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L’antivirus Kaspersky conteste son interdiction dans les agences fédérales américaines

Kaspersky ne compte pas se laisser accuser d’oeil de Moscou sans réagir. Soupçonnée par Washington d’entretenir des liens avec les services de renseignement russes, la société spécialisée dans les solutions de cybersécurité a l’intention de contester devant la justice américaine l’interdiction du gouvernement américain visant l’usage de ses logiciels. «Kaspersky Lab annonce vouloir faire appel, devant la cour fédérale, de la décision du département de Sécurité nationale américain (DHS) interdisant l’utilisation des produits de la société dans les organismes fédéraux», a ainsi fait savoir l’entreprise russe.

Pour justifier ce choix, Kaspersky estime que la décision du gouvernement américain est «inconstitutionnelle» et repose sur «des allégations et des rumeurs». Selon la société russe, les autorités américaines n’ont «fourni aucune preuve d’actes répréhensibles commis par l’entreprise». De plus, Kaspersky affirme que la décision du département de Sécurité nationale américain a eu «injustement des répercussions négatives sur la réputation de l’entreprise au sein du secteur de la sécurité informatique et ses ventes aux États-Unis». Dans ce contexte, la société russe a annoncé début décembre la fermeture de son bureau à Washington. Pour rappel, Kaspersky, qui compte plus de 400 millions de clients dans le monde, réalise 85% de son activité en dehors de la Russie.

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Une interdiction sur fond d’ingérence russe dans l’élection présidentielle

En septembre, le département de Sécurité nationale américain avait ordonné à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller sous 90 jours tous les logiciels antivirus de Kaspersky présents sur les ordinateurs du gouvernement et des agences fédérales. En prenant cette décision brutale, Washington souhaitait éviter que les éventuels liens entre l’éditeur d’antivirus russe et les services secrets du Kremlin (FSB) ne se traduisent par des fuites d’informations ou des cyberattaques.

Les rumeurs évoquant des liens entre Kaspersky et Moscou ne sont pas nouvelles. En 2012, une enquête de Bloomberg avait ainsi révélé que le fondateur de l’entreprise de cybersécurité, Eugène Kaspersky, a été formé dans un institut cryptographique parrainé par le KGB. De plus, une nouvelle enquête de Bloomberg publiée en juillet dernier affirme, sur la base de mails internes à la société russe, que Kaspersky a entretenu une relation étroite avec le FSB, la principale agence de renseignement russe.

L’interdiction de Kaspersky sur le territoire américain s’inscrit dans un climat très tendu en raison de l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine. Fin octobre, Facebook avait notamment dévoilé que jusqu’à 126 millions d’utilisateurs américains du réseau social avaient pu voir entre juin 2015 et août 2017 près de 80 000 publications politiques mises en ligne par des comptes liés à la propagande russe. Ces derniers ont également posté 120 000 publications sur Instagram, qui ont été vues par 20 millions d’utilisateurs. Au total, ce sont donc 150 millions de personnes qui ont été touchées par la propagande russe sur Facebook et Instagram.

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