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Le pari perdant de la collapsologie

Par Philippe Silberzahn, professeur d’entrepreneuriat, stratégie et innovation à EMLYON Business School et chercheur associé à l’École Polytechnique (CRG)

Les inquiétudes fortes liées au changement climatique et aux défis de l’écologie en général ont développé une forte crainte d’un effondrement possible de notre civilisation industrielle à relativement courte échéance, entraînant tout un courant de pensée regroupé sous le terme de «collapsologie» (de l’anglais collapse, effondrement).

Emblématique de ce courant, l’ancien ministre Yves Cochet vient de publier un ouvrage retentissant où il explique comment il se prépare à l’effondrement en organisant une vie autarcique à la campagne. Si les prédictions apocalyptiques ne sont pas nouvelles (elles étaient courantes au Moyen-Âge), et si les propos semblent parfois ridicules, la collapsologie pointe cependant le doigt sur une question importante liée à notre civilisation même si, au final, elle représente un pari perdant.

Notre civilisation: interdépendance, richesse et fragilité

Notre civilisation industrielle est le produit d’un arbitrage entre efficacité économique et robustesse. L’efficacité économique nécessite une division du travail. Chacun se spécialise dans ce qu’il sait faire de mieux, et «achète» le reste aux autres. C’est aussi ancien que l’humanité. Celui qui restait à la grotte pour peindre sur les murs ou fabriquer des flèches était nourri par le reste de la tribu même s’il n’était pas parti à la chasse. Il était dépendant des chasseurs pour sa nourriture comme eux dépendaient de lui pour leurs armes.

C’est ainsi que les deux traits fondamentaux de notre civilisation industrielle représentent les deux faces d’une même pièce, celle de notre richesse: une division du travail et une interdépendance aujourd’hui poussée à l’extrême (on ne fait quasiment plus rien soi-même). C’est ainsi que pour toute activité imaginable, chacun est amené à se poser la question suivante: devrais-je le faire moi-même, et ainsi être indépendant, ou devrais-je l’acheter à un tiers, et ainsi être plus efficace?

En ayant poussé la dépendance à son extrême, notre civilisation est devenue riche, mais elle a également développé une certaine fragilité. Une grève dans un dépôt d’essence et ma voiture ne roule plus. Sans mon boulanger, plus de pain. Sans EDF plus d’électricité. La division du travail ne peut fonctionner que dans le cadre d’un ordre politique et social relativement stable permettant les échanges. Si cet ordre n’existe plus, les échanges deviennent difficiles, et le retour à une certaine forme d’autarcie est assez naturel.

Dès lors que ses tenants anticipent précisément l’effondrement de cet ordre politique et social en raison de l’évolution du climat et des ressources naturelles, la collapsologie n’est pas dénuée de fondement. Son retard industriel a ainsi servi la France durant la seconde guerre mondiale car il restait une large base paysanne pour nourrir le pays; mais on peut aussi estimer que ce retard a facilité la victoire allemande en premier lieu…

Viens avec moi si tu veux vivre (Photo: Wikipedia).

Les limites de l’autarcie

L’autarcie, cependant, a ses limites: une première limite est qu’elle n’est jamais complète. Je peux faire mon pain moi-même pour me passer du boulanger, mais je dois acheter mon blé. Je dépends donc de l’agriculteur, ou plutôt du meunier pour me le fournir. Sauf à le cultiver moi-même?

Mais ça commence à devenir compliqué parce que pour faire cela, il faut une grande surface et des outils, ce qui nécessite de travailler avec d’autres. Il y a toujours un moment où l’indépendance s’arrête et où la dépendance commence. Je peux me déplacer à cheval, mais si celui-ci tombe malade, je dois bien appeler un vétérinaire. Ce couple peut décider d’accoucher seuls dans la forêt, mais si ça se passe mal, ils prendront leur téléphone et ils appelleront le SAMU. Tôt ou tard on finit par faire appel à cette civilisation industrielle à laquelle on cherche pourtant à échapper.

On peut même avancer l’idée que l’autarcie n’est aujourd’hui envisageable que parce qu’il existe une sorte de police d’assurance fournie par cette fameuse civilisation industrielle qui est que quand ça se passe mal, je peux «sortir de l’autarcie», un peu comme les enfants qui crient «pouce» pour suspendre le jeu. Une seconde limite, évidemment cruciale, de l’autarcie est qu’elle est intrinsèquement inefficace.

Si chacun fait son pain, cultive ses légumes et fabrique ses habits, nous sommes condamnés à une économie de subsistance très improductive telle qu’elle existait jusqu’à la fin du Moyen-Âge. Cela signifie consacrer la majeure partie de sa vie à des tâches alimentaires et ménagères. Cela signifie se priver de très nombreuses choses qui ne peuvent exister que grâce à la division du travail (un hôpital, une armée ou un orchestre symphonique, par exemple) à un coût potentiellement très important.

De quelle fragilité parle-t-on?

Notre civilisation est-elle cependant si fragile que ça? Effectivement, une grève dans un dépôt d’essence et ma voiture ne roule plus. Mais cette fragilité de court-terme masque en fait une solidité intrinsèque de notre système, celle qui lui permet de s’adapter à pratiquement toute circonstance imprévue. Je l’ai évoqué dans un article précédent, notre civilisation est un système complexe qui possède une propriété appelée quasi-décomposabilité.

En gros, cela signifie que ce système possède une identité propre (civilisation), mais qu’il est constitué d’une myriade de sous-systèmes qui peuvent évoluer presque indépendamment. Qu’un de ces sous-systèmes vienne à défaillir (mon boulanger ferme, l’essence vient à manquer) et le système est capable de recréer un nouveau sous-système alternatif. Cela s’est toujours produit. Cette capacité «locale» d’évoluer peut fonctionner à grande échelle, comme en témoigne le succès du site de partage automobile BlaBlaCar durant les grèves de la SNCF. Elle traduit la robustesse du système car celui-ci peut survivre et conserver son identité propre malgré des échecs partiels même nombreux.

Un pari de Pascal inversé

Le débat entre autonomie et efficacité ne sera bien-sûr jamais terminé car il représente une tension à gérer, pas un choix binaire, mais il correspond néanmoins à un pari nécessaire. Le mathématicien et philosophe Pascal estimait qu’il fallait croire en Dieu, parce que cela représentait un bon pari: si Dieu n’existe pas, nous ne perdons rien, mais s’il existe, nous avons eu raison de croire en lui. Les collapsologues font un pari de Pascal à l’envers: ils essayent de se protéger contre un effondrement qu’ils estiment inéluctable, mais cette protection est largement illusoire, et ils se condamnent à une vie misérable si l’effondrement ne se produit pas: c’est le pari d’un faible gain avec une perte importante.

On peut envisager le pari inverse: imaginer des approches permettant de renforcer la robustesse du système actuel sans dégrader sa capacité à évoluer et à produire de la richesse. Plutôt que de se retirer du monde comme les romains se retirèrent dans leur villa, rester dans le monde pour le faire évoluer. C’est le pari de tous les réformistes: une conscience des fragilités du système actuel, mais une posture de confiance dans l’ingénuité humaine et sa capacité à continument résoudre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Cela semble un pari beaucoup plus raisonnable que de se retirer dans sa ferme pour y cultiver 15 carottes.

Sur le même sujet, à propos des limites de l’autarcie, lire mon article Le vrai danger du « consommer local ». Sur la notion de quasi-décomposabilité et pourquoi elle est importante pour comprendre la dynamique de systèmes complexe comme une société ou une organisation, lire Quasi-décomposabilité: ce qu’une idée entrepreneuriale peut apporter à la construction européenneainsi que La quasi-décomposabilité, un concept important pour l’innovation et l’entrepreneuriat. Lire également mon article écrit avec Dominique Vian publié dans HBR France: Pour changer le monde, visez petit.

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19 commentaires

  1. les collapsologues ne prônent pas pour un repli sur soi. Ils oeuvrent pour redonner de la résilience aux territoires (en interagissant plus localement et avec le rythme des saissons) et retisser des liens d entraide.

    1. Oui, tout à fait d’accord !
      Par contre, par rapport à la tonalité générale de l’article, je suis assez perplexe sur les exemples donnés, notamment :
      1) sur la Division du Travail pendant le Moyen Age (au fait, quel Moyen age ? car cela a duré près de 800 ans …), elle est infiniment plus complexe que ce qui est suggéré par l’Auteur, et déjà en partie mondialisée
      2) sur l’analyse (sommaire) de la défaite française de Mai 1940
      ce n’est pas un problème d’industrialisation (les Allemands considéraient eux-mêmes que leur Armée ne serait prête qu’en 1942 voire 1943 …), mais plutôt à ce qui ressemblerait à une « faillite des élites ou du Commandement ». Pour preuve, à peine 10% des divisions allemandes étaient motorisées, et le reste de l’armée était hippomobile ou à pied (témoignage émouvant des Français de l’époque qui se rendent compte qu’ils ont été battus par une armée essentiellement « rurale »). C’est la Doctrine et la Stratégie qui ont fait la différence (cf. les études des experts US, Allemands ou Français depuis au moins 30 ans – je ne citerai qu’une seule référence, allemande : Karl-Heinz Frieser: Le mythe de la guerre-éclair ).
      Enfin,
      le partage actuel du travail et de la production qui nous amène à faire faire 3 fois le tour du monde aux 15 carottes évoquées ne semble pas la meilleure optimisation en terme énergétique et d’empreinte Gaz à effet de Serre. Pour éviter d’avoir recours à la Collapsologie, il va falloir « changer le modèle », et assez rapidement …

  2. envisager les effondrements comme une possibilité est la meilleure façon de les éviter. Nous savons qu’il est peu probable que notre maison prenne feu, pourtant nous avons tous une assurance pour se couvrir de ce risque.

  3. Cette idée d’effondrement n’est pas un terme marketing ou une nouvelle version de Paco Rabane, c’est tristement « simplement » le résultat du consensus scientifique (et non politique ou économique).
    Si on se bouge, on peut l’éviter, si on attend vraiment le dernier moment comme on aime bien faire alors… paf le chien.

    Malheureusement il semblerait qu’il faille prendre mieux en compte l’extrême complexité de notre système mondial (l’humanité et ses concepts mais aussi la réalité de notre boule *finie* qui voyage dans l’univers). Pour cela j’invite les lecteurs à aller voir les différentes conférences de M Jankovici qui expliquera bien mieux que moi.

  4. J’attends de voir avec impatience comment les sous systèmes alternatifs vont aider les populations côtières à s’en sortir lorsque la montée des eaux deviendra dramatique ou ces autres populations obligées de fuir leur territoire pour échapper à la sécheresse. Sans oublier ces autres populations réduites à la plus grande précarité du fait d’une répartition des richesses absolument inégalitaire. Vue de Sirius, tout est bien dans le meilleur des mondes. Ce n’est qu’une question d’ajustement. Les dinosaures l’ont compris bien avant nous. D’ailleurs, ils ont disparu. Et de nouveaux sous systèmes sont apparus. Dont nous. Lol.

  5. Les cultivateurs de carottes en grotte font rire, mais les business men en chambre aussi.

  6. N’importe quoi cet article, vous n’avez visiblement rien lu de récent à ce sujet ni compris la différence entre collapologie et fabulation de l’effondrement, donc vous partez donc d’une hypothèse totalement fabuleuse pour dérouler votre raisonnement …. N’hésitez pas à vous renseigner avant d’écrire (ou carrément vous abstenir, personne ne vous en voudra).

    Soit dit en passant, j’apprécie de moins en moins les articles de FW, des newsletters entières de Decode sans intéret, des prises de paroles d’expert bidons, bref la qualité diminue pas mal …

    Cdlt

  7. Petite correction sur l’anedocte du retard industriel de la France qui nous aurait fait perdre contre les allemands:
    Nous avions plus de chars qu’eux a l’epoque, mais une stratégie de morcelage. Un petit nombre de chars disséminés un peu partout, là où les allemands en réunissaient un grand nombre au même endroit. C’est ce qui a fait le succès de la Blitzkrieg.

  8. Voilà pourquoi le rapport Meadows est fiable. Il est dénué de réflexion économiques ou commerçante. La civilisation industrielle n’a qu’un siècle. Avant les gens se débrouillaient très bien tous seuls et ont bien survécus. Nous dire qu’on ne peut faire sans c’est comme nous dire que la révolution verte est une solution miraculeuse en remplaçant ce que la nature fait très bien toute seule depuis des millions d’années par des produits merdiques qui tuent tout et empoisonnent les gens. Nous avons vu le résultat. J’attends donc que cet « expert » nous propose une solution pérenne est réaliste à la fin des fossiles et à la crise financière qui en surgira. Pas d’énergies = pas de production = pas d’économie (là aussi on en voit déjà le résultat). . Quant au CO², on verra ce que ça donnera quand la France aura à gérer les incidents climatiques qui iront avec les hausses de température (ils n’arrivent déjà pas à baisser les émissions, je les vois mal dénouer tout ça en moins de 10 ans). On nous dit que 2008 était une crise. Il me semble qu’une crise est temporaire, qu’une crise on en sort. Pourtant il ne me semble pas que les choses se soient arrangées depuis. Pour finir « local » ne veut pas dire ougabouga ou troglodyte. Local ne veut pas dire non plus que l’on va créer des communautés de neuneus. Il y a des gens très compétents, dans beaucoup de domaines qui sont prêts à fonctionner en décroissance. Se préparer à un effondrement c’est avoir une capote. Il vaut mieux en avoir et ne pas s’en servir que d’en avoir besoin et de ne pas en avoir. Mais peut être suis-je trop pessimiste, trop alarmiste. :)

  9. Un peu court comme analyse. On est plus proche du café du commerce qu’autre chose… Lisez effondrement de Jared Diamond cher Monsieur. Vous verrez que l’histoire compte beaucoup de civilisation qui se sont effondrées.

  10. Petite erreur :
    une posture de confiance dans l’ingénuité humaine et sa capacité à continument résoudre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.

    Je pense que l’auteur voulait parler d’ingéniosité (trouver des solutions) plutôt qu’ingénuité (Naïveté)

  11. Raisonnement valable avant l’effondrement après plus rien de ce qui est dit plus haut ne tient debout, effectivement tant qu’il n’y a pas d’effondrement, la collapsologie ne sert a rien, elle coûte… lorsqu’il se produit cela devient plus intéressant d’avoir un peu prévu la chose !

    L’analyse des sous-systèmes est largement optimiste aussi, une analyse systémique en économie montre que quelque soit les parades lorsqu’il y a effondrement globale, tout s’effondre ! et personne ne s’y retrouve ! lorsque la température moyenne va exploser subitement, car évidemment ca ne sera pas linéaire, c’est pas blablafood qui va nous sortir de l’ornière ! Ni l’action coordonnée de sous-systèmes ! le chaos gagnera sur l’ordre, pour s’en persuader il suffit de constater quel mal nous avons a réguler nos émissions de carbone et l’incapacité qu’a l’espèce humaine a se comporter comme un système unique et responsable alors que la plupart de ses individus ont bien compris qu’il allaient crever ou faire crever leurs enfants si ils ne faisait rien et que nous sommes en periode de paix ! le chaos a toujours remporté sur l’ordre, la violence sur la paix, l’avarice sur la générosité ! et ce n’est pas 10-15 ans de nouvelle économie qui changera la donne ! la prédation est inscrite dans nos gênes et le chaos dans les atomes qui nous constituent. Blablacar reste anecdotique à l’échelle de la sncf…

    idem le pari de Pascal ne tient pas le coup d’une analyse fine, croire en dieu sans se conformer au précepte de la religion ne sert a rien, ne pas boire, voler, violer a un coup, aller a la messe, faire pénitence.. et j’en passe! tout ca a un cout certain ! il faudrait plutôt raisonner en terme marginal et voir ou se situe l’optimum ! au vu des dernières prévisions du Giec c’est surement pas en ne faisant rien !

    Ce récit illustre la croyance aveugle d’une bonne partie de nos élites pro entrepreneur, pro tech, pro marché et leur confiance inébranlable dans la technologie. rien n’a changé en fait, on prend les mêmes et on recommence : Rome s’est effondrée malgré l’extrême sophistication (pour l’époque) de ses mécanismes de protection et je peux vous dire que les barbares sont de gentils gars à coté de ce qu’il nous attend…

    Cette posture de confiance dans l’ingénuité humaine est charmante mais ne mène a rien, l’effondrement aura lieu, tôt ou tard et mènera un système basé sur la profusion et l’ordre à sa ruine. cela revient a croire a la main invisible d’Adam Smith c’est optimiste charmant mais très partiel !

  12. Bonjour à tous, cet article montre une vision très caricaturale concernant la collapsologie. Ne pas confondre résilience et entraide avec l’autarcie décrite dans l’article.
    Il va être très difficile d’éviter les deux problèmes des prochaines décennies : d’une part des énergies carbonées de plus en plus chères à extraire (et à trouver), or notre civilisation pour l’instant ne peut pas continuer sans elle, d’autre part un réchauffement climatique aux conséquences très difficiles à évaluer. Même les scientifiques ne savent pas vraiment ce qui peut se passer après une hausse de 2°. La conjugaison de ces deux problèmes aura des répercussions forcément très importantes au niveau mondial. Je vous invite à jouer avec le simulateur En-Roads pour comprendre les enjeux du problème. https://www.geekjunior.fr/en-roads-changement-climatique-simulateur-en-ligne-33693/

  13. Quelques remarques:
    – La défaite de 1940 n’est pas du à un retard industriel mais plutôt à des erreurs de stratégie et un manque de vision claire du terrain. Les chars, armes françaises surpassaient les chars et armes allemandes et étaient en nombre suffisant Mis à part les percées du nord Est, l’armée allemande a avancé constatant le retrait des troupes ou leur désorganisation. Lorsque les troupes françaises ne bougeaient pas et savaient quoi faire, ils arretaient les allemands. D’ou une partie e l’armée qui a rejoint la France libre sur le constat que la lutte était encore possible.
    – La base paysanne dont vous parlez a été fortement bousculée lors de la seconde guerre mondiale suite aux mouvements de populations. En gros, des champs et fermes abandonnées. D’ailleurs, ça a pris du temps de tout relancer en 1945.

    Un historien

  14. Expliquez donc la beauté, la résilience, la performance de ce beau système qui ne tient debout que grâce au pillage des ressources…

  15. Dommage que l’article verse dans la caricature.

    La technologie seule n’est pas la solution à nos problèmes de société.
    Cercle vicieux : on consomme de plus en plus d’énergie et de matières premières pour produire de l’énergie (qui nous permettra de produire de la matière première pour produire de l’énergie…etc.)

    Je conseille le livre de Philippe BIHOUIX (un ingénieur), « L’âge des low tech », qui permet de bien se rendre compte de l’impasse où l’on va se trouver si l’on continue sur la voie de la consommation à outrance (d’énergie et de matière première).
    Spoiler : une voie alternative à nos habitudes actuelles n’est sûrement pas revenir au « Moyen-Âge »… Bien au contraire !

    Bonne journée à tous,

  16. Que de temps et d’énergie perdus en caricatures grotesques de part et d’autre!! Tout n’est pas à jeter dans le Monde moderne et les progrès qu’il a engendré ( scientifiques,médicaux…)! Et rien n’est à rejeter dans cette mouvance qui prône bons sens et solidarité… l’avenir n’est ni dans la destruction de notre planéte, ni dans le retour aux grottes!!! L’avenir est dans l’acceptation et l’adaptation aux changements ( climatiques, societaux) qui se profilent… et si cultiver localement ses carottes permet de s’adapter à la nouvelle donne, ce n’est pas un retour en arrière mais un pas en avant dans le bon sens! La foudre frappe plus souvent l’arbre immobile que l’oiseau qui s’envole!!

  17. Le problème ne résume pas qu’au seul réchauffement climatique… Le problème c’est d’abord l’utilisation de plus en plus importante d’énergie qu’on va puiser dans un espace fini. Le problème c’est aussi la consommation sans cesse croissante de ressources qui ne sont pas infinies. Le problème c’est aussi l’accroissement des pollutions et la surconsommation de ressources censées se reproduire…
    Faudrait pas se contenter de regarder le problème par le petit bout de la lorgnette…

  18. Bonjour,
    Je n’ai pas pris le temps de lire les autres commentaires, mais suis à peu près certaine d’y retrouver mon avis : les collapsologues (ou les écologistes d’un courant de pensée moins extrême d’ailleurs) n’ont jamais prôné l’autarcie individuelle ; personne n’y croit, et tout le monde sait bien que les interdépendances existent, comme dans l’ensemble du monde animal.
    Je viens également de lire votre article « Le vrai danger du consommer local », et là encore, je retrouve le même problème de raisonnement : vous ne voyez pas (ou ne voulez pas voir ?) le niveau intermédiaire, à savoir la force de la collectivité locale : les interdépendances peuvent être mises en place dans des communautés bien moins nombreuses que la collectivité internationale. En ce qui concerne le production de prunes vs. celle des pommes, il suffit à mon sens que les Agenais acceptent de manger davantage de prunes que de pommes, puisque c’est ce que leur terre leur apporte… Et effectivement, cela revient sans doute à augmenter le prix final. Mais finalement, c’est bien ça l’idée derrière le « manger (ou de manière plus générale, consommer) local » : redonner leur vraie valeur aux choses, ne pas chercher le prix le plus bas coûte que coûte, et donc consommer moins.

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