La startup du jour : Troc de presse, pour échanger vos magazines plutôt que de les jeter
La startup mise sur l’échange par voie postale et les comités d’entreprises pour recycler les titres de presse.
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir Troc de presse, une startup proposant un recyclage intelligent des journaux, magazines… en les échangeant avec votre entourage immédiat via les boîtes aux lettres du lieu d’habitation ou votre comité d’entreprise.
Plus de détails avec Julien Fuentes, le fondateur.
FW : Pouvez-vous nous résumer le concept de votre société en quelques mots, et nous en dire un peu plus sur votre parcours personnel?
Julien Fuentes : Troc de presse est le 1er site de mise en relation qui permet d’échanger gratuitement tous ses journaux (au lieu de les jeter) avec ses voisins ou ses collègues de travail, via la géolocalisation.
Mon parcours personnel ne me prédestinait pas à initier ce type de projet, puisque je suis designer-architecte de formation (j’ai travaillé pendant 8 ans au sein d’agences d’architecture parisiennes). Le moment où j’ai décidé de me lancer en indépendant a coïncidé avec l’idée de Troc de Presse, que j’ai tout de suite décidé de développer, car il s’agit d’un concept auquel je crois beaucoup. C’était le timing parfait.
FW : Comment avez-vous eu l’idée de votre société?
Julien Fuentes : Comme la majorité des Français, je lis beaucoup la presse et j’ai tendance à accumuler les magazines chez moi en me disant que je les relirai plus tard. Ce que je ne fais jamais et me conduit donc à les jeter par manque de temps.
J’ai constaté à maintes reprises que mes voisins en faisaient autant et, pour être honnête, tout ce gâchis de papier et d’argent me donnait mal au cœur. Je me voyais mal « faire les poubelles » pour récupérer ces journaux, ni aller taper à la porte de mes voisins que je ne connais que très peu pour leur proposer de les échanger.
FW : A quels besoins apportez-vous une réponse?
Julien Fuentes : Le constat est très simple. 35 millions de Français lisent chaque jour au moins un journal ou un magazine (source : Audipresse/OJD 2013). Et une fois lus, ils les jettent.
Il arrive de donner une seconde vie à ses magazines en les donnant ou en les échangeant avec ses proches… mais pourquoi ne pas le faire avec son réseau de proximité, c’est-à-dire ses voisins ou ses collègues de bureau ?
C’est désormais possible grâce à Troc de presse, site entièrement gratuit qui propose le recyclage intelligent de ses lectures presse en les échangeant avec son entourage immédiat via les boîtes aux lettres de son lieu d’habitation ou son comité d’entreprise. En s’inscrivant à Troc de Presse, les internautes participent au mouvement grandissant de l’économie collaborative, privilégient l’usage plutôt que la possession, et prônent ainsi une consommation de bon sens.
Les trois intérêts de Troc de Presse :
- Je lis plus, sans dépenser plus (j’optimise mon budget presse), et je découvre des lectures que je ne connais pas forcément ;
- J’acquiers un geste écologique simple et sans effort, je consomme différemment ;
- Je partage dans mon immeuble ou mon entreprise, et je (re)tisse du lien (entraide, rencontres…)
FW : Comment gagnez-vous de l’argent ?
Julien Fuentes : Troc de Presse propose de démocratiser sur le web et à grande échelle une pratique qui existe déjà dans la vie de tous les jours de façon informelle, dans le cercle familial ou amical. Lorsque le site rencontrera le succès espéré, je souhaite un rapprochement avec les principaux acteurs de la presse (groupes de presse, centrales d’abonnements…), afin que ceux-ci soient partie prenante de l’initiative et que l’on puisse créer des partenariats.
De nouveaux modèles « alternatifs » de consommation sont en pleine expansion en France. C’est le cas par exemple du covoiturage et l’autopartage. Après une période de méfiance inévitable envers ces pratiques, les constructeurs automobiles et la SNCF ont finalement compris le potentiel de la consommation collaborative en France, et sont maintenant parties prenantes de la démarche.
On peut aussi constater que le succès du Vélib a relancé les ventes de vélos à Paris. De nombreuses affaires prometteuses sont possibles. Alors pourquoi ne pas envisager la même chose avec la presse ?
FW : Qui sont vos compétiteurs ?
Julien Fuentes : Le concept de Troc de Presse est inédit et n’a pour l’instant pas de compétiteurs à part peut-être les sites généralistes de troc, mais ceux-ci ne proposent que très peu d’échange liées à la presse.
FW : A quoi ou quelles sociétés vous compare-t-on par erreur ?
Julien Fuentes : Il arrive que l’on assimile Troc de Presse à une centrale de récupération qui va ensuite redistribuer les journaux gratuitement, ce qui n’est pas le cas.
FW : Quelles ont été les périodes les plus sensibles dans votre développement ?
Julien Fuentes : C’est probablement maintenant que Troc de Presse entame sa période la plus sensible. Certes, le site connaît un certain succès médiatique (presse et TV) et a déjà fédéré plus de 1 500 abonnés en quelques semaines. Il faudra rapidement financer la seconde version du site pour l’optimiser, et consolider le projet de monétisation.
FW : Comment y avez-vous fait face ?
Julien Fuentes : En attendant des financements, je prépare déjà le terrain pour la seconde version : je m’attelle à collecter le retour des utilisateurs, afin de cadrer toutes les pistes d’améliorations du service proposé par Troc de Presse. Parallèlement, j’envisage différentes pistes de monétisations.
Ma priorité est d’intégrer un incubateur pour me faire accompagner dans ces démarches.
FW : Quel est votre principal atout ?
Julien Fuentes : Le point capital est le potentiel colossal de la presse papier, jusque là très peu exploité. Chaque année, plus de 8 milliards de journaux (gratuits et payants), et plus de 15 milliards d’invendus finissant à la poubelle dans l’indifférence générale.
FW : Comment est-il encore possible que tout le monde reste les bras croisés ?
Julien Fuentes : Au vu de ces quelques chiffres, un business green est possible et nécessaire.
FW : Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
Julien Fuentes : Le meilleur conseil que l’on m’ait prodigué est de croire en soi et de ne pas avoir peur de l’échec. On me l’a encore répété très récemment durant l’ouverture du Paris Factory de l’ESCP. La peur de l’échec est très grande en France et bloque souvent les personnes qui ont envie de se lancer dans un projet.
FW : Quelle est la personnalité que vous admirez le plus et pourquoi ?
Julien Fuentes : Plus qu’une personne, j’admire les pionniers de l’économie du partage qui ont su innover avec de nouveaux modèles de consommation en France. Proposer de consommer autrement n’est jamais chose acquise, et la route est encore longue avant de vraiment démocratiser toutes ces initiatives mêlants développement durable, partage, et considérations sociales.
Fondateurs : Julien Fuentes
Investisseurs : aucun
Montant de financement : 10 000 euros
Date de création : 20 mai 2013
Nombre de salariés : 1
Chiffres d’affaires : 0
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