tels que du mobilier, des capteurs ou des solutions mobiles.
Plus de détails avec Nicolas Loeillot, fondateur et PDG.
FW : Comment avez-vous eu l’idée de votre société ?
Nicolas Loeillot : En 2003, les futurs fondateurs de LM3LABS partent en exploration au Japon avec l’idée de vendre leurs brevets a de grands industriels japonais. Ceux-ci permettaient de tracker les doigts dans l’espace 3D. Nous étions très en avance sur le marche et la majorité de nos interlocuteurs n’avait aucune vision concernant le multi-touch ou les interactions gestuelles. Lorsque nous recevions un peu d’intérêt, on nous retournait, à juste titre, que nous étions étrangers sans base dans le pays. L’échec total n’était pas loin.
Notre initiative a pris une tournure plus positive grâce à la demande de prototype du géant des télécommunication NTT DoCoMo. Après quelques mois de travail en France, l’équipe de LM3LABS revient présenter son prototype de surface vitrée interactive à NTT DoCoMo, qui achète immédiatement le produit. Après cette première étape, LM3LABS va continuer à développer de nouvelles technologies, ajoutant au métier d’ingénieur une compétence de designer afin de concevoir des interfaces originales.
FW : A quel besoin apportez-vous une réponse ?
LM3LABS développe des
La liste des produits développés par la société est longue. Ils peuvent être répartis en quatre segments : les technologies de détection (tracking) des doigts, du corps, du visage, et de l’image. Plus récemment, LM3LABS est entré sur le marche du mobile en développant Xloudia, la solution de reconnaissance d’images la plus rapide au monde.
FW : Très simplement, comment gagnez-vous de l’argent ?
LM3LABS fournit ses technologies aux grandes marques sous forme de projets interactifs uniques mais LM3LABS repose également sur un réseau de distributeurs dans de nombreux pays. Ces passionnés d’interactivité déploient les technologies de LM3LABS sur leur marché local avec beaucoup de créativité et de passion. Certaines technologies (comme Xloudia) sont même proposées en marque blanche à de grandes sociétés comme Panasonic.
FW : Qui sont vos compétiteurs ?
Nous avons de magnifiques compétiteurs qui font notre fierté. Je citerai Microsoft Kinect, Leap Motion, Samsung Sure interactive table, Qualcomm,… Nous sommes un David qui se bat contre des Goliaths aux poches pleines. La force de LM3LABS réside dans sa créativité, son équipe hautement qualifiée, sa souplesse et une gestion très frugale.
FW : A quoi ou à quelles sociétés vous compare-t-on par erreur ?
LM3LABS n’est pas une agence digitale et encore moins une agence de publicité et d’événementiel. Avec le temps, nous avons été obligé d’étendre nos activités de chercheurs a celles d’ingénieurs puis nous avons développé nos activités de développement d’interface qui ont fait notre réputation dans le design d’interaction.
Il nous arrive parfois de réaliser des missions de consulting pour de grands groupes autour de ce même design d’interaction. LM3LABS est à la croisée de chemins, entre bureau d’ingénieurs, éditeur de logiciel, studio, fabriquant de capteurs. Nous sommes tout cela à la fois, ans nous poser trop de questions.
FW : Quelle a été l’une des premières problématiques dans votre développement, et comment y avez-vous fait face ?
LM3LABS s’est développé sur un des marchés les plus difficiles et exigeants au monde, le Japon. Ce pays n’est pas le premier venu en ce qui concerne la technologie et la pénétration de technologie étrangère y est très difficile.
Plus globalement, durant les dix dernières années nous sommes passés d’un marché ou l’évangélisation était la principale activité à un marche ou les technologies d’interaction paraissent banalisées alors que leurs déploiements sont encore rares dans la vie quotidienne de nos contemporains. Suite a la catastrophe de Fukushima, nous avons perdu quelques talents étrangers qui étaient bases a Tokyo. Nous sommes encore en train de reconstituer cette équipe, 2 ans après la tragédie.
FW : Sur ce marché, quel est votre principal atout ?
LM3LABS est un pionnier sur le marché de l’interaction et bénéficie de dix ans d’expériences parsemées de réussites et d’échecs. Nous avons réalisé un grand nombre d’expérimentations et avons des idées plutôt claires sur ce qui fonctionne, sur ce qui est plus hasardeux et vers où se dirige le futur de l’interactivité.
C’est ainsi, par exemple, qu’AirStrike, dont le compétiteur est Leap Motion, est positionné sur le marché professionnel de la muséographie ou des showrooms, des marchés a fortes marges. Bien sûr, LM3LABS capitalise sur une réputation dans le domaine de l’interactivité et de solides brevets.
FW : Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
“Concentrez-vous sur vos clients”, un conseil donné par le Japon, tous les jours, depuis dix ans. Notre expérience a déclenché une révolution culturelle dans notre approche entrepreneuriale et nous a imposé de mettre le client au coeur de notre stratégie. Au Japon, ce ne sont pas seulement des mots mais une condition de survie.
Les clients apportent tout ce dont a besoin une entreprise : argent, expérience, retour produit, références. Nos relations avec nos fournisseurs français nous paraissent même parfois difficiles tant nous avons fait ce saut culturel. Cette stratégie nous a évité de faire appel a des investisseurs extérieurs, éloigné des chemins incertains et imposé l’innovation permanente. Nous avons sorti dix produits innovants en dix ans, sans jamais en abandonner aucun.
FW : Qui est la personnalité que vous admirez le plus ?
Nous sommes de grands fans de l’auteur-entrepreneur Seth Godin et de ses idées “libératrices”, peut-être parce que nous vivons dans un pays un peu trop structuré. Quelle fraicheur de lire La Supercherie d’Icare.
Fondateur : Nicolas Loeillot et Yumiko Misaki
Investisseurs : 100% autofinancé
Date de création : février 2004 pour le Japon; 2005 pour la France, 2011 pour Singapour
Nombre de salariés : 20
Chiffres d’affaires : 2,2 millions d’euros (¥300mio)
Société basée à : Tokyo, Sophia-Antipolis, Singapour
quelle fraîcheur aussi de parler de lectures qu’on n’a pas faites, ou alors tellement vite qu’on est capable de confondre Icare et Isard … http://www.diateino.com/fr/87-la-supercherie-d-icare-9782354560850.html
sans rancune, chaque mention de Seth Godin reste une bonne oeuvre pour l’humanité, fût-ce avec une énorme erreur ;p
Jerkar aha. Mon job ne va pas jusqu’a corrige les fautes de frappe dans les articles. ;-P
nicolas2 certes, si tu le dis, mais qui pourrait la corriger, cette grosse faute ? Il y a bien quelqu’un dont c’est le job, non ?
Sinon je me propose, FranchWeb ;p