De la start-up à l’ETI, Bpifrance cherche à financer de nouvelles pépites
Entre les Startup weekends, les Trophées de l’innovation régionaux, les Startup contest, difficile de choisir le concours le plus utile pour son entreprise. Bpifrance vient, elle, de lancer la première édition du«Concours d’Innovation Numérique» que lui confie l’Etat. Les candidatures à la deuxième session doivent être déposées au plus tard le 4 novembre; la première session ayant été clôturée le 8 juillet par la réception de 98 dossiers.
Financé par le Programme d’Investissements d’Avenir ou « PIA » (voir encadre ci-dessous), ce concours vise à soutenir des porteurs de « projets innovants mobilisant le numérique pour développer un nouveau produit ou service disruptif par son contenu, son procédé de réalisation, son modèle économique ou l’expérience proposée ». Il ne suffit pas d’avoir une idée originale, un modèle économique doit aussi avoir été prévu. Le potentiel économique et la valeur d’usage font partie des critères auxquels la Bpifrance sera sensible pour faire sa sélection.
Toutes les PME et ETI françaises dans ce cas peuvent adresser leur candidature à une condition: porter un projet dans l’une des huit thématiques suivantes:
- Mieux vivre : santé, sport, bien-être
- Partager : biens communs, consommation collaborative
- Mieux apprendre et se cultiver : culture, média, loisirs, éducation
- S’entraider : services à la personne, bien social
- Mieux se déplacer : ville, tourisme et mobilité
- Mieux consommer : paiement, finance, commerce
- Mieux produire : biens de consommation, usine du futur, bâtiment et infrastructures
- Construire une croissance verte : environnement, économies d’énergie
A la clé, le financement d’une partie du projet, soit la moitié de ses dépenses au maximum. Cette aide sera octroyée pour moitié en subvention et en avance remboursable. Les projets visés représentent des budgets allant d’un demi-million à 3 millions d’euros. Les noms des gagnants de la session de candidature de début juillet devraient être connus début novembre, assure-t-on à Bpifrance.
Ce concours s’inscrit parmis d’autres initiatives portées par Bpifrance en faveur de l’innovation. Notamment l’ouverture d’un centre d’échange entre start-up et grands groupes en avril, baptisé le «Hub». Il est dédié à l’accompagnement d’une dizaine de start-up.
Au delà de ces deux programmes, l’organisme octroie de nombreuses aides à l’innovation, à différents stades (pour évaluer la faisabilité d’un projet, ou structurer son développement par exemple). Reste à réussir à s’y retrouver entre les PTR (Prestation Technologique Réseau), le Contrat de Développement Innovation ou le Prêt Participatif d’Amorçage, les aides fiscales, les dispositifs réservés aux JEI (Jeunes Entreprises Innovantes), etc. Pour cela, les entrepreneurs peuvent s’adresser aux organismes d’accompagnement à l’innovation, répartis dans tout l’Hexagone.
Le Programme d’Investissement d’Avenir date de 2010, il s’appelait à l’époque le « Grand emprunt ». Rebaptisé PIA en 2014, il a été doté d’une première enveloppe budgétaire de 35 milliards d’euros puis d’une seconde de 12 milliards d’euros, dont 2 478 millions dédiés à l’économie numérique.
Ce programme est piloté par le Commissaire général à l’investissement (CGI), Louis Schweitzer, nommé à ce poste en avril 2014. Il coordonne avec son équipe les actions de l’ANR dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche; de l’ADEME pour les actions liées à la transition énergétique et écologique; de Bpifrance pour le soutien aux entreprises et aux filières industrielles, de la CDC, etc.).
Interrogé sur les premiers effets de ce PIA, le directeur adjoint du Programme Economie Numérique, en charge du PIA, Laurent Michel, répond: «Les effets attendus sont à long terme, certaines actions sont toujours en cours de lancement (celles du « PIA 2 »). Néanmoins, nous lançons actuellement des missions d’évaluation à mi-parcours de l’ensemble de nos actions, avec des cabinets externes. Les résultats de cette évaluation seront communiqués début 2016 ».
Détail des montant engagés chaque année depuis 2010:
Source: Rapport d’activité 2014 du commissariat général à l’investissement
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