Les deux cofondateurs d’Instagram, Kevin Systrom et Mike Krieger, lancent l’application Artifact, un Tiktok textuel
Retour inattendu au-devant de la scène pour Kevin Systrom et Mike Krieger, inséparables créateurs et fondateurs d’Instagram en 2010 et qui avaient quitté Facebook en 2018 ; l’appli Instagram ayant été racheté dès 2012 par l’entreprise de Marc Zuckerberg.
L’application Artifact utilise des prédictions algorithmiques, que Kevin Systrom décrit comme « l’avenir des réseaux sociaux ». La liste d’attente d’utilisateurs de Artifact est ouverte aux internautes et mobinautes en Amérique du Nord dès aujourd’hui en s’inscrivant sur liste d’attente : https://artifact.news .
Artifact : le Tiktok des textes
En bref, Artifact peut être compris comme une sorte de TikTok textuel, pas si éloigné d’un mode de présentation à la Twitter. L’application s’ouvre sur un fil d’actualités avec un classement par « popularité » choisies à partir d’une liste de rédacteurs allant des grandes entreprises de presse telles que The New York Times et à des blogs sur des thématiques spécifiques.
En cliquant sur les articles qui vous intéressent, Artifact affiche des publications et des histoires sur des sujets similaires, tout comme la consultation de vidéos sur la page « For You » de TikTok, en ajustant son algorithme au fil et à mesure de la consultation.
Une fois validés, les utilisateurs sur liste d’attente ne verront dans un premier temps que ce fil central de publications. Les utilisateurs déjà inscrits à la bêta d’Artifact testent actuellement deux autres fonctionnalités que Systrom prévoit de devenir des piliers de la plate-forme. L’une est un fil montrant les articles publiés par les utilisateurs que vous avez choisi de suivre, avec leurs commentaires sur ces publications. (Vous ne pourrez pas poster de texte brut sans lien, du moins pour le moment.) La seconde est une boîte de réception de messages directs pour échanger en privé avec « vos amis » à partir de publications que vous lisez.
Au premier abord, Artifact peut sembler rétro, mais les fondateurs s’avèrent optimistes quant à la réussite de l’appli grâce à plus de 10 ans de leçons apprises sur leurs différents projets et aussi avec l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle.
Au cœur d’Artifact : le rôle central de l’apprentissage automatique
Dans le plus grand secret, Kevin Systrom et Mike Krieger ont commencé à travailler depuis plusieurs années sur ce projet né à partir de la capacité des systèmes d’apprentissage automatique à améliorer les recommandations pour les utilisateurs.
Aujourd’hui, Systrom indique que l’une des forces de l’apprentissage automatique est de contribuer à l’amélioration de l’expérience utilisateur.
Ce n’est pas leur premier projet depuis Instagram, mais en 2023, les besoins des utilisateurs évoluent et l’amélioration des systèmes d’apprentissage automatique les conforte dans ce lancement de Artifact.
Pour ce faire, les deux ingénieurs surfent sur la vague actuelle d’utilisation de ChatGPT et la prédiction algorithmique notamment utilisée efficacement par TikTok pour présenter des contenus basés sur les prédictions algorithmiques plutôt que sur les amis ou les personnes suivies.
Aussi, Artifact représente une tentative de faire la même chose pour le texte, avec des recommandations personnalisées pour les articles de presse et les billets de blog. Il reste à confirmer si cela pourra générer le même succès viral que TikTok pour les vidéos.
La fin de la popularité aux clics et aux commentaires pour les réseaux sociaux ?
La startup n’a pas encore décidé de son modèle économique, mais une option évidente semble se dessiner avec le partage de revenus avec des éditeurs. Artifact souhaite fournir aux lecteurs des informations de qualité, en incluant seulement des éditeurs qui se conforment à des « normes éditoriales » classiques du journalisme et de l’information.
Aussi, la volonté des deux créateurs d’Instagram est de ne pas aider au partage de « fake news » en les dépubliant.
Enfin, il est prévu pour Artifact que les systèmes d’apprentissage automatique soient optimisés pour mesurer le temps passé à lire différents sujets plutôt que les clics et les commentaires, pour récompenser les contenus les plus engageants.
Cela fait toute la différence avec les réseaux sociaux numériques actuels les plus connus ! Une révolution est-elle en marche ?