Le streaming a représenté plus de la moitié des ventes de musique en France en 2018
AFP
Le streaming, moteur de la croissance retrouvée du marché de la musique, a rapporté plus de la moitié des revenus de l’industrie pour la première fois en 2018, d’après les chiffres publiés jeudi par le Snep, principal syndicat des producteurs. Avec une progression de 1,8%, le marché de la musique enregistrée en France (CD, vinyles, numérique) affiche une croissance inférieure à celles de 2016 (+5,4%) et 2017 (+3,9%). Mais le secteur, en crise depuis le début des années 2000, confirme sa reprise pour la troisième année consécutive.
« Ce nouvel usage de consommation, le streaming, et surtout le streaming payant, permet enfin, depuis 3 ans, de compenser la baisse du marché physique, qui est constante mais pas affolante», a déclaré Olivier Nusse, président du Snep et PDG d’Universal Music France (groupe Vivendi) à l’AFP. Les ventes physiques ont baissé de 15% en 2018. Outre la transformation structurelle du marché, elles ont été affectées par les manifestations des « gilets jaunes » à la fin de l’année, la période d’ordinaire la plus faste pour les ventes de CD.
Les abonnements, 80% du chiffre d’affaires
Le record historique de ventes pour l’album posthume de Johnny Hallyday, « Mon pays c’est l’amour », n’a pas enrayé la tendance, mais « sans Johnny, le marché physique aurait baissé de 5% de plus», précise Olivier Nusse. Les ventes numériques augmentent, elles, de 19%, portées essentiellement par le streaming, qui bondit de 26%, tandis que les revenus des téléchargements ou de la téléphonie mobile baissent d’environ 20%. Les abonnements à des plateformes de streaming, comme Spotify, Deezer ou Apple+Music » target= »_blank » rel= »noopener »>Apple Music, représentent plus de 80% du chiffre d’affaires du streaming, le reste provenant des publicités adossées au streaming gratuit, sur YouTube (filiale de Google) par exemple.
Le Snep espère d’ailleurs que la directive sur le droit d’auteur, qui sera examinée au Parlement européen à la fin du mois, permettra à l’industrie de récupérer une plus grosse part de ces revenus. « On estime, grâce aux études d’usage, que près de 60% de l’écoute de musique se fait sur les plateformes vidéo, et YouTube en particulier», commente Olivier Nusse. L’article 13 de la directive, qui doit renforcer la position de négociation des créateurs et ayant droits, « ne va pas tout résoudre d’un coup, mais ça va responsabiliser les plateformes sur le fait de bien valoriser les droits des contenus diffusés chez eux», précise-t-il.
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