Le groupe LVMH veut accompagner 50 start-up par an à Station F
Xavier Niel et Bernard Arnault réunis au même endroit sous le crépitement des flashs. Pour le lancement, lundi 9 avril, du programme d’accélération du groupe LVMH chez Station F, les deux parties ont mis les petits plats dans les grands. Dans son espace de 220 mètres carrés appelé La Maison des start-up et doté de 89 postes de travail, le groupe de luxe français prévoit d’accueillir chaque année 50 start-up internationales en deux promotions de six mois.
Pour l’instant, 23 start-up ont intégré le programme depuis novembre 2017, même si l’annonce n’a été faite qu’hier. Du côté des secteurs, les différents domaines sur lesquels opèrent LVMH sont représentés, le parfum et les cosmétiques, la mode et la maroquinerie ou encore les vins & spiritueux.
Une relation parfois compliquée avec le digital
« Il y a une proximité historique entre le groupe, ses valeurs et le monde des start-up », a déclaré Bernard Arnault lors de son discours d’inauguration. Le PDG de LVMH cite la créativité, l’innovation. Qu’est-ce que le groupe vient chercher auprès de ces start-ups ? « L’agilité entrepreneuriale, nécessaire pour réussir à faire avancer les choses le plus vite possible ». « C’est l’état d’esprit que nous retrouvons dans les entreprises ce soir et une des raisons pour lesquelles nous souhaitons nous rapprocher d’elles le plus possible », a expliqué Bernard Arnault.
Historiquement, les relations de Bernard Arnault avec le digital ont été compliquées. Ce dernier avait par exemple investi, via une filiale de sa holding personnelle, dans Boo.com, site spécialisé dans la vente de vêtements en ligne, l’un des plus gros échec de la bulle Internet de 2000. Sur une note plus positive, le groupe a investi dans le populaire site londonien d’actualité de la mode Business of Fashion en 2013. Plus récemment, en mai 2017, LVMH a décidé d’embrasser le changement de façon plus globale avec le lancement de 24 Sèvres, une plateforme de shopping en ligne multi-marques. Un lancement qui intervenait huit ans après la fermeture de eLuxury.com, première tentative du groupe de distribution multi-marques sur Internet.
La possibilité pour les start-up d’étendre leurs activités
De façon classique, les start-up qui participent au programme pourront bénéficier d’un accompagnement par LVMH, par exemple du coaching individualisé. D’ailleurs, du côté des start-up, elles ont plutôt le sourire aux lèvres. Certaines travaillent déjà avec des marques du groupe et espèrent étendre leurs collaborations aux autres maisons, d’autres s’attendent à ce que cela leur ouvre des portes.
Heuritech, par exemple, est dans la première catégorie. La start-up créée en 2013 travaille déjà avec Dior, Louis Vuitton et Moët & Hennessy. Elle a développé une technologie de reconnaissance visuelle qui analyse chaque jour les images sur les réseaux sociaux comme Instagram pour aider les marques à anticiper les tendances et de mesurer leurs performances au sein de leur marché. Sa présence au sein de l’espace LVMH à Station F va notamment leur permettre « de montrer aux différents acteurs de LVMH ce que nous avons déjà fait », explique Juliette Dubois, project manager. Les technologies présentes sont variées, réalité augmentée, retail & e-commerce, social & contenu ou encore lutte contre la contrefaçon.
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