Le Moyen-Orient, prochain marché majeur pour Uber?
Peu avant son entrée en Bourse, qui devrait constituer l’une des plus importantes IPO de l’histoire de Wall Street, en avril, Uber devrait enfin racheter son concurrent de Dubaï (Emirats arabes unis) Careem pour 3 milliards de dollars, selon Bloomberg et Reuters. C’est plus que les 2 à 2,5 milliards évoqués en septembre 2018. L’opération, dont 1,4 milliard de dollars seraient payés en espèces et 1,7 milliard en titres convertibles en actions Uber, pourrait même être signée dès mardi.
Fondé en 2012 par Abdulla Elyas, Magnus Olsson, Mudassir Sheikha, Careem a levé depuis sa création plus de 770 millions de dollars, selon Crunchbase. En 2016, sa valorisation avait atteint près d’un milliard de dollars. L’entreprise devenait ainsi l’une des start-up Tech les plus importantes de la région. Parmi les investisseurs de la plateforme de VTC figurent la holding d’investissement saoudienne Kingdom Holding Company, l’entreprise technologique chinoise Didi Chuxing ou le géant japonais du e-commerce Rakuten.
Une présence dans plus de 90 villes
Careem opère dans plus de 15 pays de la région, dont les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Liban, le Pakistan, le Koweït, l’Egypte, le Maroc, la Jordanie, la Turquie, la Palestine, l’Irak et le Soudan. La start-up revendique une présence dans plus de 90 villes, ainsi que plus d’un million de chauffeurs. Comme Uber, Careem a diversifié ses activités et a lancé, parfois avant Uber, des services de livraison de repas et de colis, des services de bus, des déplacement programmés, ou encore un service de virements. Le lancement l’année dernière d’une activité de livraison suivait notamment l’annonce de mesures par Uber pour gagner du terrain dans la région. Après la création d’un service de minibus au Caire, Uber a notamment lancé Uber Lite, une version allégée de son application VTC d’origine, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite plus tôt ce mois-ci.
Jusqu’ici, Uber disposait d’une présence physique au Moyen-Orient et en Afrique moins importante que dans d’autres marchés (malgré une activité dans des villes comme Al Qasim, Amman, Beyrouth, Doha, Dubaï, Jeddah, Manama, Médine, Riyad ou Tel Aviv). Le géant du VTC pourrait ainsi s’intéresser de plus près à ce marché prometteur. L’entreprise américaine a de surcroît fait face à plusieurs échecs en Asie, où l’Indonésien Go-Jek et le Chinois Didi Chuxing dominent. Cette acquisition représenterait en outre un changement de stratégie pour Uber, qui a par le passé bouclé de telles opérations pour se décharger d’activités onéreuses à l’étranger contre des participations dans leurs concurrents.
Uber subit enfin la pression de son rival Lyft, dont l’arrivée sur le Nasdaq prévue pour la fin du mois devrait valoriser l’entreprise à plus de 20 milliards de dollars. L’entrée en Bourse d’Uber s’annonce toutefois colossale, entre 100 et 120 milliards de dollars selon les sources. Mais l’entreprise américaine, qui comme Lyft n’est toujours pas rentable, cherche d’autres sources de croissance pour se laisser dépasser par la compétition. Le Moyen-Orient pourrait représenter une de ces sources.
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